Chaque épreuve est une chrysalide, notre force intérieure le papillon qui s'apprête à sortir; ne craignons pas les défis, car c'est à travers eux que nous nous transformons et nous épanouissons.
Résumé de l'épisode :
Au cours de cet échange avec Denise, nous avons abordé la question de l'accompagnement des enfants et de laisser de la marge pour leur créativité et leur développement personnel.
Laisser de la marge pour la créativité :
Denise souligne l'importance de donner à nos enfants une marge de liberté pour exprimer leur créativité et découvrir leurs propres désirs et aspirations. Elle insiste sur le fait qu'il est essentiel de les laisser tracer leur propre chemin et de les accompagner sur cette voie, plutôt que de décider à leur place. En leur permettant de trouver leur propre voie, nous leur donnons la possibilité de se connaître, d'apprendre par eux-mêmes et de développer leur propre autonomie.
Les difficultés familiales :
Denise partage son expérience personnelle de difficultés familiales, ayant perdu sa mère à un jeune âge et ayant un père atteint d'une maladie mentale. Ces épreuves l'ont amenée à réfléchir sur l'importance d'avoir des parents présents dans sa vie et sur le fait de ne pas prendre cela pour acquis. Elle souligne également que malgré les difficultés, elle a pu développer une résilience psychologique qui l'a aidée à avancer dans la vie.
Le pouvoir de la force intérieure :
Denise met en avant le fait que la force provient de l'intérieur de chaque individu. Elle évoque la métaphore du poussin qui casse sa coquille ou du papillon qui sort de sa chrysalide, illustrant ainsi l'idée que chaque personne a en elle la force nécessaire pour surmonter les obstacles et se développer. Cette force intérieure est essentielle pour affronter les défis de la vie et trouver son propre chemin.
La responsabilité de chaque individu :
Denise souligne que chaque personne est responsable de ses propres choix et de son propre chemin de vie. Bien que les parents puissent accompagner leurs enfants, il est important de reconnaître que chacun doit trouver sa propre voie et faire ses propres expériences. Les parents peuvent offrir des conseils, de l'amour et du soutien, mais chaque individu doit être responsable de ses décisions et de sa propre croissance.
“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.
Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.
Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.
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Je.
Pense qu'il faut leur laisser de la marge, la marge pour la créativité, pour aussi qu'ils apprennent eux mêmes à se connaître, ce qu'ils ont envie, sans les accompagner, mais pas les mettre dans... Leur laisser leur trace, qu'ils se trouvent eux mêmes leur chemin. Et les accompagner sur le chemin qu'eux décident, pas que nous, on décide pour eux.
Bonjour, je suis Janique Bizel Ménétré, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui, parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Denise. Bonjour Denise. Bonjour. Quel lien entretiens tu aujourd'hui avec tes parents ?
Ma maman est décédée il y a 22 ans.
Tu avais quel âge à l'époque ? J'avais 20 ans.
J'avais 20 ans. Elle s'est suicidée. Et mon papa, je n'ai plus de relation. Pourtant, il habite à 15 kilomètres. Mais il a aussi une maladie, il a une maladie mentale, il a paranoïa. Et c'est une maladie que je préfère couper les liens avec, car ça m'apporte rien. Plus de tracas qu'autre chose.
Ce que j'entends, c'est qu' avec tes parents, t'as plutôt eu pas mal de difficultés ?
Oui.
Depuis.
Enfant. Comment est ce qu'on peut vivre ? Comment est ce qu'on vit le suicide d'un parent d'une mère à 20 ans ?
Ma maman était schizophrène mystique et a toujours été dans un grand délire depuis toujours. Je n'ai pas eu vraiment d'attache comme une vraie mère. Et au fait, avec les dernières années, il y avait une grande folie où elle faisait des allers retours en hôpital psychiatrique. Au fait, c'est une délivrance.
