Explorez le témoignage de Laure sur l'impact profond du divorce parental sur les relations familiales, et découvrez les défis et les stratégies d'une mère pour élever ses adolescents dans un monde numérique en pleine évolution.


Résumé de l'épisode:

Les Conséquences d'une Séparation Parentale sur les Liens Familiaux

Laure raconte son enfance marquée par le divorce de ses parents à l'âge de 13 ans. Elle évoque la rupture de lien avec sa mère et la pression de plaire à un père exigeant. Son témoignage souligne l'impact profond que cette séparation a eu sur ses relations familiales, notamment le lien conflictuel avec sa mère et la recherche de reconnaissance auprès de son père.

L'Éducation Parentale et la Présence

Janick et Laure discutent de l'importance de la présence des parents dans l'éducation des enfants. Laure partage sa vision de l'éducation, insistant sur le besoin d'être présent pour ses enfants et de leur inculquer des valeurs profondes et des intérêts variés pour contrer l'attrait des réseaux sociaux.

Les Réseaux Sociaux et l'Encadrement

Laure exprime ses préoccupations concernant l'usage des réseaux sociaux par les jeunes. Elle critique le manque de cadre imposé par les parents et prône une régulation stricte pour protéger les enfants des dangers en ligne. La discussion porte sur la difficulté de trouver un équilibre entre prévention et interdiction dans la gestion des technologies.

La Transmission des Valeurs

Laure et son mari s'efforcent d'inculquer à leurs enfants des valeurs ancestrales à travers des activités comme le jardinage, la cuisine maison et le scoutisme. Laure souligne l'importance de transmettre des traditions familiales et des compétences pratiques pour offrir aux enfants une alternative enrichissante aux écrans.

La Paix Intérieure et les Relations Familiales

Laure partage son chemin vers la paix intérieure, malgré les relations familiales tumultueuses. Elle explique comment la spiritualité et l'acceptation de son passé lui ont permis de trouver la sérénité. La discussion se conclut sur l'importance de pardonner et de maintenir la paix pour vivre en harmonie avec soi-même et les autres.

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Sujets abordés durant cet épisode: divorce parental, relations familiales, éducation des adolescents, réseaux sociaux et enfants, valeurs ancestrales, présence parentale, régulation des réseaux sociaux, paix intérieure, transmission familiale, conflits de loyauté.

Lire la transcription de l'épisode

[Texte généré automatiquement]

[Speaker 1]
C'est aussi ça qui est important, c'est d'aller rechercher chez nos enfants leur intérêt et puis les nourrir avec d'autres choses que ces réseaux sociaux.

[Speaker 2]
Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui Parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière.

Bonjour Laure. Bonjour Janick. Quels liens entretiens-tu aujourd'hui avec tes parents ?

[Speaker 1]
Oulah, la question. Alors, des liens très différents parce qu'avec mon père, il n'y a plus de liens. Et avec ma mère, il y a un lien qui est…

comment je pourrais définir ça ? Un lien tout à fait merveilleux, je pense. Mais ayant eu une rupture pendant l'adolescence suite à la séparation de mes parents, je pense que la relation est un petit peu différente d'une enfant qui aurait vécu toute son enfance et son adolescence avec sa maman.

[Speaker 2]
Donc du coup, ce que tu es en train de dire, c'est que tes parents se sont divorcés quand t'avais quel âge ? Ils se sont divorcés quand j'avais 13 ans. Et puis du coup, t'as eu une rupture à ce moment-là avec ta maman.

Ça veut dire que t'as vécu avec ton papa ? Oui, exactement. Et puis ça, du coup, de 13 ans jusqu'à quel âge ?

Tu ne la voyais plus ou tu la voyais comment ? C'était comment à cette époque-là ?

[Speaker 1]
Alors, je la voyais… je la voyais de temps en temps parce qu'on n'avait pas le choix. Tu me souviens bien.

Et puis moi, je ne voulais pas y aller parce qu'il y avait un petit peu quand même une pression de la part du père. Et qui fait que comme je voulais plaire à mon père, je voulais être en conflit avec ma mère pour plaire au père. C'était en gros un conflit de loyauté en fait.

Pour moi, à ce moment-là, ce n'était pas un conflit de loyauté parce que c'était très clair dans ma tête.

[Speaker 2]
Oui, mais la vue de l'extérieur maintenant avec ce que tu pourrais savoir de maintenant ?

[Speaker 1]
Non, je ne pourrais pas dire que c'était un conflit de loyauté, je crois. C'était que je ne voulais pas voir ma mère parce que ça ne m'intéressait pas du tout à cette époque-là. Je n'étais pas en manque du tout de ma mère, du tout.

Et puis je voulais surtout, surtout avoir la reconnaissance de mon père. Donc c'est ça mon objectif. Donc je ne peux pas dire que c'était un conflit de loyauté.

Et puis même maintenant avec le recul, je dirais que ce n'était pas du tout ça de sentiments.

[Speaker 2]
Tu peux m'en dire plus, ça m'intrigue. Comment, tu avais quoi comme relation avec ta maman avant que tes parents se divorcent ?

[Speaker 1]
Alors, j'avais une relation qui était moins proche que celle avec ma sœur. J'étais plus proche, on va dire, dans la façon d'être aussi et puis de partager avec mon père. Même que c'était difficile, mais quand c'était des bonnes périodes, ça se passait bien.

