Nouveau départ – EP35

Comment naviguer dans les tumultes du divorce tout en mettant l'accent sur la résilience, l'indépendance et l'amour de soi. Nous explorerons également comment le respect mutuel, la médiation et la garde partagée peuvent conduire à un équilibre familial harmonieux, et comment le travail sur soi peut offrir une base solide pour une nouvelle vie, centrée sur vous-même et les besoins de vos enfants.

Écoutez "Une grossesse froide – EP28", mon premier échange avec Alice ici


Résumé de l'épisode :

Dans cet épisode du podcast "Parentalité au Présent", nous abordons le sujet du divorce et de ses conséquences sur la parentalité. Que ce soit vécu de manière positive ou négative, un divorce est un bouleversement majeur dans la vie d'un couple. C'est un moment où l'on se retrouve face à soi-même, confronté à ses doutes et à la nécessité de repenser sa vie.

Dans cette discussion entre Alice, une maman divorcée, et Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée, nous explorons les changements qu'Alice a vécus depuis son divorce et comment cela l'a aidée à prendre sa véritable place en tant que mère auprès de ses enfants.

Reconstruire sa vie :

Alice explique que se retrouver seule avec ses deux filles lui a permis de prendre en charge toutes les responsabilités pratiques, émotionnelles et éducatives. Elle a dû gérer ses propres émotions ainsi que celles de ses enfants liées à la séparation et au divorce. Elle souligne l'importance de rester neutre et de ne pas impliquer les enfants dans les conflits entre les parents, afin de les protéger et de leur offrir un environnement stable.

La garde partagée :

Alice partage son expérience de la garde partagée et explique comment elle et son ex-mari ont travaillé ensemble pour mettre en place un calendrier de garde qui permettait aux enfants de voir régulièrement les deux parents. Ils ont veillé à ce que les filles ne passent pas de longues périodes sans voir l'un ou l'autre parent, favorisant ainsi une transition en douceur. Alice souligne également la flexibilité dont ils ont fait preuve pour s'adapter à des événements spéciaux et à d'autres circonstances.

La reconstruction personnelle :

Alice partage comment le divorce l'a amenée à se retrouver et à se reconstruire en tant qu'individu. Elle souligne l'importance de prendre du temps pour soi, de se connaître et de savoir ce que l'on veut dans la vie. Elle évoque également l'importance de se reprendre en main et de se donner les moyens de s'épanouir, même après une séparation.

L'apprentissage de la parentalité :

Alice mentionne que la parentalité est un apprentissage constant et que chaque étape apporte de nouvelles leçons. Elle évoque le fait de prendre du recul, d'apprendre à être indulgent envers soi-même et de reconnaître que personne n'est parfait. Elle souligne également l'importance de partager avec les enfants les valeurs d'effort, de persévérance et d'acceptation de l'erreur.

Conclusion :

La parentalité après un divorce peut être un parcours complexe, mais c'est aussi une occasion de se reconstruire et de découvrir de nouvelles facettes de soi-même. En mettant les enfants au centre de leurs décisions et en favorisant une communication ouverte et respectueuse, les parents peuvent créer un environnement positif pour leurs enfants. La reconnaissance de soi, l'acceptation des imperfections et la gratitude pour les expériences passées sont des clés pour avancer dans ce chemin de vie singulier.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: divorce, place de maman auprès des enfants, gestion des émotions, gérer le stress de la séparation, médiation, garde partagée, penser aux enfants lors de la séparation, laisser les enfants hors des histoires du couple, avantages de la garde partagées, se remettre d'aplomb après un divorce, indépendance, autonomie, estime de soi, force, savoir ce qu'on veut, on s'oublie en tant que maman, pas heureuse avec moi-même, évolution individuelle dans le couple, médiation, accompagnement émotionnel des enfants, respect de l'autre parent, protéger les enfants des histoires des parents, planning, garde alternée partagée, médiation avec janick, communication, placer les enfants au centre des décisions, penser à soi, se retrouver face à soi, travail sur soi, indépendance, autonomie, temps pour soi, trouver ses racines, son appui,

Lire la transcription de l'épisode

[Texte généré automatiquement]


Qu'un divorce se passe bien ou mal, c'est de toute façon quand même un nouveau départ, plein de choses. On se retrouve face à soi même avec tous nos doutes.


