Chaque étape de la vie est une occasion d'apprendre, de grandir et de s'épanouir. Embrassons l'autonomie avec confiance et humilité, sachant que nos expériences façonnent notre être.


Résumé de l'épisode :

Dans cet épisode de "Parentalité au présent", Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée, nous offre un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. L'invitée du jour, Annick, partage son expérience et sa vision de la relation parent-enfant, mettant en avant l'importance de cultiver l'autonomie et la conscience individuelle.

La distance nécessaire et l'importance du monde personnel :

Annick souligne l'importance de maintenir une distance nécessaire entre les parents et les enfants, permettant à chacun de développer son propre monde personnel et de le partager avec les autres. Elle explique que cette distance favorise l'autonomie et la connaissance de soi, en apprenant à gérer ses propres émotions et en évitant de tout partager avec les parents. Elle illustre son point de vue en mentionnant l'exemple d'une situation où des parents anxieux peuvent charger leurs enfants émotionnellement, les privant ainsi de la possibilité d'apprendre à gérer leurs propres émotions.

L'estime de soi et la confiance en soi :

Annick souligne également l'importance de développer l'estime de soi et la confiance en soi. Elle explique que cela passe par la connaissance de soi et la capacité à vivre son monde intérieur de manière indépendante. Elle mentionne également l'importance d'avoir l'intuition de savoir avec qui partager ses émotions et d'être conscient de ce qui est bon pour soi et pour les autres. Elle souligne que la confiance en soi permet de prendre soin des autres de manière authentique, tout en veillant à son propre équilibre.

L'évolution de la relation avec les parents :

Annick partage son expérience personnelle de la relation avec ses parents. Elle explique qu'elle a toujours eu une bonne relation avec eux, mais qu'elle a pris conscience tardivement de la nécessité de se respecter elle-même. Cette prise de conscience a conduit à des changements significatifs dans sa relation avec ses parents, où elle a appris à fixer ses propres limites et à respecter sa propre vie différenciée de celle de ses parents. Elle souligne également l'importance de la communication et du respect mutuel dans la relation avec ses parents.

Transmettre ces valeurs aux enfants :

Lorsqu'on lui demande comment elle agirait avec ses propres enfants, Annick souligne l'importance de transmettre la curiosité, la connaissance et la capacité d'apprendre tout au long de la vie. Elle met en avant l'importance de montrer aux enfants le monde dans toute sa diversité et de leur permettre de développer leur propre discernement sur ce qui est juste et bon pour eux. Elle souligne également l'importance de fixer des limites et d'expliquer leur raison d'être, tout en étant ouvert à l'adaptation et à l'évolution des situations.

Conclusion :

En résumé, cet épisode de "Parentalité au présent" met en avant l'importance de cultiver l'autonomie, la conscience de soi et la confiance en soi dans la relation parent-enfant. Il souligne également l'importance de maintenir une distance nécessaire entre les parents et les enfants tout en favorisant une communication ouverte, le respect mutuel et l'adaptabilité. En embrassant ces valeurs, les parents peuvent construire une relation épanouissante avec leurs enfants, les accompagnant dans leur développement personnel et leur permettant de devenir des individus autonomes et confiants.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: 30 ans mes parents m'ont eu à 20 ans, apprendre à gérer soi-même notre vie, autonomie, estime de soi, apprendre à se connaître, savoir gérer ses émotions, se respecter, savoir donner le change, prise d'indépendance à 12 ans, je faisais le mur et mes parents ne s'en rendaient pas compte, je pouvais être très libre mais je devais réussir l'école, soutien des parents, éducation permissive, exigence de se cultiver, savoir se tenir, cadre qui permet de découvrir le monde, confiance des parents, adolescence, prise d'indépendance, richesse d'esprit à amener aux enfants, leur permettre de découvrir par eux-mêmes, humilité, choisir qu'est-ce qu'on partage avec qui, vivre son monde intérieur de manière indépendante, confiance en soi, respect de soi et des autres de manière équilibrée, établir un contrat avec soi-même, faire des enfants après 30 ans pour être plus mature, apprendre le discernement, conscience, pédagogie par l'apprentissage, discuter mettre des limites c'est être contenant, adaptation quotidienne, ne jamais s'asseoir sur l'acquis, présence, importance d'arriver à se calmer

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[Texte généré automatiquement]


C'était pas un carcan, c'était un cadre qui permettait de découvrir le monde.


Même de s'en louer.