Ça t'émeut encore. C'est une délivrance et en même temps, ça te fait encore pleurer. Qu'est ce qui te fait encore pleurer là aujourd'hui ?
C'est au fait que je me rends compte, comme je n'ai pas eu de parents, ça ne peut pas me manquer. Des amis qui ont des parents, puis que je ne comprends pas ce que c'est d'avoir des parents.
Mais en même temps, tu dis « Ça ne peut pas me manquer. » et tu pleures. Ça veut dire que ça ne peut pas me manquer, ça te rend triste, c'est ça ?
De pas avoir connu, qu'est ce que c'est ?
C'est un manque, en fait, pour toi, qui te provoque une grande tristesse, c'est ça ? Ça fait à vite, ça fait comment ?
C'est un peu... Comment dire ? En ayant trois ans de enfants, puis en étant très mère.
Je me demande.
Comment une mère a pu être absente.
Comme était ma mère. C'est la résonance de ce que tu dis, c'est cool, tu retrouves ton sourire, tu dire et un éclat dans tes yeux. Le fait d'évoquer tes enfants, ça te ramène à la vie, c'est ça ? Oui. Oui. Et j'entends quelque chose de magnifique dans le sens que t'as pas eu de parents, comme tu l'exprimes. T'en as eu, mais t'as eu des parents un peu difficiles, en fait. Mais.
J'Ă©tais lĂ pour me nourrir et puis c'est tout.
Il y a d'autres personnes qui se sont occupées de toi à cette époque là ? Comment ça s'est passé ? Parce que vu qu'il y avait quand même un problème psychiatrique.
Ça n'avait pas été décelé jusqu'à ce que j'aille à peu près de l'âge de 12, 13 ans. Avant, j'ai beaucoup ma grand mère qui faisait le tampon, parce qu'elle voyait.
Donc, en fait, ta grand mère, ça a été ta figure maternelle ? Oui. Donc, c'était la maman de ta maman ?
De mon papa.
Elle habitait au village.
J'étais très, très.
Souvent chez elle. Elle a beaucoup fait le temps pour nous. Elle s'est beaucoup occupée de nous, de moi et ma sœur.
C'est beau, ça. Oui.
C'est.
La gratitude. Ton papa, à l'époque, il était déjà ... ?
Mon papa était indépendant dans l'agriculture.
L'été, il était beaucoup absent et l'hiver, il avait beaucoup de présence. Donc, il s'est quand même occupé de nous en esquiller. Et on faisait aussi du tennis. Sinon, je n'ai pas tellement de souvenirs. Comme il y a été déjà beaucoup paranoïaque, il ressassait tout le temps ses histoires sur les gens qui lui voulaient du mal sur ceci et sur cela. On a été élevés dans ce climat.
Dans.
Ce climat, dans ce climat de l'impression que tout le monde nous veut du mal et qu'il faut toujours lutter, il faut toujours se battre, il faut toujours... Et avec la schizophrénie mystique, on a été élevés, on est allés très régulièrement, une à deux fois par semaine dans des groupes de prières, à faire des chapelets, des rosaires, des messes, des pèlerinages, beaucoup trop. Donc voilà , une enfance un peu différente de beaucoup de monde.
Et puis en même temps, une grand mère présente qui redonne un équilibre dans le milieu.
Oui.
Puis aujourd'hui, t'as trois enfants, c'est ça ? Oui. Ils ont quel.
Ă‚ge ?22 ans, 10 ans et 7 ans.
Tu disais avant que... Comment t'as dit ?
Que j'étais mère, pour mes mères, très présente. Je suis là à tous les repas, je suis là à toutes les sorties d'école. Je suis là à tous les couchers. Je fais ça sans forcer.
C'est un plaisir.
Oui. Aussi, je veux pas qu'il manque. Oui.
C'est possible, tu penses, pour un enfant, de penser que son parent a donné tout ce qu'il lui fallait ?