C'est un.


Gros bouleversement. Oui, quand même. On est obligé de reprendre un peu, se reprendre en main, de repenser notre vie qui était a priori toute tracée. L'avantage, justement, de cette séparation en garde partagée, c'est qu'on a ce temps à côté pour essayer de se reconstruire.


Bonjour, je suis Janique Bizel Ménétré, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui, parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Alice.


Bonjour.


La semaine passée, tu nous parlais de la relation que tu entretiens avec tes filles, qui a sacrément évolué au fil des années. Tu as deux filles, une elle a 10 ans et l'autre elle a six ans aujourd'hui. Oui. Et puis, tu nous expliquais que le fait que tu sois divorcée aujourd'hui, ça t'avait conduit à commencer à prendre ta vraie place de maman auprès de tes enfants, c'est ça ?


Oui, exactement. Du fait aussi que je me suis retrouvée seule avec les deux, il y a n'y a pas deux personnes où on ne peut pas se reposer sur quelqu'un d'autre. Donc forcément, il n'y a que moi qui gère et forcément, il faut tout gérer, tout ce qui est pratique et autres, mais aussi toutes les émotions et tout ce qu'on peut avoir. Toutes nos propres émotions et leurs émotions aussi.


Tu dis lié à la séparation en divorce, à la nouvelle situation.


C'est ça ? Aussi, oui, effectivement. Après, aussi toujours rester correcte. Moi, j'ai toujours essayé depuis le début, à aucun moment porter un jugement sur le papa ou sur des choses... Rester le plus neutre possible pour les filles, pour pas qu'elles soient trop contaminées là dedans. Ça a été vraiment une volonté qu'on a eu, les deux, avec le papa, de les protéger, parce que c'était nos problèmes et ça ne devait pas leur retomber dessus. C'était déjà assez compliqué pour elles, la séparation, sans rajouter encore des conflits, des manipulations ou j'en sais rien entre quoi sur leurs épaules. Vraiment, dès le départ, on a essayé au mieux, avec les émotions qu'on avait déjà au début, mais de les protéger de tout ça, de les laisser hors de nos histoires à nous. C'est comme ça qu'on a réussi à construire cette vie après, séparée, et puis la façon dont on a ensuite évolué dans les gardes, etc.


Ça fait combien d'années que vous êtes séparée, divorcée aujourd'hui ?


Ça va faire quatre ans. L'avantage qu'on a aussi, c'est que depuis le début, ce qu'on est on avait décidé au niveau des gardes, le planning de la semaine ou ce genre de choses n'a jamais changé parce qu' on l'avait quand même bien réfléchi et puis on a fait au mieux pour que les filles nous voient assez souvent l'un et l'autre, parce que c'est quand même une garde aussi partagée. Donc, on a fait au mieux pour qu'on ne leur manque pas. Même si c'était ma semaine qu'elles voient le papa, si c'était la semaine du papa que je les voyais aussi, vraiment pour pas qu'elles aient trop de changements non plus et qu'elles restent pas sept jours sans voir l'un ou l'autre ou deux semaines, ou selon certaines autres façons de faire au niveau des séparations. Là, c'était vraiment chacun sa semaine, mais en plus, dans la semaine, il y a quelques... Il y a des vues. On se voit aussi encore entre deux. Il ne faut pas que ce soit trop long.


Comment vous vous êtes débrouillée pour arriver à mettre ça en place ? Comment ça s'est passé ?