Oui. Ça, les pauvres, je crois que s'ils avaient été au courant, ils auraient peut être rectifié deux ou trois trucs, mais voilà.


Bonjour.


Je suis Janique Bizel Ménétré, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui, parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière.


Le plaisir de recevoir aujourd'hui Annick. Bonjour Annick. Bonjour. J'aime bien débuter cet entretien par une question qui est quelle relation entretiens tu aujourd'hui avec tes parents ?


Une bonne relation.


C'est quoi pour toi une bonne relation ?


Savoir avoir la distance nécessaire.


Ok. Tu as quel âge ?32 ans.32 ans. Et puis cette distance, c'est quoi la distance nécessaire pour toi ?


Je pense que parents, enfants, autant pour les uns que pour les autres, c'est important de savoir connaître quel est son monde personnel à soi et quel est le monde qu'on partage aussi bien avec les autres qu'avec ses parents.


Ok, donc ce que tu es en train de dire, c'est que tu ne partages pas forcément volontiers ton monde avec tes parents différents.


Oui, mais je trouve que, en tout cas pour moi, c'est important, on a notre monde personnel et le monde qu'on partage avec l'extérieur. On choisit qu'est ce qu'on partage avec qui et des fois, tout partagé, ça peut être bon ou pas, aussi bien pour ceux qui partagent que pour ceux qui reçoivent.


Tu veux nous en dire plus ? Tu as un exemple ?


Je n'ai pas d'exemple qui me viennent comme ça, mais par exemple, je construis un exemple, des parents qui seraient extrêmement anxieux, par exemple, et puis certaines choses nous arrivent, des choses communes de la vie. Je pense que c'est important d'apprendre à les gérer soi même pour ne pas avoir, entre guillemets, un espèce d'exutoire qui gère à notre place » qui serait nos parents, à qui on raconterait tout et tout et tout et tout. Et qu'en fait, on oublie d'apprendre à gérer soi même. Et puis typiquement, si ses parents sont plutôt des gens anxieux, ça va les charger et les charger. Ils vont être toujours en train de se faire miller une histoire, alors que nous, on avait juste besoin de déposer. Ça, je trouve ça pas optimal, je dirais.


T'es en train de parler d'autonomie.


En.


Fait. Oui. J'entends l'autonomie, j'entends l'estime de toi.


Apprendre à se connaître, apprendre à... C'est beaucoup en lien avec les émotions aussi, je pense. Si on sait gérer et vivre ses propres émotions, on n'a pas ou moins besoin... C'est important de partager. C'est important d'avoir des gens qui nous écoutent et d'écouter des gens, mais c'est aussi important de savoir vivre son monde intérieur de manière indépendante.


Et d'avoir finalement l'intuition de savoir avec qui tu peux en parler et avec qui vaut mieux ne pas en parler. C'est ce que tu.


Disais avant.


Et finalement, c'est vraiment en lien avec la confiance en soi.


Oui. Et puis aussi, justement, la confiance en sur son soi, c'est aussi savoir est ce que... Comment dire ? C'est pas une question de justesse ou de faux, c'est plus... Qu'est ce qui apporte quoi ? À qui ?


À qui ? Et qu'est ce qui est bon pour moi ? Ça vient d'une vie. Qu'est ce qui est bon pour moi ? Qu'est ce qui est bon pour l'autre ?


Oui, c'est le respect de soi et des autres de manière équilibrée.


Et ça t'as toujours fonctionné comme ça ou bien t'as eu un déclic à un certain moment ?


J'ai toujours eu plus tendance à respecter les autres qu'à me respecter moi.


Et ça, tu l'as compris quand ?


Il y a un an.


C'est la trentaine. Ça a été une progression, toujours une douce progression depuis un certain nombre d'années. C'est un travail.


C'est un travail qui s'est mis en route il y a longtemps, mais t'as vraiment fait cette prise de conscience l'année passée.


Quand tu dis l'année passée, d'un coup, ça me semble... Oui, comme une signature avec moi même, le contrat. Depuis l'année passée, c'est établi, on ne revient plus dessus.


Tu as été toujours à la tête.


Il y a.


Un son qui a posé.


Jusque là, c'était plus Il y a des jours où j'y arrive. Il y a des jours où j'ai été trop loin dans ce que je laissais aux autres. Non, ça ne va pas. Alors que maintenant, c'est établi.


Qu'est ce que ça t'apporte d'avoir signé ce contrat avec toi même, là.


Depuis une année. Beaucoup de repos.


Tu.