Avec du recul, je me dis mes parents, ils ont donné tout ce qu'ils pouvaient, tout ce qu'ils étaient, leurs capacités. De toute façon, ils ne pouvaient pas plus, ils n'avaient pas la capacité de plus. Avec du recul, ils n'ont pas fait exprès.
Ils n'ont pas fait exprès. Donc, en fait, ce que tu es en train de dire, c'est qu'ils ont fait comme ils ont pu. Avec ce qu'ils avaient. Avec ce qu'ils avaient. Ils ont donné tout ce qu'ils ont pu.
Oui. Qu'est ce que tu tires aujourd'hui ? Qu'est ce que tu peux dire comme point positif aujourd'hui d'avoir eu des parents ?
Ce qui fait, c'est que je pense que je suis assez endurante psychologiquement, endurante pour m'en sortir dans la vie. Après, je suis aussi très contente de ne pas avoir eu cette maladie, ni de l'un ni de l'autre. C'est ce qui me donne aussi la force d'être, entre guillemets, de résister sur cette terre, d'avoir eu une enfance difficile.
C'est ce qui te donne la force de résister sur cette terre. Qui me donne la force de résister ? Comment ils font les autres ? Oui, comment ils font les autres À t'entendre parler, il faut vraiment être résistant pour vivre sur cette terre. Est ce que tu penses.
Que tu... Je ne sais pas résister, mais je vois des amis ou des amies, dès qu'ils ont un problème, ils appellent papa, ils appellent maman, papa, maman, ils épongent. Moi, je n'ai personne qui éponge.
Donc, tu dois te débrouiller.
Voilà . Donc, en fait, le point positif, ça t'a donné beaucoup d'autonomie, c'est ça ? Oui. Oui. Mais parfois, ça te manque aussi.
Je n'ai pas lu. Je ne sais pas ce.
Que c'est. Je ne sais pas. La force, elle vient d'où la force ? D'après toi.
De l'intérieur.
Donc, c'est plutôt positif ce que tu es en train de dire, dans le sens que tu aurais pu mal tourner, tu aurais pu être complètement déviante. Tu aurais pu mal te construire, finalement.
L'adolescence, je n'ai pas tout fait juste non plus. J'ai eu des périodes de grandes rebellions. Et après, d'avoir eu un enfant, un enfant voulu à 20 ans, c'est ce qui m'a aussi donné la force de...
Ça t'a donné un but, en fait, c'est ça ? Oui. Un but avancé, ça t'a composée, en fait. Oui. Et certainement reliée à une fille, c'est ça ?
Oui. C'est toujours un gentil bébé, un gentil... L'enfant parfait. Il était top. Avec une joie et il me donnait l'envie d'avancer. Et je veux en ville lui offrir une vie où il manque de rien.
Il lui a jamais rien manqué.
Oui. et aujourd'hui, il va bien.
À peu près.
Chacun son chemin.
Oui, chacun son chemin.
À peu près. C'est là qu'on voit que, en tant que parents, on donne à nos enfants tout ce qu'on peut. Et finalement, c'est quand même à nous, enfants, enfants de parents... Là , je suis en train de parler de nos enfants, puis en même temps de l'enfant qu'on était et qui a grandi. C'est quand même à chaque personne de se...
Qui est responsable de.
Ses choix. J'ai l'impression qu'on peut naître dans un milieu très, très favorisé et puis pas forcément faire des choses top.
Extraordinaire, oui.
Et puis, on peut naître dans un milieu extrêmement défavorisé.
Et devenir un sacré personnage. Oui. on n'est pas responsable du cheveu des gens, ça c'est clair.