Justement, déjà, on a pensé en premier aux filles. Parce qu'on vivait dans une maison quand même, on a essayé de réfléchir à comment faire. Est ce qu'il y avait moyen de ne pas changer le lieu de vie des filles, de nous après changer le lieu ? Mais bon, après, c'est aussi un sacré budget. Mais voilà, on a, dès le départ, on a réfléchi à comment faire au mieux pour elles, pour qu'il n'y ait pas trop de changements. On a aussi fait en sorte qu'elles ne soit pas changée d'école, que les amis restent pareils, qu'elle puisse encore retourner... Elle était gardée quand même aussi par les grands parents, donc être sûre qu'elle puisse continuer à être gardée par les grands parents, que leur programme, elle en tout cas de l'école et des gardes, ne change pas. Et puis après, oui, c'était où elle dormait que ça changeait. Finalement, c'est ce qui a été décidé. Mais oui, le principal, c'est que c'était toujours pour qu'elle soit le mieux possible, en laissant nos histoires en dehors des moments où on les voyait, où on était ensemble et qu'on les voyait aussi.


Vous avez vraiment mis vos enfants au centre et vous êtes vraiment recentrée sur le bien de vos filles pour prendre toutes vos décisions ?


Oui, exactement. C'est vrai qu'au début, on savait très bien qu'il y avait quand même... Forcément, au début d'une séparation, il y avait quand même un peu des ressentis pas forcément positifs entre nous, c'était pas évident quand même. Et puis, à chaque fois qu'on amenait les filles chez l'un ou chez l'autre, on savait qu'il fallait parler uniquement des horaires, de jours, de dates. Et puis après, si on avait des choses à se dire où on savait que ça pouvait des fois un petit peu... Dégénérer. Pas forcément dégénérer, mais en tout cas, un petit pic qui est lancé aux gens, de choses, on essayait de le faire en dehors. C'était soit par message ou par téléphone, en dehors de la présence des filles. Parce qu'elles nous ont déjà fait la remarque au départ qu'elles sentaient qu'il y avait de la tension, qu'on était bizarre quand on était les deux là présents. Donc, on a essayé d'éviter au plus des conflits devant elles ou des mots déplacés. Même s'il n'y a pas eu énormément non plus d'occasion que ça arrive, mais il vaut mieux prévenir. Dès qu'il y avait des discussions sur plus de choses que juste une date ou une heure, on le faisait en dehors de leur présence.


Donc, c'était ça. L'avantage aussi, je pense, qu'on a eu avec cette garde partagée, c'est que du coup, on avait les deux suffisamment de temps avec les filles pour que si tout d'un coup, il y avait l'anniversaire du cousin ou un événement quelconque où on avait bien envie de pouvoir prendre nos filles et que ce n'était pas notre semaine ou notre week end, on pouvait facilement s'arranger. On s'est toujours dit aussi que si on n'arrivait pas à les garder pour X raisons, professionnelles ou autres, on regardait d'abord avec l'autre. Et puis après, si ça n'allait pas avec les grands parents ou comme ça, pour rester vraiment dans un trait présent, de toute façon, pour les filles. Et puis voilà, c'est plus facile de s'arranger quand on les voit souvent, les avoir un jour en moins peut être que quand on les voit qu'un week end toutes les deux semaines ou ce genre de choses.


Et puis que le week end tombe et puis que ça... Effectivement. Et en même temps, ce que tu dis, ça fonctionne parce que vous les avez vraiment mis au centre, parce que vous avez toujours communiqué ?