Te reposes. Beaucoup de repos, beaucoup de sérénité d'esprit, aussi surprenant que ça puisse paraître, beaucoup de place pour pouvoir prendre soin des autres réellement. Et plus, parce que j'ai moins besoin, moi, de devoir avoir des phases où je suis pas bien, parce qu'il y a trop à gérer, parce qu'on me surcharge. Tout est en équilibre. C'est moi qui fais l'équilibre aussi pour moi même.


C'est toi qui fais l'équilibre pour toi même. Ça veut dire que quand t'es équilibrée à l'intérieur de toi, ça s'équilibre à l'extérieur, c'est ça ? Tout à fait. Et t'as eu des remarques ou même pas ?


Non, parce que j'ai toujours su donner une charge. Par exemple, j'ai été quelqu'un qui avait beaucoup de problèmes avec la confiance en soi. Et en fait, beaucoup de gens qui me connaissent depuis longtemps sont absolument surpris que je leur dise « Ça fait plaisir parce que j'ai enfin confiance en moi. » « Ah bon ? » « Mais pourquoi ? » Pour eux, c'était la conviction profonde entière et solide de confiance en moi. Comme quoi je donnais vraiment bien le... Voilà. Il faut que je pense à pas trop parler avec les mains. Voilà. Je sais pas si c'est clair.


Mais bien sûr que c'est clair. Et du coup, comment tu te sens ? Comment tu te sens aujourd'hui ?


Bien. Soirée, calme.


Et la relation avec tes parents, elle a changé grâce à cette prise de conscience ou bien.


Oui, parce que... Comment dire ? Ça rentre dans le cadre de « Je fais ce qui est bon pour moi. Je ne me laisse plus faire. Je fixe mes limites, je fixe les limites que je donne, que j'offre ou que je refuse aux autres. Donc forcément, la relation avec mes parents, elle a changé.


Elle a changé comment ? Tu arrives à la percevoir, à le nommer ?


J'ai un profond respect pour mes parents, un amour profond, beaucoup d'estime. C'est vraiment des gens très bien. Et je pense que, aussi bien pour eux que pour moi, c'est important... Je n'ai pas envie de les appeler, je ne les appelle pas.


Si je ne.


Veux pas répondre, je ne réponds pas. D'eux mêmes, de leur côté, on est tous des adultes responsables avec nos vies propres et on respecte nos vies différenciées.


Du coup, tu as pu en parler avec eux ou tu n'as même pas eu besoin d'en parler ? Ça se fait naturellement ? Ouais. Parce que quand c'était pas comme ça, c'était comment ?


J'ai pas une vie ou j'ai une vie, plutôt, j'ai une vie qu'on pourrait pas définir de... « commun », ça veut rien dire pour moi, mais de normale, banale, pour moi, voilà, non plus. Je suis pas très âgée, mais j'ai déjà un certain nombre de vies derrière moi, comme nous tous, même les ambiances de vie. Avec mes parents, je suis passée à peu près par toutes les phases. J'ai décidé de prendre mon indépendance assez rapidement.


T'avais quel âge ?


Je pense que pour moi, à 12 ans, c'était déjà clair qu'il fallait que je trouve le moyen d'être indépendante.


Comment t'as fait à cet âge ?


Déjà, j'ai changé d'école. J'étais pas du tout indépendante, mais l'idée dans ma tête était déjà là. Je me rappelle que de mes 15 à mes 18 ans, je m'étais fait un grand agenda où je cochais chaque jour jusqu'à ma majorité. Très vite, j'ai fait ma vie à 12 ans, ce qui peut sembler très bizarre, ce qui moi même me semble bizarre, parce que quand je vois des jeunes de 12 ans, je trouve ça presque choquant de penser à ma propre vie. Mais voilà, je is, je vivais ma vie, je leur racontais plus grand chose que chose. J'avais besoin de mon monde à moi. À 14 ans, je pouvais faire le Tour de la Suisse sans les mettre au courant. J'explorais le monde et l'univers et je rencontrais des gens et je faisais énormément de choses. De nouveau, sans les mettre au courant. Et dès que j'ai pu, je suis partie.


À 18 ans, donc.


Disons, c'est un peu compliqué parce qu'au début, je faisais beaucoup le mur. Ce que je leur ai dit que très récemment.


Parce qu'ils n'en.