C'est juste ça qui est génial parce qu'avant, tu m'as dit la force, elle est en nous. Oui, la force, elle est en nous et le poussin, quand il sort de sa coquille, c'est lui qui va casser sa coquille. Et on voit bien que la force est mise à l'intérieur pour casser la coquille. Et si c'est quelqu'un d'autre qui, de l'extérieur, casse la coquille du poussin, le poussin meurt. Donc, je trouve que c'est une image qui est très forte, très parlante. De même pour le papillon, si quelqu'un va aller ouvrir la chrysalide, le papillon meurt. C'est vraiment le papillon qui, au moment où il est prêt à sortir de sa chrysalide, va sortir de sa chrysalide. On peut aussi parler des bourgeons. Si on commence à aller triturer un bourgeon ou un bouton de fleurs, ça sera fichu. Donc, je trouve la nature, elle nous montre bien que la force, elle vient de l'intérieur et on avance avec cette force de l'intérieur. Finalement, on peut accompagner nos enfants du mieux qu'on peut, du plus près de notre conscience et de ce qui nous anime.
La.
Suite leur appartient. Tu montres un magnifique exemple. Merci. Et puis, je trouve que ça peut faire du bien aussi de se rappeler« Je fais du mieux que je peux tous les jours. » et quand on a parfois cette culpabilité qui pourrait arriver en disant « J'aurais dû... Pourquoi j'ai pas... » Peut être de se caresser un petit peu l'épaule ou le brun, en se disant « C ocotte, je pense que t'as fait du mieux que t'as pu ».
On ne peut pas ĂŞtre tout le temps 100 %.
Qu'est ce que ça donnerait ? Ça serait quoi le résultat pour les enfants s' ils avaient des parents 100 % parfaits.
C'est ce que je me dis des fois, c'est que s'ils n'ont pas appris la frustration, s'ils n'ont pas appris le jour qu'ils arrivent dans la vraie vie et la vie d'adulte, qu'ils n'ont pas connu la frustration, qu'ils n'ont pas connu ça va être difficile pour eux de gérer ça.
Oui, mais toi, tu dis la vraie vie une fois arrivée à adulte, mais je pense que la vraie vie... Déjà l'apprentissage. Elle commence vite quand il y a la collectivité, vite avec les autres. Si ce n'est pas encore le cas et que le cœur vous en dit, soutenez Parentalité au présent en devenant un abonné contributeur. Ainsi, vous recevrez un nouvel épisode toutes les semaines et accédez à l'espace de discussion où nous échangeons autour des divers thèmes abordés avec mes invités. Rendez vous sur parentalitéau présent. Com pour en savoir plus.
DĂ©jĂ , je vois mon fils.
Celui de 10 ans.
Elle a de la peine à se plier aux ordres de ses professeurs. S'il a décidé qu'il allait pas faire le cours, il se couche sur le bureau. Déjà , à 10 ans, il a de la peine à se plier aux règles. Il ne comprend pas qu'il y ait des règles.
Est ce qu'il ne comprend pas qu'il y ait des règles ou simplement il ne comprend pas, il n'est pas du tout intéressé par la matière ou par la personne qui essaie de lui enseigner cette matière.
Ça doit être les deux. C'est l'allemand, à vérifier. Oui, c'est les deux. Après, il est de la peine à comprendre que c'est pour son futur, qu'il y a un futur qu'il y aura après, qu'on doit faire des fois des choses qu'on n'a pas envie. Même des choses qu'on n'a pas envie, si on le fait avec le sourire, ça passera beaucoup mieux.
Est ce que vraiment il ne fait jamais les choses qu'il n'a pas envie ? Ou est ce que tu vois bien qu' il a quand même la capacité de suivre et pas de se contraindre ?
La capacité de la matière, il l'a parce qu'il n'étudie jamais. Il a des bonnes notes. Je ne vois jamais ouvrir un livre. Oui, les livres, il lit, mais étudier.
Il lit beaucoup.
Mais c'est un devoir, il peut faire, par exemple, Pierre, c'est un devoir de conjugaison. Les trois quarts du devoir, il a mis, je ne sais pas, je pense, une heure. Puis, au bout de trois quarts, elle me dit « Quand j'ai fini, je peux aller chercher un copain ?
» J'ai dit « Oui.
» Genre deux minutes après, il avait fini.