Et puis avec ma maman, on est très différents. Donc quand même, on est très, très différents. Moi, je l'admire beaucoup parce que c'est une personne qui est d'une grande générosité, qui est gentille, qui fait tout pour les autres, qui a vraiment un caractère très sociable.

Et puis donc maintenant, ça se passe super bien. Et moi, à l'époque, j'étais quelqu'un d'assez dur. Moi, je n'aimais pas qu'on me touche.

J'aimais que je rêvais de voyages, je rêvais d'horizons différents. Puis elle, elle était bien chez elle. C'était plus compliqué d'avoir des discussions profondes que moi, j'avais besoin.

Et puis elle, ce n'était pas tout à fait son truc. Donc on partageait des moments, bien sûr. Moi, j'ai eu la chance d'avoir une maman qui était présente, qui ne nous aidait pas, qui s'occupait de nous, mais qui était tellement en souffrance dans sa relation de couple que moi, je...

Nous, on souffrait en tant qu'enfant, à vrai dire. On n'a pas eu des parents heureux. On vivait dans une ambiance horrible parce que nos parents ne s'aimaient pas, je crois.

Des fois, ils s'aimaient, oui. Des fois, quand ils s'aimaient, ils ne nous regardaient pas non plus parce que d'un coup, ils avaient deux semaines d'élan incroyables. Mais sinon, c'était la guerre ouverte.

Donc ma mère, elle était malheureuse, très malheureuse, tout le temps pratiquement. Donc, on ne voulait pas l'embêter. On faisait tout pour que le peu de moments qu'elle ait de bien avec nous, ce soit...

Elle avait déjà réussi d'autres conflits. Moi, je l'essayais de la préserver au mieux, mais je ne crois pas que j'étais la plus gentille. Heureusement qu'il y avait ma sœur.

Voilà, je suis un peu dans tous les sens.

[Speaker 2]
Désolée. Mais du coup, tu vois, je n'ai encore pas compris qu'est-ce qui t'amène à 13 ans à ne plus vouloir voir ta maman.

[Speaker 1]
C'était le fait d'avoir un papa qui était assez exigeant, qui était quand même aussi très intéressant d'un autre côté parce qu'il était très cultivé. Moi, j'aimais bien parler avec lui. Et puis, j'ai toujours recherché la reconnaissance de mon père.

Donc pour moi, c'était tellement clair. Et pourtant, ça aurait été bien plus facile de rester avec ma mère. À 13 ans, quand ils se sont séparés, moi, dans ma tête, c'était tellement clair que je partais avec mon père.

Voilà, parce que je voulais plaire à mon père.

[Speaker 2]
À ce moment-là, on t'a laissé le choix, en fait, c'est ça ? On vous a demandé votre avis ou bien comment ça s'est passé à l'époque ?

[Speaker 1]
Mais c'était très compliqué. À l'époque, il n'y avait déjà pas de parents qui se divorçaient. C'était il y a très longtemps.

T'as quel âge ? J'ai 45 ans. C'était en 1992, quand tout s'est passé.

Et c'était... Moi, c'était clair que j'allais... Non, on devait en général rester avec la maman à l'époque.

Mais moi, j'ai dit, mais moi, je ne reste pas. C'est toi qui as décidé. Moi, j'ai dit, mais moi, je fuge.

Vous pouvez faire ce que vous voulez. Moi, je me casse. Et puis du coup, ta soeur, elle...

Ma soeur était tellement chouchou, elle a souffert. Parce qu'elle aurait été bien là. Je pense qu'elle était...

Elle m'a suivie. Elle est restée aussi avec toi ? Oui, elle est partie chez mon papa.

[Speaker 2]
Et du coup, votre maman, vous y alliez un week-end sur deux ou bien ?

[Speaker 1]
Au départ. Mais après, moi, je ne voulais plus aller. Et puis ma soeur, elle suivait un peu le mouvement.

Moi, j'étais la rebelle du coin. Et puis c'est vrai qu'avec le recul, je me dis, moi, je n'ai pas l'impression d'avoir souffert parce que j'étais dans l'action. Moi, j'étais en pleine rébellion.

Puis c'était comme ça. Puis c'est tout. Alors après, je vois avec le recul les gens qui ont souffert autour de moi.

Ma maman qui a souffert énormément. Ma soeur qui a souffert énormément. Je me dis, ça fait tellement de dégâts.

C'est impressionnant. Puis moi, je protégeais ma soeur. Moi, ma soeur, c'était un peu comme une maman.

Il ne fallait pas que quelqu'un touche ma soeur parce qu'elle était mort en face. J'ai dû changer de rôle après.

[Speaker 2]
C'est toi qui es devenue la femme de la petite mère et la femme du logique, c'est ça ?

[Speaker 1]
Oui, il a fallu un peu se débrouiller. Ah oui, ça n'a pas été facile après, c'est sûr. Et puis, je n'ai toujours pas eu la reconnaissance de mon père encore maintenant.

Donc, je lui ai dit, merde, tout ça pour rien. Donc, c'est ça aussi. On se dit, je suis en paix avec tout ça.

D'ailleurs, je le dis vraiment.