Oui, on a toujours communiqué. Et puis, je pense que des deux côtés, on a resté très corrects parce que justement, je pense que c'est aussi l'avantage du fait que notre divorce s'est fait assez facilement, qu'il n'y a pas eu... Je veux dire, on a fait quelques médiations et puis c'était bouclé. Je pense que du coup, il n'y a pas eu plein de ressentis ou de rancunes sur des histoires d'argent, sur des histoires de gens, je ne sais rien trop quoi. Donc, une fois que ça s'était réglé, OK, on n'avait plus vraiment besoin d'en parler. On a eu un modèle de garde qui était fixe. On savait déjà deux ans en avance que de toute façon, c'était une semaine sur deux, point barre. Tout ça, on n'a pas eu besoin d'en rediscuter. Tout ça, c'était fini, c'était déjà derrière après à peine même pas six mois après la séparation, c'était déjà fini. Donc, je pense que ça aide aussi. Après, on se dit « OK, ça c'est fait. Maintenant, on va de l'avant. Le but, c'est que les filles soient heureuses, que ça se passe bien d'un côté et de l'autre. » Justement, que ce soit pour n'importe quelle réunion de parents d'élèves ou quoi que ce soit, on allait quand même toujours les deux.


Il n'y avait pas de volonté de vraiment tout séparer, de plus voir. C'est aussi beaucoup plus simple. Et puis, on est toujours restés très corrects. On a ça nous permet aussi, cette garde partagée nous a permis à chacun de, si on voulait se faire une vie à côté, on avait aussi le temps de le faire.


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On n'a pas dû empiéter sur le temps qu'on avait avec les filles pour avoir une autre vie à côté ou comme ça. J'ai eu l'exemple d'une dame qui, quand tout d'un coup ils se sont séparés, le père a commencé à faire sa vie de célibataire et puis du coup, les enfants n'avaient plus tellement de place là, au milieu. Nous, on a chacun eu... On savait qu'on avait chacun notre semaine, donc on pouvait être à fond avec les filles quand elles étaient là. Et la semaine où on ne les avait pas, on pouvait sortir, boire un verre au resto, faire ce qu'on voulait. Et donc je pense que ça nous a beaucoup aussi aider pour notre équilibre à chacun, pour se reconstruire aussi à côté après cette séparation, ce divorce.


Pour toi, c'est la clé, c'est ça ?


Je pense, oui. Je pense que vraiment, c'est quand même, de toute façon, qu'un divorce se passe bien ou mal, c'est de toute façon quand même un nouveau départ, plein de choses. On se retrouve face à soi même, avec tous nos doutes.


C'est un.


Gros bouleversement. Oui, quand même. Donc, on est obligé de reprendre un peu de se reprendre en main, de repenser notre vie qui était a priori toute tracée. L'avantage, justement, de cette séparation en garde partagée, c'est qu'on a ce temps à côté pour essayer de se reconstruire et avoir le recul nécessaire aussi. Parce que quand on est dans le quotidien avec les enfants, on sait qu'on n'a rien le temps de vraiment réfléchir, de prendre du recul, ni rien du tout.


Tu disais avant de faire face à nos propres, enfin, tes propres émotions et en même temps, il y a tout le chamboulement aussi qui fait que les enfants sont aussi dans leurs émotions un peu perturbées. C'est ça.


Forcément que si elles sont 24h/24 avec un papa ou une maman qui est malheureux et qui a rien le temps de faire pour aller mieux, ça ne va pas être bénéfique pour elles non plus. Ça a permis, que ce soit au papa ou à moi, de voir autre chose et de pouvoir un peu se remettre d'aplomb aussi.


Aujourd'hui, c'est quoi la force que tu tires de cet événement ? Comme tu disais, ma vie était toute tracée, donc jamais, je pense, tu as pensé divorcer un jour. C'est ça que tu disais. Et aujourd'hui, qu'est ce que ça t'apporte le fait d'avoir vécu ce divorce il y a quelques années ?