Donc la motivation, la motivation a fait que d'un coup, ça a été.
Beaucoup plus facile. C'est tout le temps comme ça. Quand il n'a pas envie, c'est très, très long, c'est très, très pénible. Puis, dès qu'il a une motivation, ça va tout d'un coup. Je pense qu'il a du HP aussi là dessous. Non, il n'y a pas de problème. Je ne lui ai jamais appris à lire, même les fois, les multiplications avec tout ce qu'il apprend à l'école. On n'a jamais répété à la maison.
Il se débrouille bien.
Il se débrouille. Il dit « Fais moi confiance.
» Oui.
Mais quand on ne va pas faire les devoirs, on a de la peine Ă faire confiance.
Ça te met la pression, c'est ça ? Oui. T'aurais peur de quoi ?
Moi, j'avais déjà mon premier qui a 22 ans que j'ai dû lui rabâcher les doigts, les doigts, les doigts. Et lui, le deuxième, c'est la même chose. Je n'en ai pas d errière, il ne fait pas.
Mais ça serait quoi pour toi la plus grande peur s'il ne faisait pas ses devoirs ?
Son truc, c'est que le matin, à 7h30, tout à coup, il me fait « J'ai un devoir. » Et là , il y avait un grand stress que je ne gère pas. 20 minutes avant l'école d'ouvrir la feuille et puis de faire la feuille. Ça, il m'a fait plusieurs fois. Sinon, je lui ai laissé partir son lait de beurre et puis le professeur a pris en main de rester après l'école.
Voilà . Quand c'est comme ça, les fois suivantes, c'est comment ? Il va gérer différemment ? Si une fois, il doit rester après l'école pour faire son devoir, est ce que les jours qui suivent, il fera plus facilement ses devoirs ? Même pas.
Il y a rien qui l'atteint.
En mĂŞme temps, je ne sais pas s'il y a rien qui l'atteint, puisqu'il se stresse ce matin, s'il n'a pas fait ses devoirs.
C'est moi qui est stressée quand il me dit à .
7h30, je n'ai pas fait le devoir.
Mais lui, pas ? Non. Non. Voilà . Je lâche beaucoup. Et de toute façon, il ne sera pas en échec.
Tu lui fais confiance ? Tu sais qu'il va réussir.
Oui. Franchement, moi, s'il y avait pas le professeur ou son père, je laisserais tout aller. Je fais confiance ? Je fais confiance, je fais confiance, mais je le laisserais aller deux ou trois mois en lui disant «.
Fais comme tu veux. » Tu as jamais essayé d'aller parler à l'école justement par rapport à ça ?
Non. Je trouve qu'on peut pas tellement cette pédagogie.
Non, mais en disant que tu avais beaucoup de peine Ă lui.
Faire ça. Oui, c'est une pilote. Justement, le premier semestre, il s'est trouvé droit avec le professeur. Justement, on veut le responsabiliser après il restait deux soirs, puis après un soir et puis maintenant plus. On peut le responsabiliser, mais soit, il ne responsabilise pas plus que toi.
Parce qu'il n'a pas compris le...
Non, il n'a pas envie de comprendre. Il a compris, mais il n'a pas envie de... Très malin. Elle est très malin. Elle ne voit pas l'utilité des devoirs, elle ne voit pas l'utilité de l'école en elle même.
Il va faire quoi quand il sera plus grand ? Elle a déjà une idée ?
Non. Après, il est très intéressé. Il lit énormément. Il passe son temps à la bibliothèque à .
Chercher des livres. Mais sur quels sujets ?
Il adore les sciences et vie, ce qui est un peu.
Tout.
Chimie, physique, des trucs comme ça. Après, il lit beaucoup de BD. Il s'évate dans les BD. Il aime beaucoup tout ce qui est astrologie.
C'est un scientifique, apparemment.
Il faut avoir les notes, il faut aller en scientifique après.
Il aime les maths.
Oui.
