Comment retrouver son chemin vers l'essentiel ?


Résumé de l'épisode :

Jean Pierre partage ses réflexions sur le lien qu'il entretenait avec ses parents et les choix qu'il a faits pour leur plaire. Il souligne l'importance de l'acceptation des choix de ses enfants et la nécessité de trouver l'équilibre entre sa propre satisfaction et les attentes familiales. Cette conversation a mis en lumière la notion d'élargissement du concept de famille, qui peut inclure des amis proches et des relations choisies.

La relation avec les parents :

Entre respect et désir de plaire Jean Pierre décrit sa relation avec sa mère comme étant remplie de respect et d'amour, tandis que celle avec son père était plus axée sur l'écoute et la sensibilité envers les autres. Il admet avoir souvent écouté davantage les conseils de sa mère, cherchant à lui faire plaisir plutôt qu'à suivre ses propres aspirations. Il réalise maintenant que ses choix ont parfois été influencés par les attentes de sa mère, ce qui a pu freiner certaines relations dans sa vie.

L'influence des attentes familiales :

Jean Pierre évoque les attentes de sa mère, qui souhaitait qu'il épouse une personne de la même nationalité et qui corresponde à certains critères spécifiques. Il reconnaît avoir évité de développer certaines relations qui ne correspondaient pas à ces attentes, afin de ne pas déplaire à sa mère. Cependant, il exprime maintenant sa tristesse face aux conséquences de ces choix, qui ont détérioré sa situation familiale actuelle.

L'importance de l'ouverture d'esprit et du respect des choix de ses enfants :

Jean Pierre réalise qu'il ne veut pas reproduire les erreurs de ses parents. Il souhaite accepter les choix de ses propres enfants, même s'ils vont à l'encontre de ses propres préférences. Il exprime sa volonté de les soutenir dans leurs décisions professionnelles et de les encourager à observer la manière dont leur partenaire évolue au sein de sa propre famille. Il reconnaît que l'essentiel est de partager et de regarder dans la même direction, que ce soit lors d'un match de football ou d'autres moments de la vie.

Retrouver l'essentiel et surmonter la solitude :

Jean Pierre exprime sa tristesse face à la solitude qu'il ressent parfois dans son appartement, malgré les avancées technologiques qui permettent de rester connecté. Il réfléchit à la façon de retrouver une sérénité intérieure et évoque l'idée de jouer un rôle actif de grand-père lorsque ses enfants auront des enfants à leur tour. Il souligne également l'importance d'accepter sa situation actuelle et de trouver des plaisirs personnels qui remplissent sa vie.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: mort du papa, mère dans le contrôle, passé à côté de certaines relations, immigration, nouvelle culture, intégration, mettre ses intérêts de côté pour être présent pour ses enfants, accepter les choix de ses enfants, refus des cadeaux, culture du travail, peu de moments partagés avec parents, valeur de la famille, solitude, seul face à sa tv, construire sa famille, les gens ne changent pas, le naturel revient, valeurs traditionnelles, image de la famille classique,

Lire la transcription de l'épisode

[Texte généré automatiquement]


Bonjour, c'est Janick de Parentalité au Présent. Je me réjouis de te retrouver le 29 janvier à 20 h dans le premier rendez vous de discussion. Tu as envie de participer, que ce soit silencieusement ou en amenant tes questions, tes réflexions. Alors rendez vous sur Parentalité au Présent com pour t'inscrire et je t'enverrai toutes les informations nécessaires. A bientôt.


Maintenant il y a, il y a le sens élargi de la famille. On dit toujours la famille, on l'a subie, on l'a choisie pas. Et puis la famille peut très bien aussi être une série d'amis ou d'amis qui sont autour de vous, qui vous entourent et avec qui vous partagez. Blam ! Moment de la journée.


Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui Parentalité au Présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir Jean Pierre. Bonjour Pierre.


Bonjour. Comment allez vous ?


Ça va bien ? Merci.


Et vous m'écoutez pas trop mal.