[Speaker 2]
Oui, parce que tu nous disais, il y a un petit instant, que tu n'avais plus de lien avec ton père, justement, aujourd'hui.

[Speaker 1]
Non, parce que j'ai ouvert les yeux très tard. Mais je ne lui en veux pas. Je me dis, chacun son chemin de vie.

Mais moi, la relation, elle était trop toxique pour moi. Et puis, je devais vraiment…

[Speaker 2]
Ça veut dire quoi, une relation toxique pour toi ?

[Speaker 1]
C'était de ce que moi, je ressens encore une fois. C'était une relation où moi, j'avais tout le temps cette recherche de reconnaissance. Donc, j'étais comme un peu soumise, même que j'avais un caractère fort.

Et puis, j'ai toujours entendu, de toute façon, tu as un sale caractère, tu as un caractère fort, puis avec toi, on ne peut pas faire grand-chose. Avec mon père, j'avais un caractère de soumise. Je voulais tout faire pour lui faire plaisir.

Ce n'était pas une relation saine. Et puis, jusqu'au jour, il y avait quand même de la méchanceté. Je recherchais tellement cette reconnaissance que j'attendais que ça.

Puis, en face, ce n'était pas du tout ça. Puis, jusqu'au jour, je me suis dit, mais ce n'est pas vrai. Jusqu'au jour, ma petite fille de 8 ans à l'époque me dit, mais pourquoi grand-papa, il est toujours méchant avec toi ?

Je lui ai dit, mais il n'est pas méchant, grand-papa. Je le soutenais tout le temps. Elle m'a dit, non, mais il est fatigué.

Ah, mais non, il est méchant avec toi. Puis là, ça m'a ouvert les yeux. Puis, je me suis dit, mais Puri, vraiment, il faut que tu réagisses.

Ce n'est pas possible. Donc, je me suis… J'avais aussi des soucis de santé.

Je me suis dit, il faut que je réagisse. Puis là, j'ai décidé de couper les points. Mais c'était très dur, très, très dur.

Parce que moi, je n'aime pas les conflits. Je trouve qu'avec la discussion, on peut toujours régler les choses. Mais c'est vrai qu'avec ce genre de profil de personnalité, pour moi, j'ai compris maintenant que j'ai pris la bonne décision.

Malgré que ça m'a triste, parce que je trouve que c'est du gâchis. Parce qu'il y avait aussi des bons moments, des bons côtés. Je trouve que c'est une personne qui peut être, quand elle est bien lunée ou j'en sais rien, très intéressante.

C'est quelqu'un de très généreux. Mais notre relation, elle a toujours été compliquée. Et puis, le mieux pour moi, en tout cas, c'était d'arrêter.

Donc, je n'ai aucun regret. Je me sens même en paix avec tout ça. Puis, je pense que c'était juste.

Mais je ne lui souhaite pas du mal. Je lui souhaite qu'il soit heureux. Je dis à mes enfants d'aller.

Tes enfants, ils vont ? Moi, je leur dis, il ne faut pas tout mélanger. Ils n'ont rien à faire.

Du coup, ils ont une relation avec leur grand-père ? Pas tellement, malheureusement. Parce que je pense qu'il a de la peine à avoir son rôle de grand-papa.

J'ai toujours dit, vous pouvez les prendre quand vous voulez. Parce qu'il est remarié. Je lui ai dit, si vous voulez, un week-end sur deux.

Il ne faut pas tout mélanger dans la vie. Et puis, ils y vont de temps en temps. Il n'arrive pas à créer un lien avec eux.

Malheureusement, d'ailleurs. Parce que j'aurais aimé au moins que mes enfants puissent avoir un lien avec lui.

[Speaker 2]
Pourquoi t'aurais aimé qu'ils aient un lien avec lui ? Parce que la vie n'est pas terminée.

[Speaker 1]
Non, tout à fait. Il y a un lien, mais qui n'est pas grand-parent-enfant. Je trouve que le lien avec les grands-parents est extrêmement important.

Ce n'est pas le même lien qu'on peut avoir avec des parents. Ce lien est très fort. En général, on va dire ce qu'on peut dire en général.

Oui, si on a des bonnes relations avec nos grands-parents, c'est quand même des personnes ressources dans notre vie après, qui nous aident à grandir. C'est souvent notre bouée, notre lieu de refuge quand tout va mal. Je trouve que la relation enfant-grand-parent, en général, est assez générale quand tout se passe bien.

Ils apprennent aussi. Ils apprennent quoi ? Parce que c'est les relations.

Les relations, c'est leur vie. S'ils ont l'envie de donner plus ou moins. Moi, en tout cas, je n'avais pas l'envie de mettre une barrière.

Ils ont quel âge, tes enfants, aujourd'hui ? Alors, 13, 15 et bientôt 17.

[Speaker 2]
Du coup, ta cadette, elle a l'âge que tu avais quand tes parents se sont divorcés ?

[Speaker 1]
Exactement, oui. On en parle souvent. C'est vrai ?

Oui, on est très transparent. Souvent, je leur dis, vous vous rendez compte, à votre âge, voilà la vie que j'avais. Mais ça m'a forgée.