Moi, j'ai connu plusieurs personnes qui sont adultes aujourd'hui dans cette situation là . J'ai vu que c'est des personnes qui, à un moment donné, réussissent et arrivent à trouver les bons filons pour réussir. J'avais l'exemple d'un gars que j'ai rencontré dans une formation il y a plusieurs années. Il me disait « Moi, à l'école, la maîtresse, elle me tapait la tête sur mon cahier. C'est un gars d'une... Je pense qu'il y a à peu près une trentaine d'années de ça.
Et puis, il.
A percé. Et puis, en fait, arrivée à la fin du cycle, on lui a dit « Voilà , avec les notes que tu as, t'as deux possibilités, tu peux faire soit maçon, soit serrurier. » Et il a choisi de faire serrurier. Et puis, les parents ont eu vraiment la bonne intelligence de lui inscrire, de lui payer des cours pour faire un brevet de pilote. Et il a fait zéro faute au test de la théorie pour pilote. Et puis, il a commencé à pouvoir aller voler dans un petit aérodrome. Et finalement, il est devenu pilote de ligne. Et après, la compagnie a fait faillite, donc du coup, il a perdu son travail. Mais aujourd'hui, il a toujours sa licence et puis il vole encore avec des gens, des privés, pour garder sa licence. Et en parallèle, il a fait des études universitaires, parce qu'à un moment donné, on n'a plus besoin de Mathieu pour aller à l'UNI. Et il a fait les études et puis il est chef d'entreprise aujourd'hui. C'est des parcours qui sont... Donc moi, j'ai bien aimé quand tu dis « je lui fais confiance » parce que je sais que je connais son potentiel.
C'est aussi familial. J'ai un cousin aussi qui a un parcours, mon cousin qui a mon âge, qui l'a fait à l'école, en primaire, c'était assez le cancre de la classe. Il n'a jamais eu besoin d'étudier, rien. Des notes moyennes. Et puis, il a fini au niveau suisse de tennis, tennisman, en faisant l'université par correspondance.
Comme quoi... Mais de nouveau, l'histoire du.
Poussin, c'est lui qui.
A décidé de... ? Oui, c'est le poussin qui décide au moment où il doit casser sa coquille. Finalement, c'est quoi le moule ? Quel est le plus important là , maintenant ? Parce que tout laisser aller, est ce que ça pourrait aller ? Tu dis, écoute, débrouille toi, ça pourrait aller.
Je ne sais pas. Je ne sais pas jusqu'à quel point les parents doivent, entre guillemets, sont « é tés » à accompagner pour rentrer dans le moule.
Oui, bon là , tu es en train de parler de l'école. Oui. Ça, c'est un sujet. Mais finalement, il n'y a pas que l'école dans l'accompagnement de l'enfant.
Non, laisser vivre les rêves, ça c'est... J'ai un regret, c'est quand j'étais petite, j'aurais voulu toujours faire coiffeuse. Coiffeuse et chauffe à poids lourd. Et ma maman m'a dit, coiffeuse, tu vas avoir mal au dos, c'est mal payé, ce n'est pas pour toi. Alors du coup, je savais pas trop quoi faire. Elles me disaient les études, ce n'est pas pour vous. De toute façon, vous allez vous marier, faire des enfants, ça sert à rien. Alors on s'est retrouvé en tout cas, moi, 15 ans, je ne savais pas quoi faire. J'ai fait une école de commerce parce qu'on ne sait pas quoi faire, on fait une école de commerce. Et à 18 ans, j'ai fait mon permis poids lourd. Et puis, j'ai roulé. J'ai roulé jusqu'en international. J'ai aussi fait de la Suisse, la nuit, des transferts à Zurich, à Bâle. Celui là , j'ai pu faire mon rêve. Les coiffeuses, pas. Mais je coiffe toutes les copines, je coiffe ma fille, je fais les couleurs, je fais les coupes de cheveux. Je n'ai jamais fait d'études de coiffeuse. Ça n'a rien à voir avec chauffeur poids lourd. J'ai arrêté le chauffeur poids lourd à 22 ans, j'avais fait mon rêve et je l'ai vécu.
