Découvrez comment les techniques de médiation et de kinésiologie ont aidé Émilie à surmonter des épreuves émotionnelles, apprendre à dire non, et reconstruire sa vie après des dépressions postpartum et une séparation difficile.


Résumé de l'épisode :

Dans cet épisode poignant de "Parentalité au Présent", Janick Biselx-Menétrey accueille Émilie, qui partage son parcours de résilience et de transformation personnelle.

Gérer l'hypersensibilité et les émotions

Émilie parle de son adolescence difficile marquée par une hypersensibilité intense. Elle raconte comment l'hypnose l'a aidée à gérer ses émotions et à se protéger des situations stressantes.

Apprendre à dire non

Elle décrit son cheminement pour apprendre à dire non, un processus déclenché par une relation de mariage déséquilibrée et des dépressions postpartum. La kinésiologie a joué un rôle crucial pour l'aider à sortir de cette spirale et à se reconnecter avec ses besoins.

Les défis de la parentalité et de la séparation

Émilie partage ses expériences de la maternité et comment les différences de vision sur l'éducation des enfants ont exacerbé les tensions dans son mariage. Elle explique comment elle a trouvé la force de mettre fin à la relation pour le bien de ses enfants et d'elle-même.

La médiation comme outil de résolution

Elle revient sur l'importance de la médiation, facilitée par Janick, pour résoudre les conflits avec son ex-mari. Cette intervention a permis de percer des abcès émotionnels et d'établir une communication saine et constructive.

La reconstruction personnelle

Enfin, Émilie aborde sa renaissance après le divorce. Elle parle de sa prise de conscience et de l'importance de compter sur soi-même. Sa transformation est un témoignage inspirant de résilience et d'autonomie retrouvée.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: parentalité, résilience, hypersensibilité, kinésiologie, médiation familiale, gestion des émotions, apprendre à dire non, dépression postpartum, défis parentaux, transformation personnelle, famille, divorce, éducation des enfants, relations familiales, santé mentale, thérapie, techniques de relaxation, stress, anxiété, communication, reconstruction, autonomie, bien-être, relations, confiance en soi, support émotionnel, séparation, couple, enfance, adolescence, hypnose, hypersensibilité émotionnelle, médiation, développement personnel, dépassement de soi, écoute active, parentalité consciente, soutien familial, équilibre émotionnel, relations amoureuses, crise familiale, croissance personnelle, impact des mots, thérapie de couple, cheminement personnel, vie de famille, épanouissement, thérapie émotionnelle, gestion du stress, processus de guérison

Lire la transcription de l'épisode

[Texte généré automatiquement]

[Speaker 1]
Et puis, il y avait justement ces non-dits, ou ces dits que la personne ne veut pas entendre parce que, justement, il y a tout ce nœud de problèmes, ce nœud de peur, de stress qui font qu'on n'entend pas les choses la même manière. Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel.

Je vous propose aujourd'hui Parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Bonjour Émilie. Bonjour Janick. Quel lien entretiens-tu aujourd'hui avec tes parents ? Alors, avec mes parents, c'est un lien très fort qui s'est tissé au long des années, au fil des années. Parce que, bien sûr, l'adolescence n'est pas toujours évidente.

Ça a été difficile pour toi l'adolescence ? Ça a été une période assez compliquée, oui. Quand tu dis une période compliquée, c'était quoi ?

Émotionnellement, c'était compliqué de gérer toutes mes émotions et tout, en étant hyper émotive, hypersensible, c'était pas toujours évident. Et puis, j'avais l'impression de ne pas être comprise. Mais voilà, après, la vie a mis sur mon chemin les personnes dont j'ai eu besoin.

Et puis, au fil du temps, mes parents ont appris à me connaître, à me comprendre. Et maintenant, nous avons une relation très forte. T'es toujours émotive ou t'es moins émotive ?

Alors, toujours. Après, j'ai appris à gérer ça, selon les contextes, pour ne pas trop m'imprégner de ce qui se passe autour de moi. Tu fais comment ?

Alors, j'ai fait beaucoup d'hypnose au fil d'un temps. Et puis, elle m'a donné les clés pour justement me faire un peu une barrière vis-à-vis de certaines situations, et d'apprendre à me détacher de certaines choses qui ne doivent pas me toucher. Puis du coup, tu peux m'en dire plus ?

Elle a ancré... Enfin, à la base, l'hypnose n'était pas du tout pour ça. C'était pour d'autres soucis que j'avais à l'époque, que j'avais besoin de me reconstruire.

Et puis, elle a ancré en moi une soupape de secours. T'étais en train de montrer un ancrage, c'est ça ? Tu touches ton index et tu en pousses avec ton annulaire.

C'est une petite soupape de secours pour toutes les émotions. Quand je sens que ça monte trop, je fais ce geste, la respiration et ça stabilise un peu le tout. Donc, quand tu sens arriver une émotion, c'est ça ?

Ou quand tu vois qu'il y a une situation qui est en train de partir en cacahuètes ? Comment tu fais ? Explique-moi un peu plus.

Au début, ce n'était pas du tout un automatisme. Il a fallu que j'apprenne à travailler avec ce nouveau... Ce nouveau geste.

Il n'y a pas l'image. Oui, c'est compliqué, mais c'est compliqué à expliquer. C'est vrai que je ne me rends pas forcément compte quand je le fais.

Les gens sont parfois... « Mais tu fais quoi ? » Ah, parce qu'ils te voient y faire.

Certaines personnes me voient y faire, par exemple chez le dentiste. J'ai horreur du dentiste. J'ai vraiment une forte angoisse.

C'est ma petite soupape de... Comme ma bulle. Comme si ça me mettait dans ma bulle.

Ça m'aide à relativiser, à dire... Est-ce que c'est vraiment nécessaire de stresser autant ? Est-ce que c'est vraiment nécessaire ?

Mais autant pour la colère que la tristesse. Vraiment toutes les émotions. Ça m'aide énormément.

Je ne sais pas comment expliquer. C'est vraiment quelque chose qui a ancré dans mon subconscient. Et qui m'aide pour toutes les situations du quotidien.

Qu'elles soient positives ou négatives. Que ça soit autant la colère, que la tristesse, que la peur. Tu dis « autant positive », ça veut dire que quand tu vois que tu débordes...