Quel lien entretenez vous aujourd'hui avec vos parents ?


Bon, un lien très fort avec ma mère puisqu'elle est encore vivante. Mon père est décédé il y a trois ans. Un lien qui remplie de respect et surtout d'amour. Mais finalement j'ai toujours un petit peu écouté, peut être trop écouté les les conseils de la mère principalement. Mon père était une personne qui était beaucoup plus à l'écoute et que je dirais qu'il était. Sensible à autrui. De ma mère, elle était beaucoup plus directive.


Voilà, depuis tout petit en fait. Votre maman, elle vous disait quoi faire, c'est ça ?


Exact. On savait ce qui lui faisait plaisir, ce qui ne lui faisait pas plaisir. Et pour ma part, j'ai toujours essayé de faire en sorte de lui faire plaisir.


De lui plaire.


De lui plaire, de lui faire plaisir. Oui, ça remonte à loin tout ça.


Oui, ça remonte à combien d'années ?


Tout ça quand ? Tu sais pas. Enfin, il y a une forme de respect. Et puis un peu, comme je disais tout à l'heure, une façon de plaire et surtout une façon de ne pas de ne pas déplaire. Oui, plutôt que plaire, plutôt ne pas déplaire, oui, remplit les attentes de leurs attentes. Et si c'était ce qui correspondait pas forcément aux miennes ? Mais je m'adapte facilement. Et puis. Et puis. Et puis la vie comme elle était, je sais pas, j'ai pas trop à regretter mes choix professionnels. Ou bien. Peut être un opus privé, mais pas professionnel. Et ce qui fait que pour faire plaisir, j'ai toujours essayé de pas aller dans son sens.


C'était quoi aller dans son sens en étant enfant ?


Ah dans un sens, voyez, on parle de personnes qui ont vécu. Ok, elle est née en 1939, un âge qui ont vécu une mentalité en tout petit peu à l'italienne sicilienne qui fait que par exemple, pour elle, c'était au début pratiquement exclue de dire qu'elle aurait eu un beau fils ou une belle fille qui n'était pas de ça, de sa nationalité ou même de son village si elle pouvait. Et ce qui fait que peut être durant mon parcours de vie pour moi personnellement en tout cas. Enfin que dire pour moi personnellement, c'est un pléonasme. J'ai peut être évité d'approfondir certaines relations, sachant que ça, potentiellement, ça ne parlait pas à ma mère. Oui voilà.


Ça créerait des soucis, des scissions en fait.


Oui, ça creuse des scissions, ça lui plaisait pas, c'était pas dans son monde, dans son esprit. Il faudrait marier une fille, si possible jeune, si possible, vierge, si possible, italienne si possible, qui correspondait un tout petit peu aux standards qu'elle. Elle pensait être bien pour elle, d'après ce qu'elle a vécu aussi, qu'elle voulait transmettre un petit peu aux autres générations. Sauf que, en partant d'un village du fin fond de la Sicile et en se retrouvant dans un autre pays, face à une autre culture, face à d'autres personnes, il y a un mélange de race qui fait de personne, qui fait que forcément, on rencontre plein de gens qui ne correspondaient pas forcément à ce désir atteint. Et pour ma part, j'avais un certain. Un certain frein d'aller plus en avant dans la relation, sachant que elle n'aurait peut être pas plu à ma mère. Oui, c'est triste à dire, mais. C'est la conséquence. C'est une conclusion à laquelle je suis arrivé il y a quelques années en arrière.


Voilà.


Comment vous vous sentez face à cette conclusion aujourd'hui ?


Pas très bien. Un peu. Un peu victime. Victime d'avoir été entre guillemets, une victime consentante. Et puis on se réveille tout d'un coup, perdu. Mais j'ai fait tout juste par rapport à ce qu'on attendait. Et puis finalement, on se retrouve des situations où on a fait tout faux. Dans une grande partie une grande partie d'erreurs.


Par rapport à vous.


Par rapport à.


Moi, tout juste par rapport à l'autre et tout faux par rapport à vous.