Et je me dis, finalement, tu vis quand même aussi cette part de créativité en osant coiffer les autres. Oui. Ce n'est pas si évident de.
Coiffer les autres. Le ciseau est bien avant. Oui, je crois que je suis un peu autodidacte aussi, Manuelle. Je vole le métier avec les yeux ou des choses comme ça. Ça, c'est cool.
Tu fais comment le parallèle avec ton fils, là , maintenant ? Parce que j'étais partie avec la question, est ce que tu penses que... Non, je ne me rappelle plus. C'était quoi la question ? Le laisser aller ? Oui. Est ce que c'était bon pour un enfant de tout laisser aller ?
Pas tout, je pense pas tout. Je pense pas à tout. Être quand même pas trop cloisonné pour qu'il ait quand même.
Ses rĂŞves. Oui.
Et qu'il soit autonome en pensées, en idées ?
Oui. Qu'il puisse penser par lui même, qu'il puisse avoir lui ses propres impulsions intérieures, guidées par sa force à lui. C'est ça que tu dis ? Oui. En fait, être qu'il puisse être, que l'enfant puisse être qui il est.
Oui. Oui, c'est ce que tu dis par rapport à toi aussi. Finalement, ta maman, elle a fait que... Mais tu t'es débrouillée pour aller sur... Pour le faire quand même. Pour le faire quand même, puis aller sur ce... Ça, c'est la grande force que tu as, en fait. Parce que tu aurais pu devenir dépressive, parce que pas du tout dans le bon milieu du commerce, comme ça, que ça ne t'intéresse pas plus que tant. Non. Toi, tu as adapté, tu as composé avec les contraintes que tu avais. Et puis, du moment que tu as eu la liberté, tu as fait ce que tu as voulu.
Ça ne m'empêche pas d'être dans le commerce pour... Ça tient aujourd'hui. C'est quand même un métier qui me laisse aussi beaucoup de temps pour m'occuper de ma famille avec des horaires souples.
Donc finalement, tu es assez contente du choix que tu as fait Ă l'Ă©poque ?
Oui.
Tu pourrais coiffer ton patron comme ça, il ne se t'embête.
Oui, il aurait besoin des choix. Je préfère les cheveux longs.
C'était une bouteille. Si tu devais résumer ce qu'on vient de dire, c'est quoi la juste attitude par rapport aux enfants ? Je pense.
Qu'il faut leur laisser de la marge, la marge pour la créativité, pour qu'ils apprennent eux mêmes à se connaître, ce qu'ils ont envie, sans les accompagner, mais pas les mettre dans... Leur laisser leur trousse. Qu'ils se trouvent eux mêmes leur chemin. Et les accompagner sur le chemin qu'eux décident. Pas que nous, on décide pour eux.
C'est beau, c'est une belle image.
Ça me fait aussi beaucoup réfléchir à dire ça.
C'est une belle image. Après, on peut vraiment visualiser comment tu te tiens à côté de l'enfant sur le chemin. Quelle position tu as par rapport... Où est ce que tu te tiens, en fait, par rapport à lui ? Est ce que tu lui tiens la main ou tu ne lui tiens pas la main ? Tu vois, c'est intéressant.
Je pense qu'il faut ĂŞtre.
Derrière.
Et ramasser un peu aussi, tomber du chemin, mais quand mĂŞme laisser un petit peu tomber.
Lui laisser faire les expériences. Oui.
C'est un peu l'Ă©ducation de la vie, la vie qui s'en charge aussi de nous Ă©duquer. Je pense, je ne sais pas.
C'est très, très beau. C'est très lumineux ce que tu évoques. Et moi, je vois de la bienveillance dans ce que tu dis et en même temps, tu es là . Donc, ce que j'entends, c'est de la fermeté, de la dans le sens que, OK, là , il y a un chemin, mais est ce que tu laisserais choisir tous les chemins ?