Des fois, en plus, je dirais que le travail que je fais, je leur dis souvent merci. Quand c'est bon, je leur dis merci parce que je peux me rendre compte de ce que c'est de vivre sans maman. C'est quoi, en fait ?

D'avoir eu une enfance difficile. Avec des manques affectives, sûrement. Avec des sentiments d'abandon.

Et puis ça, quand on a vécu, après, c'est beaucoup plus facile quand on accompagne des jeunes en difficulté. On est plus crédibles aussi. Tout ce que tu as vécu, moi j'ai aussi vécu.

Ah bon ? Pour moi, maintenant, c'est une force incroyable. Donc, je leur dis merci.

Vraiment. À tes parents, tu dis ? Oui, je leur dis merci d'avoir vécu une enfance difficile parce que je suis en paix avec tout ça.

Et puis, ça m'a forgée pour plein de choses. Je sais ce que je veux, ce que je ne veux pas, surtout. Et puis, dans mon travail de tous les jours, oui.

Et du coup, tu as pu en reparler avec ta maman ? Oui, oui, on en a eu parlé. Moi, je me suis excusée.

Et puis, elle, c'est quelqu'un qui n'est pas du tout rancunière, qui a dit, oui, on passe à autre chose. Et puis, c'est bon. Puis, je crois que les personnes qui étaient autour de nous, eux, avaient quand même un regard assez juste de ce qu'on vivait.

C'est qui, tu dis, les personnes qui étaient autour de nous ? Oui, je pense, la famille. Maintenant, on me dit, nous, on voyait ce que vous viviez, mais nous, on était tellement dedans, on ne croyait pas.

C'était ça, un peu. Ah, tu dis, je ne suis pas là. Les personnes externes, les oncles, les tantes et comme ça, eux, ils s'étaient rendus compte de ce qui se passait.

Oui, nos enseignants aussi, les enseignants qu'on avait. On voyait qu'il y avait eu beaucoup de... Avec le recul, quand on a discuté, des fois, on me disait, mais vous aviez une vie tellement difficile.

Puis nous, bon, moi, je n'ai pas l'impression que c'était si difficile que ça. Et puis, on dirait, on voyait bien qu'il y avait quand même... Les gens se posaient quand même des questions sur cette situation qui était totalement anormale à l'époque.

Oui. Totalement anormale. Parce que déjà, d'avoir des parents divorcés, c'est pas normal.

Puis de vivre avec son père, c'est encore moins normal, quoi. Oui. Oui.

Donc... Mais c'est des expériences qui forgent, et puis on a de l'avant, puis voilà. Oui, c'est ça.

Puis maintenant, c'est le contraire. C'est-à-dire ? C'est-à-dire que maintenant, c'est la normalité, bientôt.

Il y aura des parents différents. Tous les jeunes, pas tous du tout, mais une grande majorité, j'ai trouvé, ça me choque qu'ils ne vivent plus avec leur maman. Et c'est quand même...

C'est quand même vachement difficile, je me dis. Et puis, quand je discute avec eux, c'est des souffrances un peu...

[Speaker 2]
Oui, c'est ça que j'ai encore pas compris, tu vois. Malgré tes explications, j'ai encore pas compris. J'explique mal sur mon...

Non, t'as très bien expliqué. J'ai entendu, en fait, ce besoin de plaire à ton père, ce besoin de... Mais pour moi, il y a aussi quand même vraiment ce conflit de loyauté qui fait que t'as pas le droit d'aller dans les deux sens, quoi.

Ça te parle pas ?

[Speaker 1]
Non. C'est fou, non ? Non, moi, je pense que j'étais, je sais pas...

Bon, maintenant, je me suis adoucie, je me suis assagie, mais c'est vrai que quand j'étais petite, j'étais déterminée, quoi. Y avait pas de... C'était au blanc noir, quoi.

C'était très, très...

[Speaker 2]
Ouais, t'arrivais pas à être...

[Speaker 1]
J'avais une force... C'est ce qui t'a certainement sauvée, hein. Ouais, mais clairement.

Et puis, c'est ce qui fait que j'en souffre plus ou que je me suis rendue compte... J'ai pas un déni de mon enfance, quoi. J'ai compris certaines problématiques que j'ai eues, certains schémas, après, qu'on peut avoir avec les gens.

Je trouve que c'est extrêmement... Enfin, moi, j'aime l'humanité. La façon de fonctionner des gens, en règle générale, ça dépend beaucoup aussi de l'enfance, quoi, de ce qu'on a vécu.

L'éducation, pour moi, c'est la base de tout, quoi. C'est quelque chose... S'il y a une chose dans ma vie qui est importante, c'est l'éducation de nos enfants, quoi, qui met toute l'énergie là.

Tu peux m'en dire plus ?

[Speaker 2]
C'est quoi, ta vision ?

[Speaker 1]
Alors, moi, ma vision, c'est déjà qu'il faut être présent. Après, je sais que j'ai des discours un peu extrêmes, des fois, qui dérangent certaines personnes, mais c'est pas grave. C'est ce que je pense, vraiment.

Parce qu'en ayant une enfance difficile et en travaillant avec des jeunes qui souffrent et qui sont dans des difficultés de traumatisme ou autres, moi, je pense que c'est notre socle. C'est notre vie. On peut inculquer beaucoup de choses à nos enfants.