Voilà, maintenant ma situation familiale est un petit peu détérioré. Et puis quand elle s'aperçoit de tout ça, même maintenant, au bout de bientôt deux ans de séparation, elle m'a dit il faut rabibocher avec ta femme, il faut essayer de continuer avec elle, il faut, il ne faut pas la quitter, renoue la famille a fait en sorte que les enfants reviennent, etc etc. Elle est toujours ancré dans sa mentalité, dans un monde des années 60, dans un pays qui était la Sicile. Voilà, on ne peut pas lui en vouloir, elle, elle ne s'est jamais vraiment intégrée en Suisse. C'est vrai qu'elle parle la langue, mais pour elle, elle est fondamentalement restée attachée à ses racines et elle a refusé de s'adapter à ce nouveau milieu. Ils ont préféré construire une maison là bas, même que maintenant, ne jamais habiter. Puis voilà. C'était leur but au départ. Puis ce but leur échapper parce que ils ont des enfants qui grandissent. Oui, c'est toujours le même histoire. Des immigrés, en tout cas ceux de l'époque.


Qui s'intègrent dans le lieu et.


S'intègrent pas aux lieux. On attend vite qu'il finisse l'apprentissage, on attend qu'il finit ses études, on attend qu'il se marie, puis on partira à ce moment là. Puis finalement, ils sont jamais partis et mon père est enterré ici.


Alors oui. Ça vous fait quoi de faire cette. Ce constat, cette rétrospective, ce site ?


C'est douloureux, c'est douloureux, surtout par rapport à ma situation. C'est douloureux aussi pour elle, parce que finalement, elle s'est sentie exclue toute sa vie à se sentir exclu, jamais intégrée. Même cette cellule familiale qu'elle a voulu nous donner, à part mes frères et sœurs et moi même, que finalement il y a. Et quasiment aucun de mes frères et sœurs à moi même qui, cadrant avec elle, elle l'aurait voulu. Et puis elle maintenant se retrouve veuve, seule, avec des enfants qui passent au maximum une fois toutes les deux semaines. Dire bonjour. Voilà. C'est triste pour elle. Et c'est triste pour nous et surtout triste pour mon père qui n'est malheureusement plus là. Parce que les dix dernières années de sa vie, il a été privé de ce lien familial parce que ma mère a décidé que je ferais plus de fêtes, plus rien, plus de réunions. Pourquoi ? Je sais pas, mais c'était comme ça.


Ça vous, ça vous évoque quoi ce que quelqu'un ? Réflexion quelle. De faire ce constat là.


Ben. Ça me force à me dire qu'il faudrait. Que je ne reproduise pas la même erreur.


Ça serait que ça serait quoi ? Ça serait quoi pour vous à ne pas reproduire.


C'est à dire accepter le choix de mes enfants, quel qu'il soit ? Hum. Voilà. Ce qui ce qui paraît logique peut être pour les mentalités d'aujourd'hui et pour l'ouverture d'esprit qu'on a développé ces quinze 20 dernières années partout en Europe. Je pense avoir quand même cette ouverture d'esprit. Et j'ai toujours essayé de dire à mes enfants par rapport à leur choix professionnel. Déjà, tant que vous savez pas ce que vous voulez faire, étudier ou faire des portes. Mais si vous savez ce que vous voulez faire, je vous aiderai dans ce que vous voulez faire, même si ça me plaît pas. Ce qui fait qu'il y a aucun de mes enfants qu'après mon métier. C'est pas grave, ils ont tous choisi leur voie. Et de ce côté là, on ne pourra pas un jour me dire mais c'est à cause de toi que je fais ci j'ai fait ça après j'ai loupé. Si j'ai loupé ça de. J'ai beaucoup réfléchi à l'aspect sentimental et du conseil que je pourrais donner à mes enfants. Finalement le conseil qui moi me semble le plus justifié, le plus juste que je n'ai jamais eu.