N'étaient pas rendu compte ? Non. Sérieux ? Non, jamais. C'est pour ça que je dis que j'avais ma vie. Je partais très tôt. Je partais très tôt ou très tard, ça dépend comment on dit, mais disons très tôt dans le nouveau jour. Je rentrais très tôt dans le même matin. Voilà, exploration. Et puis après, j'ai très vite plus été dans la même ville que je vivais parce qu'on vivait dans un petit village et puis du coup, je devais aller dans la grande ville pour aller à l'école. Et puis, en fait, je rentrais tard le soir, je partais tôt le matin. Et puis après, j'ai commencé à aller dans une autre ville et puis j'ai rencontré d'autres gens. Et puis, ils ne connaissaient pas mes amis. Enfin, voilà.


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Donc, même si je vivais encore de manière sporadique chez eux, parce qu'un coup, je dormais chez lui, un coup, je dormais chez l'autre, un coup, bidule machin, j'étais encore chez eux. Dès que j'ai pu, je suis partie.


Mais en fait, ils ne réagissaient pas, ils n'essaient pas de te mettre des limites. Non, ils n'ont pas...


Disons que ils ont toujours été là pour nous. Je dis « nous » parce qu'on est deux. Ils ont toujours été là pour nous. Ils ont toujours fait ce qui était nécessaire tout en nous laissant explorer la vie et découvrir la vie. Voilà et comme ils mettaient des limites, on savait que ça, c'était... La limite, elle était là.


Après, tu disais que tu étais très libre dans le cadre qui te mettaient. En fait, il y avait un cadre. Ce que tu dis, c'est que tu avais une grande forme.


De liberté.


À l'intérieur de ce cadre.


Puis en même temps, pas du tout. C'est très compliqué à résumer comme ça.


Tu avais énormément de liberté physique, mais au niveau émotionnel, au niveau de qui tu étais comme ça, tu devais correspondre à une certaine image. C'est ça que tu dis ?


Non, même pas. Par exemple, j'ai jamais eu la sensation de devoir être la fille parfaite ou l'adolescente parfaite ou l'étudiant parfaite. J'ai toujours senti que je viens d'une famille où il y a un certain niveau intellectuel. Donc déjà, la paresse, ça, c'est pas possible.


Ok ? Mais moi même, la paresse, je m'ennuie vite. C'est important de prendre du temps pour débrancher le cerveau, entre guillemets. Je ne dirais pas que mes parents sont très forts pour ça. On a toujours eu le droit de jouer comme enfant, d'aller à l'extérieur, de avoir un monde créatif et beaucoup d'imagination. Mais en même temps, c'était très contraignant. C'est très difficile. Par exemple, chez mes grands parents, il y avait beaucoup d'attentes, il fallait avoir un haut niveau. À l'école, l'échec, bof quand même. Je pouvais être très libre, faire tout ce que je voulais, mais il fallait quand même m'assurer derrière. Il y.


Avait quand même une pression.


Oui, dans un certain sens. Après, ils ont jamais laissé les gens... Comment dire ? Si quelqu'un me disait du mal, ils ont jamais laissé couler. Et quelqu'un... Oui, toujours. Et quelqu'un qui nous fait du mal, de quelque manière que ce soit, ça ne va pas. Et aussi, ils nous ont appris à pas accepter et à pas avoir l'impression que c'était OK. Normal. Voilà. Mais ça, ça aide beaucoup dans la vie.


C'est une sacrée richesse.


Vraiment.


Si tu avais des enfants aujourd'hui.


Tu.


Ferais comment avec eux ? Par rapport à ce que tu racontes, si aujourd'hui tu avais des adolescents à la maison.


On passe aux ados directement ?


Oui, directement. Oui, parce que c'est une cause d'appartiennats, donc on peut s'appeler « débiles » comme tu veux.


Alors, des adolescents, il faudrait voir qu'est ce qu'ils ont comme caractères.


Qu'est ce que ça t'évoque ? Ça t'évoque, en fait, ce que tu racontes là, qu'est ce que ça t'évoque ? Est ce que tu t'agirais de la même manière avec tes enfants ?


Ce ne serait pas possible parce que mes parents ont eu très jeune. Donc, en fait, déjà.


Tu penses que c'était un peu lié à leur jeune âge, le fait que tu aies eu toute cette liberté de faire le mur qui ne s'en sera pas.


Rendu compte ? Non, je ne pense pas. Parce que moi, j'avais... Tous mes petits copains avaient des parents petits petits copains, petites copines ».


« les amis ancêtres ».