Oui, parce que l'hypersensibilité, dans tous les sens du terme, ça veut dire que... Ça peut prendre beaucoup de place aussi. Ça peut prendre beaucoup de place.

Tu peux devenir euphorique, c'est ça que tu dis. Oui, alors je peux sauter un peu du coq à l'âne aussi. Parce que tout d'un coup, il y a un petit truc qui fait que...

Et puis du coup, des fois, les gens disent... Elle est borderline, elle est... Ou je ne sais pas, elle est...

Je ne sais pas comment expliquer. Tu as l'impression de surprendre les gens, c'est ça ? Oui, les gens sont des fois un peu surpris.

Comme j'arrive à changer un peu d'émotion comme ça. Parce qu'il suffit de voir, je ne sais pas, par exemple, un papillon. Et puis je peux passer de la tristesse à la joie, de voir ce papillon.

Enfin voilà, c'est un peu spécial. Mais c'est le genre de chose qui fait qu'on s'émerveille un peu de tout. Même si tout nous touche, on arrive à s'émerveiller de tout.

Un peu comme un enfant. C'est bête à dire, mais voilà. Souvent, on me dit, mais tu es gamine quand même.

Oui, je reste toujours une enfant au fond de moi. C'est quoi, finalement, rester une enfant au fond de toi ? Je suis quelqu'un de très insouciante.

Enfin, pas insouciante, mais j'arrive facilement à me dire, bon, ce n'est pas grave, ça, on passe dessus. Je trouve que l'enfance, c'est beaucoup d'insouciance. Parce que justement, un enfant ne se rend pas forcément compte de la gravité d'une situation, d'où peut amener, jusqu'où peut aller une situation et tout ça.

Et puis un enfant, c'est aussi justement de pouvoir s'émerveiller de tout. C'est-à-dire de voir une fourmi par terre, en disant, oh maman, t'as vu ? De pouvoir dire, oh ma maman, regarde, il y a un papillon.

Je reviens souvent au papillon parce que je trouve que c'est beau. C'est tellement éphémère d'un côté, mais c'est tellement... Oui, c'est beau.

En fait, c'est à cause de l'innocence, c'est ça ? Oui, voilà. Parce que, je ne sais pas, c'est...

Je trouve que c'est un moment tellement important. Et puis c'est important aussi de garder une part d'enfance en soi. De ne pas oublier l'enfant qui est en soi.

Et cette innocence aussi.

[Speaker 2]
Oui, voilà.

[Speaker 1]
Cette innocence. Et du coup, qu'est-ce que tu vis par rapport à ça ? Par rapport à cette innocence ?

Parce que j'imagine que parfois le réveil, il est brutal. Alors oui, parce que moi, je vis un peu un monde bisounours, on va dire ça comme ça. C'est-à-dire que pour moi, tout le monde est beau, tout le monde est gentil.

Donc voilà, c'est vrai que des fois, je suis un peu naïve sur les personnes. Avec le temps, j'ai aussi appris à reconnaître un petit peu les personnes dont il faut un peu... S'éloigner.

Rester un peu sur la défensive ou s'éloigner. Mais voilà, mon innocence fait que tout le monde est beau, tout le monde est gentil. Et puis des fois, ce n'est pas le cas.

Et après, on souffre derrière. Donc même encore aujourd'hui... Tu t'attrapes des claques, c'est ça ?

Je m'attrape encore des claques. En croyant que tout le monde est sincère, que tout le monde est honnête. Parce que quand tu dis...

Tu arrives à te rappeler de la dernière claque que tu t'es attrapée ? La dernière claque que je me suis attrapée, oui, c'est il y a une année en arrière. Par une amitié que je croyais vraiment sincère.

Une amitié assez récente, mais que je pensais sincère. Que ce soit en amitié ou en amour, je donne à 100%. Tu donnes tout.

Je donne tout. Très rapidement. Je fais très rapidement confiance aux gens.

Et puis, je me suis rendue compte que cette personne me mentait énormément. A beaucoup joué avec moi. A beaucoup médité sur moi par derrière.

Je m'en suis rendue compte. Tu t'es rendue compte comment ? Quand la personne s'est fait prendre à son propre jeu.

Parce qu'en une conversation, elle a réussi à se contredire trois fois sur un même suivi. C'est sympa. Tu parles comme ça de ton proche, mais comment tu parles de tes autres proches envers les autres ?

Ah mais non, c'est pas vrai. Et puis au final, à force de délier un peu les langues, on en apprend beaucoup. Alors quand j'ai appris que souvent beaucoup de choses étaient des mensonges, j'ai dit stop.

Même si cette personne continue à essayer de venir, de venir, de venir. Je mets le haut là. Tu fais comment ?

Tu arrives à t'affirmer ? Tu oses dire non ? Oui, je m'affirme.

Toi, tu oses dire non ? Maintenant, j'ose dire non. C'était pas le cas ?

C'était pas le cas il y a huit ans en arrière. Ah bon ? Non.

Qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, tu arrives à dire non ? Alors j'ai été mariée. Et puis justement, pays des bisounours, tout le monde est gentil, tout le monde est beau.

J'étais amoureuse. Une seule mariée, nous avons eu deux enfants et tout. Malheureusement, je me suis laissée un peu surpassée par cette relation.

Justement, je faisais énormément de choses pour la personne. La personne trouvait ça normal. Et puis du coup, la personne profitait aussi un petit peu.

Elle fait tout ce qu'elle a à faire. Elle fait toujours un peu plus, donc moi j'ai un peu moins à faire. Et puis ça a été un peu trop loin pour moi parce que je supportais un peu trop.

J'ai fait des dépressions postpartum et tout, dont j'arrivais pas à sortir. Où j'avais pas énormément de soutien aussi. De la part du papa, tu dis ?

De la part du papa. Après coup, bon, ça s'est un peu réglé. Voilà.

Mais vraiment après coup. Tu dis quoi là ? La dépression postpartum ?

La dépression postpartum et tout ça, j'ai commencé un suivi de kinésithérapie. Et puis justement, elle a réussi à me faire sortir de cette boucle infernale. Pour nos amis français, les kinésithérapeutes, c'est chez nous les physios.

Donc toi, tu es en train de causer de kinésiologie. Ah oui, kinésiologie. Excuse-moi, je me suis trompée dans le terme.

Donc la kinésiologie, explique-moi un petit peu ce que c'est que la kinésiologie. À quoi ressemblaient tes séances de kinésiologie ? Je parlais pas beaucoup.