Et que je hais, que je me forcerait à donner mes enfants par rapport à leur choix. Parce que finalement c'est leur choix, c'est de simplement leur dire observe ton conjoint ou ton partenaire. Comme dans mettre dans la manière dont la manière il évolue dans sa propre famille. Parce que fondamentalement, après le bureau, ça sera la même chose pour toi.


C'est ce que vous avez vécu avec votre votre ex-compagne, c'est ça ? Oui.


Je dirais pas ex-compagne puisqu'on est toujours mariés. Et puis. Et puis, comme je l'ai dit tout à l'heure, je n'ai pas la force de vouloir divorcer. Elle non. Elle peut être lui, mais elle veut, elle ne veut pas. Mais on vit.


Séparément.


On vit séparément. Voilà. Et c'est vrai que si on m'avait peut être donné ce conseil à l'époque de voir la manière dont elle s'emportait vis à vis de ses sœurs et de ses parents. J'aurais pu comprendre qu'un jour c'était la même chose avec moi. Et c'est ce constat à travers des amis que je. Je l'ai constaté à de multiples reprises. Je pense pas que ça soit un conseil qui soit faux.


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Je crois pas. Moi je n'y crois pas.


En général, ça empire plutôt.


Oui, chassez le naturel, il revient au grand galop. Vous pouvez, vous pouvez le temps, le temps d'un printemps qui peut durer quelques temps et masquer vos vos travers, vos travers et vous, vos envies et votre manière d'être. J'aime. J'aime pas parler de travers parce que ça veut dire travers. Est ce qu'une personne qui aime regarder du foot à la télévision, c'est un travers parce qu'elle néglige son conjoint qui qui tout d'un coup n'aime pas le foot ? Je sais pas si c'est un travers. Bien pas. On dit toujours que la liberté des uns commence là où on finit, là où commence celle des autres.


Oui.


Il faisait beau appliquer ça, mais en fait c'est pour quoi ?


Hmmmm.


Et papa est pas tout le temps regarder des feuilletons télé à la télévision et des telenovelas qui servent à rien, qui à mon avis servent à rien.


Voilà. Parce que les matchs de foot, est ce que ça sert à quelque chose ?


Bon ben voilà, 20 22 crétins. On prend un ballon ? Non, c'est pas ça. C'est. Ouais. Je. Même les Romains disaient du jeu, du vrai, du jeu. Et puis le peuple était insoumis. Je fais partie de ce genre de personnes qui aimaient bien aller aux jeux qui maintenant sont déjà un petit peu plus un petit peu moins cruels peut être, et qui font que quand on arrête de réfléchir, on met un égo là où il y en a pas. Mais c'est pas grave si on a du plaisir à regarder un bon match de foot, un bon geste technique parce que soi même on est pas capable de les faire aussi bon, pourquoi pas.


La notion de plaisir qui est importante.


Oui, la notion de plaisir, de partage. Parce que voir un match de foot seul.


Ça n'est pas la même chose.


C'est pas du tout le même. Arf. C'est de loin pas. C'est de loin pas la même chose de voir avec avec des amis ou avec des gens de sa famille.


Le partage.


Le partage du.


Partage qu'il remplit, c'est regarder dans la même direction finalement. C'est ça oui. Que ce soit un match de foot ou autre chose finalement.


Exact, c'est.


Regarder dans la même direction. Oui, parce que.


Quand à l'époque les enfants faisaient du sport, effectivement les garçons et du foot et ou du basket et de la danse parce que en vie, dans un temps ou dans des stéréotypes. Elle me disait mais moi j'aime pas le foot. Mais c'est pas grave, moi je n'aime pas le basket mais mon fils fait du basket, je vais voir le basket, c'est pas grave, je vais voir mon fils et ma fille va faire de la danse. J'aime pas la danse, c'est pas grave mais je veux voir ma fille faire la danse et j'ai même organisé des spectacles pour elle. C'est pas grave, c'était de la danse, c'était pas. C'était pas mon tout mon mandala et c'est toujours pas mon data. Mais le fait d'avoir un enfant qui fait de la danse et qui prenait plaisir à ça. Puis le fait d'être aussi dans une espèce de communauté pour organiser un truc etc. Fait que je m'intéressais à la danse. Je savais pas. C'est cette exclusivité nous dire ah mais moi j'aime pas le foot, je veux pas voir le foot mais c'est ton fils qui joue ce bout de vie du foot aussi.