Ça peut être la religion, les croyances, les valeurs. Mais déjà, je pense qu'il faut être présent. Il faut être là pour éduquer nos enfants.

[Speaker 2]
Ça veut dire quoi ?

[Speaker 1]
Ça veut dire qu'on ne peut pas travailler à 100%, papa, maman, faire encore des tracks tous les week-ends. Et puis, on ne peut pas. Ce n'est pas possible.

Voilà. C'est impossible. Il y a une personne qui me dit, « Ah oui, moi, j'arrive à faire tout.

» Je lui dis, « Non, non, ce n'est pas possible. » Voilà, c'est ça que je veux dire. C'est que pour moi, on doit être présent.

Après, que ce soit père, mère, ce n'est pas ça. Moi, je parle en tant que moi, maman. Travailler, je pense que c'est normal, mais à un pourcentage réduit.

Être là quand même quand notre enfant fait ses premiers pas. Être là quand il commence l'école. Être là pour les devoirs.

Être là pour les accompagner le soir. C'est quoi ton plus beau moment de la journée ? C'est quoi ton moins beau moment ?

Puis de chercher si notre enfant va bien. Si on n'est pas là, on ne peut pas faire ça. Voilà.

Donc moi, déjà, je pense que c'est la présence. Puis après, quelles valeurs on veut inculquer à nos enfants ? L'ouverture d'esprit.

Je veux dire, maintenant, ils sont adolescents, mais la culture. On va voir des spectacles, on voyage. Comprendre qu'il y a autre chose que eux.

Puis moi, je crois que je n'ai pas envie de rentrer sur la thématique des réseaux sociaux. Et puis de tout ce qui est nouvelles technologies. Et là, maintenant, je vois un manque extrême de cadres autour des réseaux sociaux.

Et c'est un énorme problème. Donc... Ça, tu le constates au travers des jeunes que tu suis, en fait.

C'est ça. Que je suis et qu'on voit au quotidien. Donc, il y a énormément maintenant.

Alors, ce n'est pas évident en tant que parent de gérer. Mais je trouve que les parents, maintenant... Ils démissionnent.

Ils démissionnent. Tout à fait. Et ils ne mettent plus de cadres.

Et c'est les parents qui décident. Et moi, quand je vois des parents, ils me disent, c'est comme ça maintenant. Non, ce n'est pas comme ça maintenant.

Tu es papa, tu es maman. Si tu dis que le téléphone, il reste là. Il reste là.

C'est toi qui décide. Tu es encore parent. Et malheureusement, on ne ressent plus ça.

Et je trouve dommage que les parents ont démissionné pour le cadre. Mais que ce soit pour l'éducation. Tu dis bonjour.

Tu débarrasses ta table. Ce genre de choses. Je ressens, je généralise.

On est d'accord. Mais c'est un gros, gros, gros problème pour moi. Et si on veut que cette société aille mieux.

Si on veut que ce monde aille mieux. Il faut s'occuper de nos enfants. Parce que c'est le citoyen de demain.

Et moi, je reviens toujours à la citation de Mère Thérésa qui me parle. Tu veux changer le monde. Tu rentres chez toi.

Tu aimes les tiens. Et je rajoute moi maintenant. Et tu éduques tes enfants.

Voilà.

[Speaker 2]
Donc, comment tu gères, toi, tes trois ados avec leur téléphone ?

[Speaker 1]
Alors, on fait du mieux qu'on peut. Déjà, on est sur la même longueur d'onde avec mon mari. C'est déjà, je pense, la base.

On essaie de montrer l'exemple. Parce que nous, les adultes, on n'est pas mieux. Donc, déjà, il faut montrer l'exemple.

Et puis après, depuis le début, c'était très clair. C'est que déjà, ils n'avaient pas de téléphone avant tel âge. Quel âge ?

Alors, ça, c'est la grand-mère qui, à 13 ans, a offert un téléphone à notre fils. Mais comme lui, notre fils, il s'en fout totalement. Ça n'a pas été un problème.

Et après, il a fallu être juste avec les autres. Mais simplement, ils n'ont pas de réseaux sociaux à part WhatsApp. On est d'accord qu'il y ait quand même un réseau.

On n'est pas tellement en accord avec ça. Mais on ne peut pas non plus être dans les extrêmes. Et puis, on contrôle.

Ils savent qu'on peut prendre tout le temps le téléphone. Il y a le contrôle parental. Et puis, ils ont à chaque fois, normalement, 20 minutes.

Ils ont un moment par jour pour aller envoyer des petits messages à leur copain, leur copine, leur grand-père. Voilà. Et puis, pour écouter de la musique.

Alors, sincèrement, c'est vrai que chez nous, leur téléphone, c'est leur Walkman qu'on avait, nous, à l'époque. Oui. C'est ça, parce qu'il ne faut pas non plus être trop extrême.

Mais voilà, on a là aussi de la chance. C'est que mon mari, il a quand même un casque en réseaux sociaux et stratégie digitale. Il connaît très, très bien le problème.

Puis, on a beaucoup pu en parler avec nos enfants. Ils connaissent les risques. J'ai pu aussi leur expliquer quelques histoires qui m'étaient arrivées avec mes jeunes ados, dont je suis, qui auraient pu être très, très graves.