Oui. Elle s'accélère, enfin mon corps répondait pour moi. Avec des testings musculaires, donc elle utilisait ton bras, c'est ça ?

[Speaker 2]
Elle utilisait mon bras.

[Speaker 1]
Le bras tiens ou le bras lâche. Voilà, exactement. Et puis, toutes les tensions, tous les soucis.

En gros, elle savait exactement de quoi ça pouvait venir. Parce que le corps ne peut pas mentir. Nous, on peut essayer de cacher la vérité au fond de soi.

Mais le corps, c'est toujours ce qu'il en est. Donc en fait, ce que ça veut dire, c'est qu'elle met le mental sur off. C'est comme si le mental était éteint.

Et puis du coup, comme le mental est éteint, il n'a pas de prise sur... Sur l'éventuelle réponse. Sur l'éventuelle réponse.

Et puis c'est donc la kinésiologie qui t'a aidé à sortir de cet état de dépression. C'est ce que tu dis. Et qui m'a enlevé un peu les œillères que j'avais sur mon entourage.

D'accord. Quand tu dis entourage, c'était à l'époque ton mari, tes parents ? C'était à l'époque mon mari, mes parents, mes frères et sœurs.

Vraiment tout l'entourage proche, en fait ? Parce que justement, j'étais tellement ancrée dans cette relation avec mon mari, que pour moi, tout ce que me disaient les autres autour, c'était pas la vérité. Ok, parce que les autres, ils te mettaient en garde, c'est ça ?

Ou ils voyaient, ils voyaient des choses ? Les autres, ils me disaient, écoute, tu te renfermes, tu fais plus rien avec nous, on te voit pratiquement plus, on voit plus les enfants non plus. Et puis je me suis dit, mais non, mais non, c'est pas vrai, on se voit quand même et tout.

Mais bon, il faut aussi que je passe du temps avec le papa, il faut aussi que les enfants passent du temps avec leur papa, parce qu'ils avaient aussi un travail qui faisait que travailler en équipe, forcément, c'est des horaires un peu… Particuliers. Particuliers.

Donc voilà, moi je m'adaptais à ça, vu que j'étais maman au foyer. Et puis je me rendais pas forcément compte que justement, je m'isolais un peu de tout le monde. Et puis la kinésiologie, ça a aidé à me rendre compte que mon entourage avait raison, je m'isolais totalement.

Et puis que je m'étais fait un petit peu trop… C'est pas piéger le mot, parce que j'étais pas 100% consciente de ce que je vivais, mais je me laissais un peu trop absorber par cette relation. Et puis du coup, j'en ai parlé au papa à l'époque, à mon mari, pour lui, ah mais non, c'est pas vrai, c'est pas comme ça.

Donc on a essayé d'aller voir une conseillère conjugale, ça a été bien pendant 3-4 mois. Et puis après je suis tombée enceinte du troisième enfant, une grossesse qui s'est très très mal passée. Du troisième enfant ?

Oui. Nous avions deux enfants, et puis on était… je peux dire les dates ?

Ils ont quel âge ? En fait ils ont… Bon maintenant mes deux grands sont grands, mais voilà c'était juste pour situer le contexte qu'en 2014, il y a eu cette dernière grossesse qui s'est pas bien déroulée du tout.

Et là on est en 2022, aujourd'hui. Voilà on est en 2022, donc ça date déjà, ça fait 8 ans. Et en fait tu me causais de, il y a 8 ans j'ai appris à dire non.

Voilà, exactement, parce qu'il y a 8 ans, exactement le 13 octobre 2014, j'ai fait ma fausse couche à 3 mois et demi de grossesse. Oui. Et à ce moment-là je me suis rendue compte, vu que j'étais vraiment dehors de la dépression grâce à la kinésiologie, j'ai pu me rendre compte que certaines paroles étaient un peu dures de la part du papa.

C'est quoi ? Tu peux ?

[Speaker 2]
Qu'est-ce que t'entendais à l'époque ?

[Speaker 1]
Que c'était ma faute, que j'étais responsable de la perte de ce bébé, que de toute façon même si j'avais pas fait la fausse couche, il aurait voulu que j'arrête la grossesse, et puis ça m'a fait mal quoi, je me suis dit mais crotte que j'ai rien fait de mal, j'ai rien fait de plus ou de moins que pour mes deux grossesses précédentes. Donc au fond de moi je me suis dit, si ce bébé doit partir c'est peut-être pour me montrer quelque chose, me montrer que c'est pas le moment, ou peut-être pas la bonne personne, pour m'ouvrir les yeux sur quelque chose. T'as fait de cet événement difficile finalement un événement qui allait te permettre de voir la vie sous un autre angle, c'est ça que t'es en train de dire ?

Exactement. Et avant tu causais d'oeillères, de la kinésiologie qui t'a enlevé les oeillères, ça faisait aussi partie des oeillères qui partaient ? Non, alors quand je voyais mon mari, je l'ai aimé, quand je l'ai rencontré je l'aimais.

Qu'est-ce qui t'a apporté en fait cet homme-là ? De me dire que je pouvais vivre une relation, que je pouvais être aimée, que je pouvais aimer. T'avais quel âge à l'époque quand tu l'as rencontrée ?

J'avais 20 ans. Ah voilà, c'est ce que tu disais, donc finalement t'étais encore peut-être pas tout à fait dehors, cette adolescence mouvementée, t'avais peu le soutien de tes parents, donc à ce moment-là tu rencontres cet homme qui te soutient, c'est ça ? Voilà, qui me soutenait, qui était là pour moi, et puis je me suis dit ben voilà quoi, c'est ça l'amour, c'est ça dont j'ai besoin, bon oui on ne se ressemble pas énormément sur beaucoup de points, on n'a pas beaucoup de points communs, mais au final c'est peut-être ça aussi, c'est un amour complémentaire, c'est ce que je me disais au fond de moi.