Voilà. Avaient des parents beaucoup plus âgés qui étaient peut être des fois moins permissifs, mais je les trouvais pas plus heureux que moi, j'entends. Je les trouvais pas plus heureux, c es amis. Moi, c'était vraiment pas la même éducation. Mais par exemple, moi, mes parents étaient plus permissifs, mais on se devait de se cultiver, de découvrir des choses, d'être dans la curiosité de toujours apprendre. À l'heure que j'avais des amis, il fallait qu'ils soient tous leur chambre soit bien rangée. Chez nous aussi, il fallait que la chambre soit bien rangée, mais bien rangée, tout bien fait, tout nickel. Mais après, ce qu'on leur rapportait pour eux mêmes, c'était assez pauvre.


Alors que moi, j'ai une éducation ultra je connais absolument tous les codes, étiquettes. Je peux me tenir dans à peu près n'importe quel milieu. Ça, c'était très important. Je sais m'exprimer. Et en même temps, il fallait être ouvert d'esprit. C'était pas un carcan, c'était un cadre qui permettait de découvrir le monde.


De s'en louer.


Ça, les pauvres, je crois que s'ils avaient été au courant, ils auraient peut être rectifié deux ou trois trucs, mais voilà.


Ils ont réagi comment quand ils ont appris ça dernièrement ?


En fait, ils ont appris étape par étape. Quand j'avais, je crois, 15 ans, ils ont déjà découvert différentes choses et c'est là qu'ils ont été très intelligents. C'est qu'en fait, ils m'ont dit simplement « Écoute, on voit que tu vas bien. On voit que à.


L'école, ça se.


Passe bien. Ça se passe bien. On voit qu' émotionnellement, il nous semble que ça va bien, si ce n'est que même ça va mieux.


On va essayer.


On n'a rien à dire.


Donc, tu as arrêté de faire le mur, puis tu as commencé à passer par la porte ? Oui. Parce que tu faisais que... Donc là, tu as commencé à les mettre au courant de tes allées et venues.


Ou même pas ? Bonne question. Il me semble, oui. Il me semble qu'à ce moment là, j'étais beaucoup plus libre. Tout en gardant ça, j'ai le droit de le dire, ça, je n'ai pas envie de le dire. Ok. Je sors. Tu vas où ? Je sors. » Alors, je leur disais quand même, je vais plutôt par là bas, par là bas. Mais voilà, c'est aussi, je trouvais très intelligent de leur part et très bien d'eux. Ce n'est pas le principe du « par en haut, je t' interdis, mais comment tu as fait ? Non, tu vas bien. Tu es quelqu'un d'intelligent, t'es quelqu'un qu'on voit épanoui. On voit que quand on discute avec toi, il y a une richesse de discours et de dialogues et de recherche du monde.


Il t'en fait confiance.


Oui.


C'est.


Magnifique. Un très beau cadeau. Ouais. Vraiment.


Et comment tu ferais toi aujourd'hui avec des enfants ? Qu'est ce que tu modifierais par rapport à ce que tu as reçu ? Parce qu'avant, tu disais, je suis quand même passée par plusieurs phases avec mes parents. Ça a été quand.


Même très compliqué. Je pense que j'ai déjà modifié ce que je voulais modifier. Dans le sens où ils m'ont eu très jeune et je sais que si j'avais eu un enfant au même âge qu'eux, je n'aurais pas eu le temps de faire tout le travail que je fais.


Sur moi même. Ok, donc ils avaient 20 ans quand tu t'en remettais bien.


Et maintenant, je sais que quand je me vois, quand j'avais 20 ans, je suis absolument plus la même personne. Enfin, la souche de base est la même, mais j'ai fait évoluer. Il y a eu des lagages. Oui, ou de l'enrichissement. Ça dépend de quel côté on regarde.


Et la guêpe, ça permet parfois de.


Pousser plus haut. Voilà, avec des feuilles plus richement gardées. Donc, comment je ferais avec des adolescents maintenant ? Je pense que l'adolescence, c'est beaucoup... On découvre aussi quelles sont les limites du nous même. On voit là, c'est la prise d'indépendance. On commence à battre frénétiquement les ailes pour essayer de s'en aller. Ça marche une fois sur deux. On déploie beaucoup d'efforts des fois pour pas grand chose, mais on est obligé de battre très fort des ailes. Je pense qu' en amont de ça, il faut donner de la culture, de la richesse d'esprit. Il faut montrer le monde et tout ce que ça implique, tout ce que ça implique comme diversité. Il faut montrer aussi le bon, le moins bon et le mal et leur permettre de découvrir par eux mêmes pourquoi ça, c'est bon et ça, c'est mal. Parce que juste, pas leur donner des choses toutes gobées dans la bouche en permanence. Parce que sinon, ils vont arriver à l'adolescence bombardés d'hormones et de tout ce que le monde implique à l'adolescence en n'ayant pas appris à discerner qu'est ce qui est juste ou pas pour eux et pour les autres aussi. Et leur apprendre comment on apprend et qu'apprendre toute sa vie, c'est important.