Et puis, ils sont conscients. Ils sont conscients et ils ne sont même pas demandeurs, à vrai dire. C'est tellement clair qu'ils savent très bien que ce n'est pas possible.

[Speaker 2]
Qu'il n'y aura pas, en fait, c'est ça ?

[Speaker 1]
Non. Qu'il n'y aura pas et qu'il ne faut pas.

[Speaker 2]
Oui.

[Speaker 1]
Et puis, alors, on les nourrit autrement, justement. On va justement essayer de… Ils font beaucoup de musique.

Une de nos filles est passionnée de ce qui est création. On lui a acheté un ordinateur pour pouvoir faire ses créations, pour créer de la musique. On va essayer de rechercher ce qui leur plaît, quel intérêt ils ont dans leur vie.

Elle fait du scoutisme, du chant. C'est aussi ça qui est important, c'est d'aller rechercher chez nos enfants leur intérêt et puis les nourrir avec d'autres choses que ces réseaux sociaux. Alors, je ne dis pas qu'il n'y a que du mal, on est d'accord.

Les réseaux sociaux, ça peut être très bien pour plein de choses. Mais là, ça devient vraiment un fléau. Je ne comprends pas que les politiques ne fassent pas quelque chose, parce que c'est très grave.

[Speaker 2]
Tu ferais quoi, toi, si tu étais politique ?

[Speaker 1]
Alors, moi, j'interdirais… J'interdirais au restaurant, déjà, mais dans des zones où on est censé être dans des moments de partage.

[Speaker 2]
Le téléphone, justement.

[Speaker 1]
Oui, même pour tout le monde. Parce que là, on parle d'ados, mais pour tous. Ça devient vraiment quelque chose de terrible.

J'arrive dans la salle de poste, tout le monde est derrière ses téléphones. Moi, je pète un câble, je débarque, je dis, « Hé, les geeks, vous ne pouvez pas parler entre vous, là. » À chaque fois, ça me…

Ça m'attriste, à vrai dire, simplement. Ça m'attriste, clairement. Et puis, après, on est vraiment…

Plus on est derrière ces engins, moins on parle. Et puis, le dialogue, l'échange, même si on n'est pas d'accord, c'est tellement précieux que les joueurs, les jeux, ni même d'autres, on ne sait plus parler. On ne sait plus s'exprimer, parce qu'on est toujours derrière ses écrans.

Voilà, quoi. Donc, oui, j'interdirais… Déjà, plus de contrôles que si tu as moins de…

Je ne sais pas, remplir des formulaires extrêmes, bientôt, pour être sûre d'avoir telle et telle application, ou je ne sais pas, mais mettre beaucoup plus de cadres et de règlements autour de ces réseaux sociaux pour les jeunes, quoi. Tu penses que ça passe par un cadre et un règlement ? Je pense qu'on n'a pas le choix.

Si c'est interdit, c'est interdit, quoi.

[Speaker 2]
La prévention ? Ou que ça passerait plutôt… Moi, je suis plus pour imaginer d'ouvrir les consciences, tu vois, plutôt que d'interdire, parce que…

Mais comment ? Interdire, pour moi, une interdiction, elle est faite pour être contournée. Si tu n'as pas compris le sens de l'interdiction, s'il n'y a pas de logique, tu vois, pour toi.

Du coup, pour moi, c'est de travailler sur le savoir-vivre, le savoir-être. Oui, alors ça vient d'où ?

[Speaker 1]
Ça vient de l'éducation.

[Speaker 2]
Ça vient de l'éducation.

[Speaker 1]
Mais comme il n'y a pas dans l'éducation, alors ça, c'est encore un autre sujet, on doit éduquer les parents, ou bien avoir bientôt un permis pour avoir des enfants, c'est quand même terrible. Donc, comme il n'y a pas dans l'éducation, et puis quand on a 15, 20 ans, il y a déjà pas mal de mécanismes qui sont en place. C'est pour ça que je dis, c'est de se dire, ben voilà, tu conduis une voiture, tu mets une ceinture.

Moi, je ne vais pas critiquer trop le système, parce qu'on en a besoin, mais je suis un peu anti-système, tous ces trucs, ça me prend la tête, le système. Mais il y a certaines règles qui font que c'est pour la sécurité. Exactement.

Et là, pour moi, c'est pour la sécurité mentale de nos enfants. Donc, au bout d'un moment, il y a de la prévention, c'est génial la prévention, sauf que ça ne rentre pas. Ça ne rentre pas, donc il faut interdire.

Et puis, il faut punir. Et c'est moi qui dis ça, mais quelle horreur. Je suis contre.

Non, mais je suis contre ce genre de trucs, mais c'est tellement un fléau qu'au bout d'un moment, j'ai l'impression que je ne vois pas d'autre solution. Je ne vois pas d'autre solution pour la sécurité.

[Speaker 2]
Donc, si c'était simple, ça serait comment ? Si c'était simple, en fait, ça serait comment pour toi, dans la société maintenant, par rapport à ces téléphones ?

[Speaker 1]
Mais dans quel sens, tu veux dire ?

[Speaker 2]
On imagine qu'on a une baguette magique et puis...

[Speaker 1]
Mais pour moi, déjà, un téléphone, c'est pour téléphoner déjà.