Mais après 9 ans, je me suis rendue compte qu'on ne suivait plus le même chemin, on n'avait plus les mêmes envies pour l'avenir, on n'avait pas les mêmes besoins, on n'avait pas le même mode d'éducation, parce que moi j'estime que l'éducation des enfants, c'est dire s'il te plaît, dire merci, être reconnaissant, et ça depuis le plus jeune âge, qu'il y a des choses qu'il faut savoir faire, que faire les choses ça apprend à grandir, et puis il n'était pas du tout dans la même optique, lui il était un peu plus dans l'optique mais laisse le faire, il a le temps pour ça, voilà beaucoup plus laxiste. Et puis moi j'estime qu'il y a certaines choses qui doivent être faites. Enfin voilà, on n'avait pas du tout le même mode de fonctionnement, alors ça, plus cette petite chose là, plus cette petite chose là, plus cette petite chose là, enfin voilà, au final ça fait beaucoup de choses.

C'est super intéressant ce que tu dis, parce que finalement, je pense qu'il était déjà comme ça avant les enfants. Oui, alors totalement. Tu vois, quand tu m'as dit pas la même éducation, je me suis dit ah oui, puis après tu rajoutes des enfants, donc j'ai compris que tu étais en train de causer du mode d'éducation des enfants.

Bon, on n'a déjà pas été éduqués la même chose, déjà à la base. J'ai entendu, tu vois, quand tu as parlé de ça. Donc du coup, c'est super intéressant, parce que pendant finalement 8-9 ans, enfin peut-être un peu moins, parce que je ne sais pas quel âge ont tes enfants, les enfants sont arrivés à partir de quand dans la relation ?

Tu rencontres à 20 ans ? Alors je rencontre à 20 ans et j'ai mon premier enfant à 24 ans. Donc vous vous êtes, du coup vous vous êtes mariée...

On s'est mariée 3 ans après s'être rencontrée. Oui 23, puis après tu as eu ton premier bébé. Oui, puis après mon premier bébé est venu un peu s'installer à la one again best of life, comme je dis ça, parce que ce n'était pas du tout prévu qu'on mette en route un bébé, et puis il est venu s'installer malgré la pilule, malgré tout.

Voilà, donc il voulait vraiment venir s'installer. Oui, donc tu avais 24 ans.

[Speaker 2]
Donc j'avais 24 ans.

[Speaker 1]
Et puis après tu as eu un deuxième enfant à quel âge ? À 26 ans. 26, et puis après la fausse couche à 28.

Voilà, exactement. Donc c'est super intéressant ce que tu es en train de dire, parce que j'imagine que la relation ne t'a pas... Alors tu dis, je ne sortais plus de mes dépressions postpartum, ça veut dire que tu as vécu ta deuxième grossesse aussi en n'étant vraiment pas bien ?

Oui, voilà. En fait, du moment que tu es venue mère, il y a comme un plan qui a sauté, ou je me trompe ? Alors moi, c'était toujours un rêve de devenir maman.

Et puis, alors c'est vrai qu'avant d'avoir des enfants, quand je voyais mon mari, je ne dis pas, oui, il est comme ça. Puis le fait d'avoir un enfant, alors quand j'étais enceinte de mon premier, je me suis dit, oui, il est comme ça, qu'il n'est pas non plus parfait à tous les points, mais personne n'est parfait, je veux dire. Je me suis dit, mais il va changer, le fait d'être papa, il y a des choses qui vont changer.

Et puis en fait, je me suis mis un peu dans... Je lui ai peut-être un peu trop fait... Comment dire ça ?

Je me suis fait peut-être un peu trop d'espoir vis-à-vis de ce changement, en me disant qu'il y a énormément de choses qui allaient changer de son côté vis-à-vis de sa parentalité. Et puis en fait, non, quoi, parce qu'on ne change... Ce n'est pas le fait d'avoir des enfants que ça l'a changé.

Il est toujours resté le même. Et après, je me suis dit, c'est moi qui me suis trompée. En fait, la personne n'a pas changé, quoi.

Mais du coup, comment dire, ça fait un peu un choc, parce qu'on se dit, mais crotte quoi. J'attendais que la personne change vis-à-vis de cette parentalité. Toi, t'aurais aimé qu'il change quoi ?

Qu'il devienne comment ? Qu'il soit un peu moins... Pas égocentrique, non, c'est pas égocentrique, c'est égoïste.

Enfin, c'est pas égoïste dans le mauvais sens du terme. Ça veut dire que pour lui... Enfin, il est toujours comme ça à l'heure actuelle.

Je veux dire, ça n'a pas changé malgré les années. Il a été aussi éduqué comme ça, donc c'est peut-être aussi une base de son éducation. C'est juste que, voilà, c'est lui en premier.

Et toi, au moment où t'es enceinte, au moment où tu accouches, tu te dis, en fait, il va maintenant réaliser que... Il y a un autre être à faire passer en premier. Il y a quelqu'un d'autre à faire passer en premier, qui a plus de besoins, qui a...

Et quand on s'en rend compte, ça fait mal quoi. Oui, parce que jusque-là, toi, tu tolérais. Tu tolérais par rapport à toi, parce que j'imagine qu'à un moment donné, t'aurais aimé que ça soit toi qui passe une fois en premier, c'est ça?

Oui, surtout vis-à-vis de la grossesse, parce que je portais quand même notre enfant. Et puis, il ne s'occupait pas, t'avais pas l'attention, donc tu t'aurais aimé. Non, pas forcément.

La seule attention que j'ai eue et que j'ai énormément appréciée, mais c'est la seule des neuf mois, si on veut bien, c'est que j'étais partie en week-end avec mes meilleurs amis, parce qu'on s'était dit, il faut qu'on se fasse un truc, les trois, avant qu'il y ait ce petit être qui arrive au monde, parce qu'après, ça change énormément de choses. Donc, on était partie en week-end avec mes meilleurs amis. Ça, c'était au mois d'avril.

Oui, j'ai accouché fin juillet, c'était au mois d'avril. Et il n'y avait encore rien du tout qui était prêt pour l'arrivée du bébé. On avait encore le temps, on avait les affaires, mais rien n'était vraiment mis en place.

Et justement, pendant ce week-end-là, il m'a fait la surprise de monter le lit du bébé. Ah, t'es arrivé, la chambre était... Voilà, le lit était fait.

Bon, on n'avait pas fait plus parce qu'on devait déménager fin décembre. Donc, c'est vrai qu'on n'avait pas... On ne voulait pas tout monter, les tables allongées, l'armoire, machin, et tout ça, vu qu'on savait qu'on allait déménager.

Mais c'est la seule attention que... Ça t'a fait du bien ? Tu t'es sentie comment à ce moment-là ?