Pour moi, ça m'a quand même aidée, justement, à me retrouver face à moi même et à plus évoluer en me disant « OK, je suis toute seule, il faut que je m'occupe de moi même aussi », d'essayer de casser certains schémas que je pouvais avoir dans ma vie, de finalement me rendre compte que j'arrive à me débrouiller moi avec moi même, ce qui est bien aussi. Et puis d'aller de l'avant, de mieux savoir ce que je me veux, où je vais. Et puis justement, d'avoir, grâce à ça, pu reconstruire une relation plus saine aussi avec mes filles. Je suis mieux pour elles aussi.


Ce que tu dis, c'est que ce divorce a permis de te retrouver ou de te trouver même, c'est ça ?


De me trouver, tout court, parce que j'avais jamais fait ce cheminement avant. Là, ça m'a aidée, encore une fois, à me rendre compte où je suis capable aussi, parce qu'il faut quand même vivre seule aussi avec deux enfants. Ce n'était pas quelque chose que j'avais fait auparavant, donc c'est intéressant. C'est aussi gratifiant de se dire « On y arrive, on est capable. » Ça nous donne une certaine force. Et puis aussi, ma vie, de mieux savoir justement ce qu'on veut, où on va, de se construire, effectivement.


Tu penses que c'est nécessaire de se divorcer pour revivre ce que tu es en train de dire là ?


Non. Mon Dieu, j'espère bien que non. Non, je pense que c'est un chemin qu'on peut tous faire, chacun dans la situation dans laquelle on est. Après, c'est qu'il y ait un compagnon ou pas, je pense que ça ne change rien. Moi, je pense que je n'ai malheureusement pas su assez partager justement ce que je pensais. Je n'ai pas su assez être moi même. Et puis, c'est ça qui a amené à mon mal être, à bout d'un moment.


À un moment donné, tu as dit là, je suis en train de me.


Perdre, c'est ça ? Exactement. J'arrivais plus à avoir des moments qui me... Qui te nourrissaient. Qui me nourrissaient, exactement. Et puis même, je ne savais même plus exactement ce qui me nourrissait ou pas. Donc ça, je pense que c'est un chemin que n'importe qui peut faire, de se dire « OK, qu'est ce que j'aime ? Qu'est ce que j'aime pas ? » etc. Après, on est avec quelqu'un ou pas, ça dépend toute la construction qu'on a dans le couple ou dans la relation.


Qu'est ce que je fais ? Qu'est ce que j'aurai à changer dans ce que je fais ? Qu'est ce que j'aimerais ? Comment est ce que je vais aller vers ce que... ? Oui, toutes ces questions là ?


C'est ça. Puis après, c'était aussi, je pense, c'est une histoire d'âge aussi, de moments dans la vie où moi j'arrive à 40 ans comme dans pas si longtemps. Je pense qu'il y a aussi ce moment où on se dit « OK, j'ai fait les études, j'ai les enfants, j'ai le métier, mais au bout d'un moment, est ce que c'est ça que je vais faire toute ma vie ? Est ce que je suis heureuse dans tous ces domaines là ? » Et puis, il y a cette remise en question qui se fait de toute façon. Je pense qu'il y a aussi beaucoup de gens qui arrivent dans cette tranche d'âge, 35, 40 ans qui, au bout d'un moment, se remettent en question. Pour savoir est ce que c'est vraiment ça que je voulais faire de ma vie ? Est ce que je continue là dedans ? C'était aussi un moment où forcément, avec le fait d'être maman aussi, on s'oublie quand même pas mal. Parce que c'est d'abord les enfants, d'abord la maison, d'abord le compagnon, d'abord tout le reste. Et puis après, si éventuellement il nous reste du temps, on a le temps de se faire à manger. Donc, ce n'est pas toujours évident d'arriver à avoir du temps pour soi, etc.


Puis après, une fois que les enfants commencent à être plus grands aussi, mais bien. Et maintenant, je me retrouve moi avec moi même, comment ça se passe ? Donc, c'est là où tout ça se déclenche.


Où tu t'es rendue compte que tu faisais fausse route ? Où je.