[Speaker 2]
Ça serait revenir au petit Nokia.

[Speaker 1]
Je n'ai plus qu'un numéro. J'ai la nostalgie. Moi, vivre en 1900, ça m'irait très bien.

Exactement. Chacun plante ses légumes. Chacun...

De revenir avec une société avec un peu plus de sens.

[Speaker 2]
Des valeurs plus simples.

[Speaker 1]
Oui, arrêter cette société de consommation qui est fausse aussi. Nous, on essaie. Avec nos enfants, on fait du pain.

On a nos jardins. On fait de la briquette. On fait du vin.

On essaie de leur inculquer la terre. Il y en a qui sont contents. Il y en a un peu moins.

Mais n'empêche que... Ça aussi, c'est des valeurs qu'on doit inculquer à nos enfants. C'est pas la nourriture.

C'est pas la pizza congelée ou le McDo. Qui est très bien de temps en temps. On est d'accord.

Mais c'est aussi d'inculquer d'autres valeurs au niveau... Ancestrales qui se perdent, malheureusement. Malheureusement.

Oui. Donc, voilà. Après, on est tellement tous différents.

Celui qui a grandi en pleine ville dans un immeuble ou celui qui a eu peut-être la chance d'être dans un village avec un lopin de terre, bien sûr qu'il va peut-être pas inculquer la même chose à ses enfants. Ce qui est tout à fait normal. Moi, je dis qu'on fait tout ce qu'on peut, du mieux qu'on peut avec ce qu'on a reçu et ce qu'on a.

Voilà. Je ne critique personne. Je veux dire...

Après, moi, j'ai des valeurs très profondes et je suis attachée à ces valeurs. J'ai l'envie d'inculquer à nos enfants parce que pour moi, justement, si on veut changer le monde, c'est de pouvoir éduquer des enfants qui aillent bien. Déjà, qu'eux soient bien dans leur basket, qu'ils aillent bien et qu'ils puissent transmettre.

On est dans de la transmission. On est dans de la transmission. Nos enfants sont les adultes de demain.

Voilà. Donc, moi, j'aimerais vraiment... C'est mon but ultime de cette vie.

Moi, si je meurs demain matin, je me dis que mes enfants sont trop super. Et puis, tant pis pour le reste. Tant pis si j'ai mis des choses de côté.

Moi, j'aurai le temps dans quelques années si la santé me le permet. Et puis, de refaire des trucs que moi, j'ai l'envie. Et puis, voilà.

Moi, ma priorité, ça a été ma famille, mes enfants maintenant et encore maintenant. C'est hyper important quand ils sont ados. Et puis, après, si Dieu le veut, Inch'Allah, on verra bien, quoi.

Mais pour moi, il faut vraiment mettre l'accent sur cette éducation. Et puis, voilà. Tous les dimanches soir, on fait un conseil de famille.

Voilà. C'est pas tous les jours.

[Speaker 2]
Et qu'est-ce qui se passe dans ce conseil de famille ?

[Speaker 1]
Ben, on met tout sur la table. Il y a des conseils plus sympathiques que d'autres. Mais on se pardonne.

On se dit, l'autre jour, est-ce que tu m'as dit ? Waouh, c'était pas très sympa. Sur le moment, quand on s'engueule, on est tous plus cons les uns que les autres.

Franchement. Je suis trop bien. Ben ouais.

Et puis là, quand on a 2-3 jours de recul, on se dit, ouais, je suis désolée. Peut-être j'aurais pas dû dire ça comme ça. Et puis, on discorde sans.

Et puis, à vrai dire, ce que je trouve génial, c'est que chacun, dans la semaine, a le droit à son moment d'écoute et son moment de parole. Et on l'écoute. On se tait.

Et moi, je suis terrible. Je suis vraiment pas très cool. C'est qu'on a une position d'écoute.

On n'est pas couché. Avant, on faisait au souper, on fait plus parce que passe-moi le pain, qu'est-ce que t'as dit, là ? Ça va pas.

Donc, on est en général, pas tout le temps parce que, bien sûr, que notre vie fait que les agendas sont des fois un peu compliqués. Mais on met vraiment ça en priorité. Du dimanche soir à 7h, c'est...

Ça dure combien de temps ? Ah, ça peut durer 10 minutes à 1h30 de temps, quoi. Ça dépend de tout ce qu'il y a à cracher sur la table.

Mais c'est... On met une petite bougie. Aussi, on confie une autre semaine.

Après, il y a un peu le programme de la semaine prochaine, de comment on vit les choses. Mais c'est tellement précieux. Et je dis à beaucoup de familles de faire ça parce que ça enlève tous les malentendus, les non-dits, ces aigreurs qu'on a au fil des semaines, des années.

Et puis ça, c'est vraiment... Le dialogue, quoi. Voilà.

Puis on a le droit de ne pas être d'accord. Puis on a le droit d'être fâchée. Puis on a le droit de se pardonner.

Puis voilà. Puis la vie continue. Voilà.

[Speaker 2]
C'est magnifique.

[Speaker 1]
Ouais, magnifique. Je sais pas si nos enfants diraient ça, mais... En tout cas, on continue, quoi.

Puis... C'est ce qu'on a l'envie de leur transmettre, ouais.