Alors, je me suis sentie bien. Justement, c'était une petite lueur d'espoir qui m'a fait dire... Ah, il a compris que...

Oui, il a changé. La parentalité commence à faire son chemin. C'est comme s'il prenait à ce moment-là...

Son rôle de père pour accueillir le petit être qui arrive. Exactement. Comme l'oiseau qui apporte les branches pour faire le nid, en fait.

Voilà. Et après, il y a eu la dépression post-partum qui est arrivée. Une fois que tu as accouché, très vite...

C'était trois semaines après, je crois. Trois semaines après, ça n'allait vraiment pas. J'étais pour mon médecin.

Et mon médecin m'a dit tout de suite... Il n'y a pas à chercher. C'est comme ça.

Il faut que tu te fasses soutenir le plus possible. La seule personne à qui j'en ai parlé à l'époque, c'est le papa. Il m'a soutenue pendant un mois, un mois et demi.

Quand tu dis soutenir, c'est-à-dire qu'il t'a aidée avec le bébé ? Il m'a aidée quand il était là. Il s'occupait du bébé, c'est ça ?

Oui. Il essayait de faire un peu des choses pour essayer de me soulager un peu. À l'époque, j'ai l'impression que c'était énorme ce qu'il faisait.

J'ai l'impression que c'était un exploit. Alors qu'en tant que papa, c'était des choses normales. Il n'y a pas de médaille à donner pour un papa qui change son enfant.

Il a vite arrêté. Il me dit pas merci. C'est aussi ton enfant, je n'ai pas à te remercier de t'en occuper.

C'est pas comme si c'était mon enfant, que tu t'en occupais. Très vite, il y a eu des désaccords vis-à-vis de ça. On a continué notre petit chemin, notre petite vie.

Je me suis un peu plus renfermée. Après, le deuxième enfant est arrivé. Ça a remis encore une couche par-dessus.

C'est intéressant ce que tu dis. Finalement, vous étiez tous les deux en attente d'un merci ou d'un geste envers l'autre. C'est intéressant quand même.

Le deuxième enfant arrive. Même spirale. Tu t'enfonces un peu plus.

Je m'enfonce encore un peu plus. Je me renferme encore un peu plus. Je renferme toutes mes émotions pour ne rien laisser paraître.

Pendant toute cette période-là, je n'ai jamais parlé à ma famille de mes dépressions. J'avais toujours un souvenir qui me tournait en tête. J'étais enceinte de mon premier.

J'avais une amie qui m'avait accouchée il y a deux mois. Elle faisait une dépression postpartum. J'en parlais à ma maman.

J'essayais de renouer ce lien qu'on avait perdu au moment de l'adolescence. À ce moment-là, ma maman m'a dit qu'elle avait une dépression postpartum. Ça, c'est un pied au cul.

Il faut bouger. Puis stop. J'avais cette phrase qui me tournait en tête tout le temps.

Quand mon médecin m'a dit que j'avais une dépression postpartum, j'ai dit que je ne pouvais pas en parler à mes parents. Ma maman m'a dit qu'il fallait qu'elle me fasse un pied au cul. Tu t'es sentie coupable à ce moment-là ?

[Speaker 2]
Oui.

[Speaker 1]
Je me suis dit que c'était moi qui faisais quelque chose de faux, qui réagissais mal, qui n'étais pas assez forte. Je le prenais vraiment pour moi. Ma maman a appris que j'ai fait des dépressions postpartum.

Elle a appris ça il y a 5 ans. Ça veut dire longtemps après. Aujourd'hui, ils ont quel âge tes enfants ?

Mes enfants ont 12 et 10 ans. Quand ton dernier avait 5 ans, c'est ça ? Ça correspond à...

Non, t'as dit 8 ans. Quand t'as commencé à dire non, à dire stop, tu me disais que ça faisait 8 ans en arrière. Oui.

J'ai commencé à dire non, à dire stop, et le mot oser. T'as osé dire ce que t'as pu vivre. Ça s'est fait petit à petit, j'imagine.

Oui. C'est clair que je ne suis pas arrivée devant les gens et tout déballer, tout dire ce que j'avais à dire. J'estimais qu'ils n'avaient pas besoin de prendre une douche froide tout de suite.

Mais j'ai fait les choses un peu gentiment. J'ai commencé par la première chose, c'était mon mari. De lui dire exactement tout ce qu'il avait à dire.

De lui dire que je lui avais déjà donné une deuxième chance, qu'il n'avait pas su la maintenir. Tu dis avec la thérapie conjugale, c'est ça? On avait fait la thérapie conjugale.

Pour lui, il n'avait rien à se reprocher. Il ne faisait rien de mal. La thérapeute avait réussi à voir que j'étais un peu la locomotive qui tirait en avant tout le monde.

Les deux enfants, le mari... La locomotive était fatiguée. Il fallait qu'il soit un peu plus présent.

Pas pour lui, mais pour les enfants, pour moi. Au final, ça a duré trois mois, tant que je tombe enceinte du dernier enfant. Une fois que j'étais enceinte, ça a été la dégringolade.

Après le bébé est parti, il y a des choses qui ont été dites. Après coup, on en a discuté. Justement, nous avons suivi une thérapie de médiation avec toi.

Les choses ont été dites, les choses ont été mises à plat. Mais sur le moment, ça fait mal. Tu as pu exprimer au moment de la rencontre de médiation ce que tu avais vécu?

J'ai vraiment pu lui faire ressentir ce que j'ai ressenti à l'époque. Il a pu entendre? Oui, parce que je pense que sur le moment, il ne s'est pas forcément rendu compte de l'impact de ces mots.

Depuis cette médiation, il se rend peut-être compte que ça ne doit pas être facile à gérer, et que les mots ont de l'impact. Les mots font plus souvent mal que les coups. Oui, alors qu'ils ne laissent pas des bleus apparents.

Non, mais il reste des marques intérieures. Beaucoup plus longtemps. Le fait d'avoir pu l'exprimer, d'avoir pu le dire, ça t'a réparé en partie l'intérieur?

Qu'est-ce qui s'est passé? Moi, ça m'a soulagée. C'est quoi le fait d'avoir été entendue?

C'est le fait d'avoir pu vraiment parler à cœur ouvert devant une personne qui n'était pas fermée. Depuis notre séparation, c'était très compliqué, très conflictuel, très tendu. On n'arrivait pas à communiquer parce qu'il y avait des tensions d'un côté de l'autre, il y avait les avocats, le divorce, tout ce qui engendre une séparation.