Mais l'important c'est de vous en aller, de partager un moment que sa fille, puis elle, elle vient me retrouver à la mi temps. Papa, j'ai fait une bonne passe au mais j'étais nul, voilà quoi. C'était le but. Oui, c'est de partager. Partager. Oui.


Ça fait quoi de partager ?


Ben moi ça remplit mon cœur de bonheur.


C'est doux. Vous avez pu partager avec vos parents bien ou bien.


Rien du.


Tout, rien du tout.


Ou rien du tout ? Mes parents étaient mon père, Ma mère était et sont des personnes qui étaient très travailleuses. La seule chose qu'ils pensaient faire à l'époque, c'était nous donner le. Le goût du travail qu'on a tous les quatre enfants à qui, si vous voulez, on a toujours travaillé dès l'âge de quatorze ans, pendant les vacances, etc. À droite, à gauche, sur les chantiers, à goudronner des routes, un peu tous les petits métiers. Mais il n'y a pas de sot métier. Et il n'y avait pas vraiment la place pour le plaisir. Parce qu'on. Parce que ma mère était casanière à la base, on s'occupait de nous faire à manger et non nous vêtir et s'habiller et faire son ménage. Mon père travaillait du lundi au dimanche parce qu'à l'époque, c'était facile pour eux d'aller travailler un tout petit peu entre guillemets, en vouloir afin de gagner un peu d'argent parce que c'est ce qui lui permettait, en tant que maçon peut être. D'avoir les 100 francs nécessaires pour aller faire des commissions pour voir pour la semaine qui venait.


Parce qu'il est pas volé, Il voulait mettre de l'argent de côté pour en faire leur maison. On est allé en ville. On fait une maison. On n'a jamais manqué de rien. On a jamais eu de superflu. Mais à la fin, on n'ont même pas profité parce que tout leurs enfants se sont éparpillés en Suisse, en Romandie. Et ils sont restés par là. Voilà. Dans le désert, on a appris une vie de labeur et de sacrifice. Mais je n'ai jamais été voir un spectacle. Complètement. Mon père, ma mère ou un cinéma ou un match de foot, ça que dalle. Et la pierre là, à la fin de sa vie, mon père. Très malade. On lui a demandé. FF. Tu n'as jamais fait. Et il nous a répondu. C'est quoi le cinéma 3D ? C'est aberrant. Ça me semble aberrant. Alors, on s'est concerté avec mes frères et sœurs. Et. On était prêt à louer une petite salle de cinéma pour projeter un film en 3D.


Pour. Est ce que c'était. Et quand on a voulu le mettre devant le fait accompli, il a dit Mais ça coûte combien ça ? Puis. Oui, ça coûte rien pour toi. Il a refusé. C'était trop cher pour lui.


Et ça vous fait pleurer. Qu'est ce qui ? Qu'est ce qui vous fait pleurer ? Qu'est ce qui est comme ça ? Douloureux de l'évocation de ce souvenir ?


Notre cher va se rendre compte que même que même face à la mort, y penser encore. Économiser.


Hum. Est ce qu'ils pensaient à économiser ? Ou est ce qu'il était incapable de se faire plaisir ou d'accepter un cadeau ?


Non, je pense qu'il voulait économiser lui. Il voyait pas pourquoi ses enfants dépenser cet argent pour lui. Hmmm. Et en anglais. Son premier réflexe était de dire ouais mais moi je vais déranger les autres, ce qui est beaucoup. Il avait un cancer des poumons, puis quand on lui a dit que c'était la seule que pour lui, alors elle a refusé.