Me suis rendue compte que j'étais pas heureuse avec moi même. Et qu'il fallait que j'évolue, que je change, que je me connaisse, parce que je me connaissais pas assez pour savoir ce que je voulais, où j'allais. C'est vraiment un chemin que j'ai dû faire moi même, sur tout ça.


T'étais toute jeune quand tu t'es mis en couple avec le papa des enfants ? T'avais quel âge ?


J'avais... Quel âge j'avais ? Dix, neuf ans.


Ça a été 19 jusqu'à 35 à peu près, c'est ça ? Oui.


On est resté longtemps ensemble.


Tout le début de la vie active, la fin de l'adolescence, le début vraiment de la construction du jeune adulte.


Je l'avais rencontré encore plus jeune. C'est vrai qu'après, je pense que je n'ai pas réussi à me construire assez bien.


Où vous vous êtes construits ensemble ? Vous avez vécu quand même longtemps ensemble. Vous avez vécu des belles.


Choses, j'imagine. Oui, bien sûr. Forcément, on a trouvé chez l'autre ce dont on avait besoin. Forcément, à aucun moment je le regrette, c'était des belles années. J'aurais pas pu imaginer à l'époque ne pas être avec lui de toute façon. C'était vraiment ce qu'il fallait. Après, simplement, c'est que les choses évoluent et puis ce n'est pas toujours évident. Quand on évolue, à rester dans la même évolution. Dans la même évolution et dans le même courant. Exactement.


Et puis après, il y a une part quand même de mystère qui nous échappe sur les chemins qui nous unissent, les chemins qui nous séparent et il y a une part qui est...


Oui, mais je pense qu'après, il y a aussi des fois peut être un décalage entre quelqu'un qui se remet en question et l'autre pas forcément encore, parce que ce n'est pas encore son moment de se remettre en question ou autre. Et puis après, c'est pas évident de réussir à gérer ça parce qu'après, si on veut vraiment continuer la relation, il faut réussir à revenir à zéro dans la relation, puis de rebâtir quelque chose vraiment dès le départ. Et donc je pense que c'est un gros travail aussi. Après, il faut qu'il y ait suffisamment d'amour, suffisamment d'énergie. C'est tout à fait possible. J'ai des exemples de gens qui y sont arrivés, bien sûr, mais après, il faut que fois, ça se travaille, évidemment. Ou alors, il fallait déjà travailler au départ, au fur et à mesure.


Oui, tu causais médiation avant. C'est vrai que si on arrivait à faire des médiations à tous les moments clés de.


Notre vie, de.


Couple en tout cas, l'arrivée peut être déjà le mariage, l'arrivée du premier enfant, tous ces moments où il y a des...


Des mises à un niveau.


Ça bouge. Peut être que ça permettrait de rester sur la même longueur d'onde ou en tout cas de pouvoir exprimer au fur et à mesure ce qu'on vit. C'est vrai que je pense qu'on ne le fait pas ou ce n'est pas dans notre culture, en tout cas, d'ici et maintenant, de pratiquer comme ça. Il y a comme un trop plein qui s'installe au fil du temps et au fur et à mesure qu'on avance. Et puis, à un moment donné, soit ça passe, soit ça casse.


Oui, effectivement.


Mais en même temps, c'est cool d' observer ce qui s'est passé, d'avoir de la gratitude sur toutes ces années que vous avez pu vivre ensemble. Oui, bien sûr. Qui vous ont apporté beaucoup de bonheur et de magnifiques enfants. Et finalement, de se rendre compte que c'est exactement ce qu'il me fallait à l'époque.


Oui, j'avais besoin de cette relation là.


Ça t'a apporté quoi à l'époque, cette relation ?