Il y a un divorce. Il y avait ces non-dits, que la personne ne veut pas entendre. Il y a tout ce nœud de problèmes, de peur, de stress qui font qu'on n'entend pas les choses de la même manière.

Qu'est-ce qui mettait le stress à ce moment-là? Tu peux te rappeler? Comment t'as fait pour que...

Parce qu'en fait, vous vous êtes séparées et puis après tu dis tout ce qui engendre une séparation. Donc toi, tu causes des avocats, tu causes toutes les tensions qu'il y a. La première tension qu'il y a eu, on va dire, c'est que...

Moi, j'ai mis stop à notre relation il y a... 8 ans. Ça fera 8 ans à descendre.

Où j'ai vraiment dit, non, écoute, là je ne peux plus, j'arrive plus, je ne peux plus faire semblant. Je t'ai aimé, mais là c'est fini pour moi. Je n'ai plus de sentiment d'amour envers toi.

J'ai un sentiment de respect parce que tu seras toujours le père de mes enfants. Mais je n'ai plus d'amour envers toi. Et puis à ce moment-là, lui, il a eu une haine.

Une grosse colère qui est arrivée. Une haine envers moi parce que j'ai mis fin à notre famille, j'ai tout déchiré, j'ai tout cassé, c'est de ma faute. Et puis après, il y a eu des périodes où il essayait de revenir, de revenir, de revenir, et puis je lui ai dit, mais non, moi quand c'est stop, c'est stop.

Je ne reviens pas sur cette décision. J'ai déjà fait l'effort une fois pour notre famille, pour nos enfants. J'ai dit, mais je ne peux pas continuer éternellement.

Tu avais besoin d'avancer à ce moment-là. J'avais besoin d'avancer. Et du coup, lui, il a continué à avoir un peu cette haine, justement, vis-à-vis, cette colère vis-à-vis du fait que j'ai stoppé notre famille.

Alors après, le premier truc qui a été pas dur, c'était pas dur vis-à-vis de moi, c'était dur vis-à-vis de la manière dont il essayait un peu de me blesser. Enfin, à l'époque, je le prenais comme ça. Je le prenais vraiment, il essayait de me blesser, il essayait de m'atteindre, il essayait de...

C'est sa première relation. Donc, je n'ai jamais été contre le fait qu'il ait une nouvelle relation après moi. Moi, je lui ai toujours dit...

D'ailleurs, le jour où j'ai stoppé notre relation, je lui ai dit, je lui ai dit, oui, alors maintenant, tu peux faire des efforts, mais c'est pour toi qu'il faut que tu fasses ces efforts et pour la future personne que tu vas rencontrer. Je lui ai dit, mais pour moi, ça ne sert plus à rien. Parce que je lui ai dit, moi, ce que je te souhaite, c'est d'être heureux, c'est de rencontrer quelqu'un avec qui tu sois bien, que les enfants soient bien avec.

Je lui ai dit, mais avec moi, ça ne sera plus possible. Et finalement, cet homme-là, qu'est-ce qu'il t'a appris à toi? A d'abord compter sur moi.

Oui. Arrêter de compter sur les autres. Voilà, arrêter de compter sur les autres.

Les autres, c'est un plus. Donc, quelque part, ce que tu es en train de dire, est-ce que tu me dis si ça résonne ou pas, il t'a quelque part montré la force que tu as en toi, d'avoir confiance en cette force que tu as en toi? Oui, oui.

Après, j'aurais aimé que ça se passe d'une autre manière. Oui, quel beau sourire. Mais quel beau sourire.

Tu as tout qui s'illumine sur ton visage, les yeux, le sourire. Après, j'aurais aimé que ça se passe différemment. En même temps, quand on accouche, est-ce que c'est un passage agréable, l'accouchement?

Non, non, c'est sûr. Et quel est le cadeau qu'on a après l'accouchement? C'est magique.

Inestimable. C'est magique. Ça change la vie.

Est-ce que tu arrives aujourd'hui à visualiser ces huit années passées avec cet homme-là comme finalement un accouchement, l'accouchement de toi? Oui. Je ne parlerai pas d'accouchement, je parlerai d'une renaissance.

Oui, finalement, on est dans le thème de la naissance.

[Speaker 2]
C'est intéressant.

[Speaker 1]
Je trouve important de le souligner parce que j'ai changé tout au bout du jour au lendemain. Et il m'a dit, mais je ne te reconnais pas. Je ne dis pas non, je dis parce qu'à l'heure actuelle, je suis la personne que j'ai toujours voulu être et que je me suis interdite d'être.

Donc, il t'a révélé quelque part. Il t'a permis de te révéler. Il a agi comme un agent de révélation.

Voilà, mais ça aurait pu se passer sans autant de tracas et de souffrance, ça aurait été bien aussi. En même temps, tu vois l'accouchement, c'est pour ça que je parlais de l'accouchement parce que quelque part, un accouchement reste un accouchement. Et de par l'accouchement, c'est ce que tu parles aussi, de par la naissance, la grossesse, la naissance de tes enfants.

C'est ce qui a commencé à te faire changer toi. Oui. Et si on en revient à la médiation, donc là, toi tu dis, un truc qui m'a interpellée, tu dis tout ce qui se passe dans une séparation, dans un divorce, les avocats ici, la souffrance ici et ça.

Mais finalement, est-ce que toute cette souffrance à ce moment-là était nécessaire ou t'as découvert, qu'est-ce que t'as découvert au travers de la médiation? Alors, au travers de la médiation, j'ai appris aussi peut-être plus à le... à le reconnaître à nouveau, on va dire ça comme ça.

Parce que forcément, en 4 ans de... Je crois que ça faisait déjà 4 ans de procédure quand on a commencé la médiation. Ça faisait 4 ans que vous étiez en procédure quand vous êtes arrivée.

Ça faisait 4 ans qu'on était en procédure quand on est arrivée pour la médiation. Donc 4 ans avec les avocats, le tribunal, tout ce que ça engendre. C'était déjà bien...

Et c'était déjà bien emmêlé, bien entreficellé. Bien enlisé. Voilà, exactement.

On avait beaucoup de colère l'un envers l'autre parce qu'on n'arrivait pas à se comprendre. Je n'arrivais pas à comprendre sa situation. Parce que d'un côté...