Hum. Vous auriez tellement aimé lui faire plaisir. Ou lui. Tu sais, les squats comme ça, les squats comme goût. Finalement, souvenir de cet épisode, d'évoquer ce souvenir, ça aussi, ça vous fait quoi ?


La tristesse des chevaux non partagés.


La tristesse des choses non partagées. Vous auriez aimé partager avec vous ? Est ce qu'il y a vraiment eu zéro partage ? C'est possible d'avoir zéro partage.


Non ? Quand il y a eu partage, on était souvent avec lui. On jouait aux cartes en faisant semblant de parier. Et puis à la fin, peu importe qui gagne l'autre, si tu es toujours l'argent, c'est pas grave. Puis on buvait un verre à cette fin, il y avait quand même un partage. Ou quand je vais m'acheter une nouvelle voiture parce que j'ai un petit peu le dada voiture il venait voir pour aller faire un tour avec. Il y avait. Il y avait des moments de partage.


Il y avait du plaisir.


Il avait. Il était fier de ses enfants. Sachant que lui n'avait même pas un vélo.


Finalement, c'était son choix.


Oui.


Est ce qu'on peut aller contre le choix d'autres personnes ? Donc voilà, c'est compliqué.


Compliqué, compliqué. C'est à dire que dans un homme, dans un couple, il faut être prêt à. Tout accepter, même si ça va à l'encontre de vos valeurs parce que l'autre a choisi de alors. Et ça c'est.


Faux. Oui, oui, parce que ce que vous êtes en train de dire, là, finalement, ça me fait penser à ce que vous me disiez en début d'entretien par rapport à votre maman qui a tout choisi pour vous.


En gros, hein ?


Et dans quel état ça vous met aujourd'hui ? Le fait de vous rendre compte que finalement votre maman a tout choisi pour vous et que vous, vous avez toujours voulu bien faire et m'avait dit j'ai tout bien fait pour elle et j'ai tout fait pour. J'ai tout fait faux en fait pour moi.


Quand je dis j'ai tout fait faux. J'exagère peut être, mais c'est aussi un moment qui peut d'amertume, de choses non-dits, tout qui reste en travers de la gorge. J'ai tellement eu ma situation professionnelle jusque là. Je la vois aussi en partie au fait que d'abord il m'a permis de faire des études, choses qui étaient très rares, pas des points concrets pour l'époque. Et deuxièmement, c'est surtout le goût du travail et de toujours aller au fond des choses. C'est aussi grâce à la mentalité. Après, sur l'aspect émotionnel de la vie, c'était peut être une autre paire de manches, mais le côté entre guillemets travail pragmatique, gagner sa vie et être exempt de reproches dans ce qu'on fait, ça c'est quand même aussi en très grande partie grâce à eux. Il fallait toujours donner le meilleur de soi même dans le boulot, on faisait un bon boulot piquante.


Vous vous relier à ce souvenir là ? Qu'est ce que ça vous fait à l'intérieur de vous ?


J'aurais aimé transmettre cette cette. À cette volonté de réussir à. A mes enfants. Oui, j'aimerais leur transmettre ça.


Mais avant, avant ça, le fait que vous vous reliez à cette pensée que grâce à mes parents, grâce à qui sont qui ils étaient, bah voilà, ça m'a permis de devenir aujourd'hui celui que je suis au niveau professionnel. Qu'est ce que ça vous fait ? Comment vous vous sentez aujourd'hui ?


J'en suis. J'en suis très contente et j'en suis fière.


Il y a un sentiment de gratitude qui ?


Bien sûr. Bien sûr, comme je vous le disais tout à l'heure, quand mon père est venu en Suisse dans les années 63, il avait même pas un vélo. Et si moi je regarde le parcours que j'ai fait personnellement avec mes frères et sœurs, en fait aussi, on est tous quasiment indépendants. On a tous une maison, un appartement, des biens investis et des voitures. Donc il y a une. Il y a une réussite sociale qui est indéniable. Il y a eu cette cette volonté de. De vouloir rattraper un peu les gens qu'on voyait dans l'ombre, qui avait tout pour nous, qui avaient tout alors. Puis après, il y a d'autres gens qui n'ont qu'un mot et eux ont tout.