Ça m'a beaucoup ancrée. La stabilité, c'est ça ? La stabilité. Lui, c'était quelqu'un d'assez terre à terre. C'était un peu mes racines. C'était le pilier. J'avais besoin de ça pour pas trop rester dans les nuages. Et donc forcément que ça m'a aidée. Et puis lui, de son côté, avait besoin d'être un petit peu plus dans les nuages, peut être. Donc au départ, c'est comme ça que ça s'est construit aussi, je pense. Et puis après, c'est juste qu'au bout d'un moment, j'ai envie de trouver ces ressources là moi même aussi.


Oui, parce qu'en fait, c'est un peu comme si tu étais branchée sur une batterie externe comme mon enregistreur. De dépendre d'une batterie externe.


C'est moyen. Non, c'est pas top. C'est ça, mais il faut déjà pouvoir s'en rendre compte et puis après prendre ce recul, etc.


Et puis aujourd'hui, comment t'envisagerais, comment t'envisages l'avenir par rapport à toi, par rapport aux autres ? Qu'est ce que t'as compris dans tous ces événements qui te sont arrivés ?


J'ai assez compris qu'il fallait déjà s'occuper de soi en premier. C'est toute une évolution où on a besoin de se connaître, de se suffire à soi même aussi, justement, de trouver en soi toute l'énergie dont on a besoin, de savoir où on va, ce qu'on veut et de pas forcément attendre des autres. Notre bonheur, en fait. Notre bonheur, c'est nous qui vont le trouver nous même. Et après, si on est assez bien, si on est bien avec soi, etc, si on a partagé un bout de vie avec quelqu'un, peut être, j'en sais rien, un jour.


Je.


N'arrive pas trop à me projeter là dedans pour l'instant, mais c'est vraiment mon but pour l'instant, c'est d'être bien, d'être mieux, toujours mieux, jusqu'à ce que je sois...


Que tu débordes et que tu puisses à nouveau partager, c'est ça ?


Oui. Et puis, surtout aussi par rapport à mes filles. Je me dis que tout le chemin que j'ai fait, je vois que maintenant, j'ai une relation bien différente avec elle qui est bien mieux. Et puis, j'espère qu'en continuant aussi dans mon chemin, justement, avec... Comme je l'ai expliqué, j'ai vu quand même aussi quelques thérapeutes. Et puis, j'essaye aussi, quand je vois mes filles qui sont peut être en difficulté émotionnelle ou ce genre de choses, de les aider à comprendre, à essayer de prendre un petit peu de recul, même si c'est pas évident pour des enfants. Mais de se rendre compte et de d'essayer de s'aider elles mêmes aussi.


Ce serait magnifique. Qu'elles aient des ressources.


Voilà, qu'elles aient des ressources en elles pour aussi comprendre des fois forcément les réactions des gens autour d'elles qu'elles comprennent pas tout le temps. J'essaie de les aider aussi comme je peux par rapport à ça, parce que c'est souvent aussi des moments où on peut être touchée émotionnellement, quand quelqu'un dit quelque chose de méchant. C'est des choses qui arrivent chez les enfants et du coup, elles savent pas comment réagir derrière. Donc, on essaie d'en discuter, de prendre un peu de recul pour voir ce que ça peut être. J'espère qu' avec ce que j'ai pu vivre moi aussi, j'arrive à elle même, aussi à leur transmettre ça, une force que j'espère avoir à 100 % un jour, que je pourrais leur transmettre et qu'elles sachent où elles vont, ce qu'elles veulent aussi.


En même temps, est ce que c'est possible d'être 100 % ?


Non, sinon, ce ne serait pas drôle.


Quelle image est ce que ça donne à nos enfants si on est tout le temps à 100 % ?