Je vais t'expliquer mon côté de la médaille et après j'expliquerai son côté de la médaille. C'est juste que... Non mais vis-à-vis de comment moi je voyais la situation.

Moi j'avais l'impression qu'il se plaignait de ne pas voir les enfants mais qu'il ne faisait rien pour les prendre plus. Et puis... Donc forcément, je me disais mais ce n'est pas normal.

Pourquoi il se plaint de ne pas voir ses enfants mais il ne les prend pas. Il ne les voit pas. Donc forcément, ça démange à l'intérieur.

Il y a quelque chose qui ne joue pas. Il y a quelque chose qui cloche. Puis de l'autre côté, son côté à lui c'était quoi?

Et puis de son côté à lui, lui il aurait voulu prendre ses enfants mais le manque financier faisait que... Et quand moi je lui proposais en dehors de séjour de garde de prendre les enfants... C'était une charge financière de plus.

Pour lui c'était une charge financière de plus et d'un autre côté, il prenait ça comme un affront. Pour lui, c'était que j'avais envie de me débarrasser des enfants. Pour faire des choses pour moi.

Pour aller claquer son argent qu'il me versait, des pensions alimentaires. Il y avait vraiment un gros malentendu sur le pourquoi du comment. Parce que moi, si je lui proposais de prendre ses enfants un mercredi après-midi c'était pour qu'il puisse profiter de ses enfants.

J'ai la garde totale. Ils vont un week-end sur deux chez leur papa. Mais moi, j'en profite de mes enfants, je les vois autant que je veux.

Alors c'est clair, c'est pas toujours facile parce que je dois tout gérer seule. Mais j'en profite autant que je peux et autant que je veux. Quand je lui proposais de les prendre un après-midi c'était pour qu'il puisse en profiter un peu plus.

Mais lui, il se disait qu'en fait, elle veut me refourguer les gosses pour pouvoir aller voir ses copines, pour pouvoir sortir boire un verre. Qu'est-ce qu'il s'est passé à un moment donné ? Quatre ans d'enlisement.

Qu'est-ce qu'il s'est passé au moment de la médiation ? Il y a eu un nouveau conflit. Juste avant la médiation, il y a eu un énorme conflit.

Je n'avais plus mon permis de conduire. Et puis, à l'époque, vu qu'on avait justement les deux une situation financière un peu précoce. Précaire.

Précaire, pas précoce, désolée. On faisait la moitié des trajets chacun. Donc ça veut dire que le vendredi soir, souvent, j'amenais les enfants et ils me les ramenaient le dimanche soir.

Mais vu que je n'avais plus le permis de conduire et que nous n'habitons pas la même commune, je faisais les trajets en bus pour amener les enfants jusqu'à la gare. Et j'avais justement demandé, vu qu'il y avait cinq minutes de correspondance entre les deux bus, s'ils pouvaient au moins venir chercher les enfants à la gare. Parce qu'ils étaient encore petits à l'époque.

Je veux dire, c'était en 2019. Donc ils avaient neuf et sept. C'était pas super grand non plus pour les envoyer comme ça.

Surtout qu'il faisait déjà nuit. C'était le soir. Donc j'ai eu trois mois où je n'avais plus mon permis de conduire.

Donc je lui ai demandé si pendant ces trois mois on pouvait faire comme ça. Le dernier week-end où il devait les prendre, où je devais justement les amener le vendredi soir par le bus et puis qu'il vienne les ramener le dimanche soir, il a décidé que non, que c'était pas comme ça. Que c'était pas moi qui avais le droit de choisir les choses.

Qu'il avait l'impression de toujours faire des efforts pour moi et que moi dans le sens inverse je faisais rien. Et du coup il a fait appel à l'APEH. L'APEH en Suisse c'est l'autorité de protection de l'adulte et de l'enfant.

Exactement. Donc du coup la médiation elle a été ensuite ordonnée par cette... En fait c'est la justice civile.

Qu'est-ce que tu découvres à ce moment-là ? Qu'est-ce qui fait que... Qu'est-ce qui s'est passé ?

À l'APEH ou à la médiation ? Non, avec la médiation parce que tu dis il y a 4 ans de procédure on est en lisée, il y a les avocats, il y a la justice de tous les côtés. En fait là il y a encore une part de justice qui se rapporte par rapport à la procédure de divorce qui est en cours.

Il y a encore en plus quelque chose qui se rajoute à tout ça. Et à ce moment-là vous êtes envoyée en médiation et qu'est-ce qui se passe ? Alors moi je me suis dit la médiation c'est la dernière porte de secours qu'on a.

Je me suis dit si la médiation ne fonctionne pas c'est perdu. Et puis il faut que je me prépare psychologiquement à endurer ça jusqu'aux 18 ans de notre deuxième enfant. Donc j'essaye d'y aller confiante mais quand même un peu sur la défensive parce que j'avais l'impression que de son côté à lui c'était pas forcément c'était qu'une impression parce qu'au final ça s'est pas avéré.

Enfin j'avais l'impression que de son côté à lui c'était pas forcément quelque chose de voulu vu que ça nous a été imposé justement. Nous avons fait une première séance toutes les deux La même chose avec Monsieur. Et puis ensuite nous avons eu la séance en trio.

Avec moi. Avec toi. La séance commune.

Voilà. Et puis beaucoup d'abcès ont été percés. J'appelle ça un abcès parce que ça fait mal au moment où on doit le dire.

Ça fait mal de dire les choses ça réveille plein de choses plein de sentiments, plein de souvenirs et tout mais après ça fait du bien de pouvoir en parler et d'être en face de quelqu'un qui écoute. Qui entend. En fait tu t'es sentie comprise à ce moment là.

Oui. Parce qu'après tant d'années il m'a enfin comprise. Enfin entendu.

Et vice versa quoi. Moi aussi de mon côté ça a été le cas. Et puis vous êtes restée 5 ans en médiation.

Non. Alors écoutez on a on a fait cette première séance de médiation en trio. Tu te souviens plus si on en avait fait une deuxième?

Non après il y a eu le Covid. Je pense qu'il y a eu une deuxième séance. Oui il y avait eu une deuxième séance et puis après on avait posé justement les Vous aviez fait une convention c'est ça?