Puis bon, là non.


Enfin moi j'ai l'impression d'avoir. Peut être, peut être perdu l'essentiel.


Moi là. C'est quoi l'essentiel en fait ? Vous avez tout. Matériellement. Extérieurement. Et finalement vous dites j'ai l'impression d'avoir perdu l'essentiel. Et c'est quoi l'essentiel pour vous aujourd'hui ? Ça serait quoi ma famille ?


Hmmm. La famille.


La famille, ça reste quelque chose d'extérieur. Vous croyez ?


Euh oui, c'est vrai que maintenant.


Il est où votre pouvoir en fait ? Parce que la famille, les enfants, euh votre votre épouse. Voyez, elle reste à l'extérieur de vous. Donc, il est où l'essentiel, là, maintenant ?


Ben j'en reviens à dire la famille dans le sens de. C'est pas facile de se projeter puis de rentrer le soir chez soi et de se retrouver seul. Oui, avec une télé oui, sachant qu'on a tout vécu entouré.


D'une famille.


De plus de frère, sœur, de famille, de femmes, d'enfants, entourée de plein de monde. Finalement, quand je dis famille, qu'avons nous ? Maintenant, il y a le sens élargi de la famille. On dit toujours la famille, on l'a subie, on a choisi pas. Et puis la famille peut très bien aussi être une série d'amis ou d'amis qui sont autour de vous, qui vous entourent et avec qui vous partagez. Blam moment de la journée. Mais le moment le plus pénible c'est quand il faut fermer la porte chez vous. Puis il y a personne.


Oui, la solitude.


Oui. Malgré les mass media, malgré le téléphone, malgré les natel et j'en passe moi même.


Donc en fait, il est où l'essentiel ? Ce serait quoi de retrouver l'essentiel ou de trouver l'essentiel ? Face à cette solitude là.


Il y a deux possibilités, c'est de trouver une sérénité intérieure et d'accepter la situation. Hmmm. Et puis même en tirer profit par certains côtés fait Oui, effectivement, je suis peut être seul mais. Je peux lire, je peux, je peux m'instruire, je peux me donner une passion ? Qui ça peut être ? Les petits ? Et toi ? Tu. Peu importe la lecture. Je ne sais pas si de se retrouver un noyau familial. Je tourne en boucle.


J'entends deux choses un noyau familial. Vous entendez quoi par se retrouver un noyau familial, c'est se recréer, euh. Retrouver quelqu'un d'autre avec qui vivre, c'est ça ?


Ça, c'est se projeter plus en avant. Trop peut être trop long pour moi. Ça m'a l'air trop loin. Trop tôt, Trop impossible. Mais essayez de retrouver. Une sérénité en soi, puis de se dire un chemin, il y aura un enfant qui se mariera bientôt, qui aura des enfants et de jouer un rôle de grand père actif. Et puis de s'impliquer encore une fois. Je me répète pendant que nous en avons, on nous a inculqué comme étant une chose importante qui est la famille. Oui, voilà.


Et là maintenant, parce que pour l'instant, il n'y a pas de petits enfants qui vont arriver. Donc là maintenant, si vous retournez dans votre dans la solitude de votre appartement, euh, vous dites vous avez dit comment aller vers plus d'acceptation ou aller vers l'acceptation. Et puis.


C'est une.


Sérénité intérieure que vous avez. C'est quoi ? C'est quoi en fait aller vers une sérénité intérieure ?


Pour moi, c'est ce ne de ne subir. De ne pas subir de reproches et de réprimandes à longueur de journée, de soirées.


Donc ce que vous êtes en train de dire, c'est d'accueillir et d'avoir plein de gratitude pour la paix. Alors vous offre ce logement. Vous êtes seul. Exact. Et voyez le logement. Le logement, il se situe où par rapport à vous ? Il est à l'extérieur de vous. A chaque fois.