À ton avis ? Non, on peut pas être à 100 % forcément. Combien de fois, des fois, ça m'arrive d'être fatiguée, d'être stressée. J'ai des paroles qui sont trop rudes peut être pour elles, mais mais après, en règle générale, je vais toujours après coup leur expliquer. Oui, j'étais stressée. Ne prends pas tout pour toi parce que ce n'était pas toute ta faute. J'ai eu du stress avant, etc. D'essayer de leur expliquer que ça peut arriver. Et puis, comme je le dis souvent à ma première fille, mais moi, je n'ai pas été maman de fille de 10 ans auparavant. Je suis en apprentissage. J'apprends aussi. Avant toi, je n'étais pas maman. Depuis toi, je suis maman, mais d'une fille de 10 ans. Maman de la fille de six ans, ce n'est pas la même fille qui a six ans que celle qui avait six ans à l'époque. Donc, on apprend aussi. Forcément, c'est un apprentissage pour.


Tout le monde. Quelle image ça donnerait à tes filles si tu étais tout le temps parfaite ? À ton avis, ça créerait quoi comme relation ?


Ce serait moche pour elles. Pourquoi ? Ce serait un message pour elle qu'elle doit toujours être forte, magnifique, parfaite. Et puis, elle serait malheureuse de se dire qu'elles n'y arrive pas. Surtout que ma grande, c'est déjà un peu ce qu'elle s'inflige à elle même. Donc non, moi, je n'ai pas peur de leur dire des fois. Mais alors après, combien de fois elle me fait des remarques aussi sur « Oui, mais alors toi, des fois, tu fais ça. Je dis oui, OK, Alors moi, je suis là pour être ta maman, pour t'expliquer quelles sont les limites. C'est mon rôle. Alors après, oui, des fois, je fais différemment, mais je leur rappelle toujours que si même des fois, je leur dis qu'elles peuvent pas faire ça, que les limites que je leur mets, c'est parce que c'est mon rôle. Et puis que si elle a des fois des gros mots qui lui passent dans la tête, c'est pas dramatique parce qu'elle a déjà bien remarqué que moi, des fois, quand je suis au volant aussi, ça m'arrive de sortir des gros mots. Et puis que ça passe quand même. Mais c'est juste que je leur rappelle, voilà, mon rôle, c'est de vous dire ce qu'on peut faire, ce qu'on peut pas faire.


Votre rôle, c'est aussi d'être des enfants. Et les bêtises, ça se fait quand on est enfant, ça ne se fait pas quand on est adulte. Et moi, je suis là pour leur rappeler aussi, OK, je me les limite, mais vous êtes aussi des enfants. Parce qu'elle a tendance à se dire que c'est affreux qu'elle fait des bêtises et c'est horrible. Et puis je dis, mais c'est maintenant qu'il faut les faire, de toute façon. Après moi, mon rôle, c'est de te dire que tu ne dois pas, mais OK, vis ta vie d'enfant. C'est ça aussi.


J'ai trouvé une série de photos sur Internet, c'était dans une classe où la maîtresse avait écrit « Tu t'es trompée, c'est magnifique, tu peux apprendre. » Je crois qu'il y en avait cinq ou six sur ce thème là et qui se terminait par « Tu t'es trompée. » La maîtresse aussi se trompe régulièrement.


Oui, bien sûr. Moi, je leur dis aussi quand elles font des erreurs ou des choses comme ça, je dis « Tant mieux, comme ça, tu te souviendras comment il faut faire juste. » Parce que si tu faisais juste tout le temps, tu ne te souviendrais même plus, finalement. C'est comme ça qu'on apprend. C'est comme ça qu'on avance et c'est en persévérant qu'on y arrive. C'est ce que j'essaye aussi de leur dire, mais en sachant qu'il y a des jours où on y arrive, d'autres pas. Parce qu'il y a des hauts et des bas comme pour tout le monde.


Être gentille avec soi même.


Oui, se rendre compte qu'on est juste humain aussi. C'est pour tout le monde pareil. Que ce soit les.


Parents, les enfants. Se féliciter du chemin qu'on a fait, de la suffit du chemin qu'on fait tous les jours.


Oui, c'est sûr.


La gratitude.


La gratitude, c'est juste. Merci Alice.


Merci à toi.


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