Une convention. On avait fait une convention de qu'est-ce que il fallait faire l'un pour l'autre l'un vis-à-vis de l'autre pas l'un pour l'autre, l'un vis-à-vis de l'autre par rapport aux enfants. Parce que justement c'était surtout pour les enfants qu'on le faisait.

C'était plus vivable non plus pour eux d'être au milieu de cette situation là. Alors qu'est-ce qui a changé? Vous avez fait deux séances.

Moi je me rappelle plus. Vous avez fait deux séances communes. Oui on avait fait deux séances communes.

Et puis quelques séances en individuel avec un et avec l'autre. Oui exactement. Et là au bout de deux séances c'était réglé c'est ça?

Oui. Et votre divorce c'est réglé droit derrière. Donc en gros on s'était vu la dernière fois les trois ça doit être au mois d'avril, un truc comme ça.

Oui parce qu'après il y a eu le Covid qui est tombé juste derrière. On n'avait plus le droit de rien faire. Et on a eu la décision du tribunal la même année au mois d'août.

Bon. En 2010. Ça fait 2020.

En 2020. Qu'est-ce qui a changé maintenant avec comment ça se passe maintenant depuis? Bien.

Ça se passe bien. On arrive à communiquer. Toujours.

On arrive à se mettre d'accord pour les enfants. On sait que s'il y a quoi que ce soit vis-à-vis des enfants on peut en parler. C'est totalement ouvert.

On sait que on se soutiendra pour les enfants. J'en ai les frissons. Et d'un côté cette médiation je pense que ça a été sauveur.

Parce que la même année au mois de décembre on a appris que notre grand souffrait de diabète de type 1. Et quand on a eu cette nouvelle je me suis dit on n'aurait pas fait cette médiation au début d'année. Ça aurait été catastrophique.

Pour collaborer. Ça aurait été juste impossible. C'est pour la collaboration dans les traitements et tout ça.

Merci Émilie. Avec plaisir. Tu as été notre sauveuse.

Oui. On était vraiment dans une situation. Tout ce que je me rappelle c'est que tu as été preneuse.

Je me rappelle très bien de cette séance. Je ne me rappelais vraiment pas tous les détails de ce que tu racontes. J'avais oublié la fausse couche.

J'ai oublié plein de choses. Ce qui me reste dans mon souvenir c'est que j'avais sorti mes bonhommes. Des bonhommes en bois aimantés qui se tiennent debout.

Et puis on avait reconstitué où tu avais. Je t'en avais mis plein à disposition. Et puis tu avais mis debout le bonhomme qui représentait ton futur ex-mari.

Le bonhomme qui te représente. Les deux enfants. Et on t'avait mis dans le jeu les avocats.

Tu te rappelles de ça ? Oui parce que c'était un des points parce que je me souviendrais toujours souvent quand je parlais au papa de choses vis-à-vis de tout ce qui était la séparation. Vis-à-vis des pensions pour les enfants vis-à-vis du droit de garde et tout ça.

A chaque fois il me ramenait à son avocat. Si t'as quelque chose à me dire à ce niveau-là t'as qu'à écrire à mon avocat. Alors que moi c'était pas du tout mon but.

Toi t'avais envie d'en parler avec lui. Moi j'avais envie d'en parler avec lui. J'essayais de me mettre d'accord avec lui et avec cette colère on n'y arrivait pas.

Et tu te rappelles ce qui s'est passé à ce moment-là ? Je te vois mettre les avocats dans le... Parce que c'est toi qui as fait ça toute seule.

Je te vois mettre les avocats donc ces bonhommes ces bonhommes en bois articulés qui représentent les avocats au milieu de toi de ton mari, des enfants. Tu te rappelles ce que t'as fait ? Donc là je te fais remarquer qu'est-ce qu'ils font ces avocats dans ce jeu qui représente la famille ?

Tu te rappelles ce que t'as fait à ce moment-là ? À ce moment-là consciemment tu as enlevé les deux bonhommes qui représentent les avocats du jeu. Tu te rappelles plus ?

J'ai... Je me souviens des pantins mais je me souviens plus. Et quand tu as fait ça t'as senti qu'il y a eu un gros bol d'air qui est arrivé dans la pièce tu t'es sentie complètement détendue.

Tu te rappelles plus ? C'est possible ouais. Alors moi c'est quelque chose qui m'est resté c'était au début que j'utilisais cette technique qu'on utilise en systémique qui s'appelle les objets flottants et ça me reste encore maintenant de voir le soulagement que tu as eu au moment où tu as compris que pour que ça puisse avancer là maintenant, il fallait que tu dises stop à ton avocat.

Et c'est ce qui s'est passé finalement. En disant après on a eu je me rappelle encore quelques téléphones et puis finalement la convention elle a pu se faire très rapidement derrière et tout a pu se régler. Voilà, alors après justement en sachant que les tribunaux travaillent pas on a dit stop des deux côtés à nos avocats et puis on a laissé trancher le juge et puis le juge a tranché équitablement sans prise de tête et ça s'est arrêté.

Mais vraiment moi je me rappelle de ce moment où t'as enlevé ces bonhommes du jeu et où tu t'es sentie revivre. Mais voilà alors encore ce moment c'est pas pour me défendre ou le défendre lui ou comme ça mais on était tellement justement dans cette colère que on voulait à tout prix se battre au maximum pour réussir à s'en sortir. Mais bien sûr et ce que j'avais envie de souligner là c'est que toi tu me dis avant t'as été notre sauveuse ce que j'ai envie de souligner c'est que ce qui t'a sauvé c'est ta prise de conscience Oui mais après est-ce qu'il m'aurait autant entendue et écoutée sans ta présence?

Ah bah oui alors bon voilà mais voilà pour moi c'était vraiment bien sûr que tout est lié mais sans cet énorme intérieur que tu as eu à ce moment là je pense peut-être que vous seriez encore maintenant dans vos procédures bravo Emilie et merci encore mais merci à toi c'était un plaisir ce moment de partager partager Parentalité au présent est un espace où la parole se libère et les coeurs s'ouvrent rendez-vous sur parentalitéaupresent.com et retrouvez-vous dans un des nombreux épisodes disponibles restez en lien en rejoignant les abonnés contributeurs et participer aux discussions mensuelles où nous échangeons autour des divers thèmes abordés avec mes invités merci pour votre écoute je me réjouis de vous retrouver la semaine prochaine