[Speaker 2]
J'ai reçu dernièrement un papa adulte. Très adulte. Un grand-père et sa fille adulte.

Et puis, ça me fait écho, tu vois, par rapport à ce que tu me partageais par rapport à ton papa. Où les enfants, mais là, c'était la demande d'une fille en particulier, est venue me solliciter pour faire une médiation avec son père. Ça a été extraordinaire.

Et là, ces liens qui avaient été rompus pendant plusieurs années, c'était juste génial d'avoir la position du papa. Ils ont vraiment pu s'écouter, vraiment pu s'entendre à la position de la fille. Et les retrouvailles qui se sont faites là, sous mes yeux, c'était extraordinaire, magique.

[Speaker 1]
Mais parce qu'on est aussi dans l'écoute. Oui, tout à fait. Qu'une personne tierce, ça fait beaucoup.

[Speaker 2]
Oui, là, c'était pour elle très important qu'il y ait une personne qui soit neutre, en fait. C'est quelqu'un qui pilote un petit peu la discussion. Et pour les empêcher aussi de repartir dans des histoires qui sont révolues aujourd'hui.

[Speaker 1]
C'est triste, mais c'est du gâchis, surtout aussi. On a une père, oh là là, je suis un peu dyslexique. On a un père, une mère.

C'est triste de ne pas pouvoir s'entendre avec ces personnes-là qui sont quand même la chair de ta chair. C'est eux qui t'ont mis au monde. Mais après, c'est la vie.

[Speaker 2]
On ne peut pas changer les gens. C'était aussi vraiment la conclusion de ces deux. C'était que c'était parfait ce qui était arrivé parce qu'aujourd'hui, pareil, ces personnes sont devenues qui elles sont finalement grâce à la vie chaotique qu'elles ont vécue.

Et puis aussi avec le recul, chacun savait ce qu'il voulait. Bien sûr, on évolue. Donc du coup, ces ruptures de liens, parfois c'est aussi bénéfique.

Tant qu'on est en paix, en fait. Mais c'est ça. Et quand tu dis qu'on a qu'un père et qu'une mère, je suis en train d'en perdre mes doigts.

Qui c'est qui a dit qu'on était obligés de s'entendre avec ses parents ?

[Speaker 1]
C'est pour ça que je dis que c'est dommage. C'est du gâchis. Mais c'est la vie, c'est comme ça.

Moi, je veux dire mes amis, on les a choisis, nos amis. Pour moi, le lien, il est autant fort que la famille, voire même plus, parce qu'on les a choisis. Donc, je suis la première à dire, si ça ne va pas avec ta famille, ben basta.

Mais d'essayer au moins, c'est ça que je veux dire. Après, c'est dommage, mais c'est la vie. Une histoire, c'est d'être en paix avec les gens avec qui la vie.

Moi, je n'ai pas envie de m'emmerder avec des gens... Avec soi-même. Avec soi-même, avec les autres.

Et puis, je crois que quand on est en paix, si j'aurais à choisir un mot, c'est la paix.

[Speaker 2]
C'est le plus beau cadeau.

[Speaker 1]
Pour moi, c'est la paix. Mais plus que le respect, l'amour et tout ça. Je trouve que la paix, ça veut tout dire.

D'être en paix, tout peut t'arriver si t'es en paix. Exact. Tout peut t'arriver.

[Speaker 2]
Exact.

[Speaker 1]
Moi, je suis croyante. Alors, c'est clair que je sens que ça m'amène la paix. Mais je me dis, moi, il peut tout m'arriver parce que je sais déjà qu'on va m'aider d'en haut.

Et puis, souvent, je demande la paix. Et puis, je me sens vraiment en paix. Mais pour tout.

C'est un cadeau, une grâce. Trop bien. La paix.

Merci, Laure. Merci, Janik. Comment tu te sens ?

Moi, je me sens super bien. Merci de m'avoir fait parler parce que ce n'est pas facile. Parce que je dis toujours des mots un peu bizarres ou bien je ne parle pas très bien.

Donc, voilà, j'ai sorti ce qu'il y avait dans mon cœur comme ça devait sortir. Et puis, voilà, c'est ce qui s'est passé. On va dire ça comme ça.

Tu m'as fait sortir de ma zone de confort. Voilà, j'ai sorti de ma zone de confort.

[Speaker 2]
Et puis, c'est comment quand on sort de sa zone de confort ?

[Speaker 1]
Comment tu te sens ? Moi, j'aime sortir de ma zone de confort. Toujours.

Alors, je ne dirai pas dans les trucs extrêmes parce que je suis une mouche chiarde. Mais j'aime sortir de ma zone de confort quand je peux et dire, allez, on y va. Et encore une fois, quand on est croyant, on confie, on s'y boit.

L'Esprit vient m'aider pour ce moment. Aide-moi à sortir les bons mots, faire les bons gestes. Et puis, incha'Allah, ça se passe en général.

Et puis, voilà. Donc, je suis contente de l'avoir fait parce que je sors de ma zone de confort et puis, ça va, j'en sors vivante. Tout va bien.

Donc, merci, Jeannine.

[Speaker 2]
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Merci pour votre écoute. Je me réjouis de vous retrouver la semaine prochaine. Sous-titrage Société Radio-Canada