Non, je ne pense pas. Ça se discute quand même, parce qu'on a quand même le recul de l'adulte par rapport aux... On a quand même la connaissance.
Oui, donc ça veut dire que ton fils, il ne fait pas tout ce qu'il veut.
Non. Non, parce qu'on a quand même la connaissance par rapport aux dangers, par rapport aux conséquences, par rapport aux lois, à tout.
Donc finalement, c'est ce que tu lui inculques, qu'il y a quand même des règles les règles qui sont là et qui sont respectées. C'est ça que tu dis ? Oui. Puis en même temps, en dehors de ça, il y a quand même tout un espace où on peut tout finalement, tout en restant dans une espèce de cadre souple, il peut explorer.
Oui. Oui, j'ai mon grand qui a 22 ans, qui est toujours en formation, deuxième formation, qui habite chez moi, qui a plus de permis. Qui a plus de permis parce qu'il a pas fait.
Juste, qui.
Doit aller très régulièrement faire des tests psychologiques. Il a tout le temps rendez vous chez la psychologue. Elle a le permis via Secura, on ne veut pas lui redonner parce qu'ils estiment que lui, il a fait beaucoup d'excès de vitesse. Quand il va faire ses tests psychologiques, ils se rend pas compte qu'il met la vie des autres en danger, puis que c'est un danger, puis qu'on le fait pas. Donc, il pense passer sur les lois et puis dire non. Que lui se gère. C'est clair qu'il conduit très bien, mais que lui se gère. Alors, eux veulent pas lui rendre le permis. Et là , l'autre jour, il décide que... Il me dit « Je vais reprendre une voiture, je vais rouler.
Sans permis.
J'en ai marre. Je lui ai dit « Tu fais ça. Tu vis plus chez moi. Il est toujours apprentissage, donc il n'a pas les moyens financiers pour vivre. Et je lui ai dit, je te dénonce. Et puis, si tu fais ça, tu ne viens pas à la maison. Je ne veux pas que tu montres aux petits frères, petites sœurs ce que tu fais. Tu pars. » J'ai dû être ferme, parce que sinon...
Et qu'est ce qu'il a répondu ?
Il s'est levé, il est parti. Je ne l'ai pas vu de.
L'après.
Midi. Là , il s'est calmé et il comprend qu'il a encore une année d'apprentissage. Je lui ai dit, je t'aide à remonter à la surface, mais tu nous entraînes pas avec toi au fond.
» Il a compris quand tu disais « Tu nous entraînes pas avec toi au fond. » Il connaît les conséquences ?
Il connaît les conséquences, il connaît les... Oui. Il connaît que chez moi, tout est tranquille, que je ne vois pas de souci de ses copains bizarres et de tout ça à la maison. Alors, il écoute. Je ne sais pas jusqu'à quel point, mais en tout cas, à la maison, ça se passe.
Donc lĂ , ce que tu es en train de dire, c'est que...
Il faut rester quand mĂŞme...
Ferme.
Ferme, bienveillant, dans le sens que tu peux entendre qu'il soit impatient et en même temps, tu restes ferme dans le sens que c'est comme ça et ce n'est pas autrement. Ma limite, elle est là .
Oui. De voir avec un œil... Il est adulte, mais de voir avec un œil aussi un peu plus adulte que ce n'est pas en rajoutant une couche de problèmes sur ses problèmes qu'un jour il va s'en sortir.
Oui, puis qu'il va récupérer son permis.
En fait, tu dis « il est adulte », il n'est pas si adulte que ça. Mais on sait que le cerveau... Je crois, les garçons, c'est 25, 26 ans. J'ai hâte.
Ils.
Sont encore adolescents, certains, jusqu'Ă ce moment lĂ .
Moi, j'ai été maman à son âge. Oui, on est différents.
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