Voilà. Mais oui, pour moi, c'est ça les richesses de la vie.


C'est la conscience, en fait. Je parle de la conscience.


Développer la conscience.


La pédagogie par l'apprentissage.


Et aussi leur apprendre comment on comprend les limites et pourquoi il y en a à certains endroits. Après, essayer de passer un peu, c'est normal. Mais je pense que c'est aussi important en tant que parent de pas laisser couler indéfiniment. Parce qu'au bout d'un moment, pour moi, c'est comme une impression de « En fait, concrètement, ce qui t'arrive, ça me passe, mais alors... » C'est même pas comme de l'eau sur les plumes d'un canard. C'est l'inexistence totale. Je trouve que mettre des limites, expliquer, discuter, c'est aussi montrer son intérêt.


C'est être contenant.


Oui.


Contenant sans être enfermant.


Oui. Voilà. Et puis aussi de dire « Je suis un contenant, mais d'une personne qui est en plein changement. Donc peut être que soit je peux pas mettre rendu compte que le contenant était trop grand, soit qu'il était au contraire trop petit. Et moi, mon travail, c'est aussi de m'adapter aux fonctions.


C'est comme l'utérus, en fait, dans La Grossesse.


Oui, voilà.


Et en fait, l'utérus, le ventre de la femme enceinte est ferme et bienveillant, ce qui grandit au fur et à mesure que le bébé a besoin d'espace.


Oui.


Donc, ça serait ça.


Je pense que c'est une adaptation quotidienne. Si on veut être trop rigide et dans l'incapacité d'adaptation, ça amène jamais rien de bon.


Finalement, c'est la même chose pour soi.


Ce.


Qui est bon aujourd'hui pour moi, peut être que demain, ça sera différent. Cette mouvance perpétuelle que nous vivons.


Aussi, je pense que c'est important de jamais... Comment dire ? L'acquis. Il y a des choses acquis, on a compris. Ok. Je pense que c'est important quand même de jamais s'asseoir sur l'acquis. Toujours se dire « Peut être que là, je pourrais apprendre quelque chose d'autre. Peut être qu'il y a une petite nuance qui ferait toute la différence. » Mais si on reste sur l'acquis de dire « Non, mais ça, j'ai compris. J'ai compris ce qui était bon pour moi. » Voilà.


Ça continue d'avancer.


Dans la vie. Il y.


A un mouvement perpétuel que t'es en train de décrire et continue d'avancer, continue d'apprendre ce que tu disais avant.


Arriver à toujours, ce n'est pas facile tous les jours, mais faire en sorte de maintenir le recul face à soi même pour pouvoir s'observer de loin, de voir aussi par rapport... C'est un peu difficile à décrire comme ça, mais il y a nous au centre, il y a des choses qui nous arrivent dessus qu'on prend plein fouet et d'avoir la capacité de faire un pas en arrière des fois pour voir, pour observer. Quel effet ça a sur nous, concrètement, sans vivre l'émotion instantanément ? Ou après avoir vécu l'émotion, se dire « OK, là, qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi ?


»en fait, tu es en train de parler de la présence.


Quand.


On est présent, on peut être conscient, on peut donner une réponse à ce qui est. Quand on n'est pas conscient, on est tout de suite dans la réaction.


Oui, l'impulsivité. Voilà. Ou l'enthousiasme.


Ou l'enthousiasme.


Tout ça, c'est bien. C'est ce qui détermine le vivant aussi. Les émotions fortes, c'est important aussi. Moi, je ne suis pas pour être toujours dans la zénitude absolue, toujours dans le maintien de soi. À un moment donné, on pète les plombs, ce n'est pas possible. Il y a des caractères aussi. Mais je pense que c'est important aussi de savoir se mesurer et de ne pas toujours être dans l'extrémité d'une émotion forte, de se dire « Attention.


Là, il y a un truc.


Je redescends un peu. » Voilà.


« C'est possible pour toi d'être un bon parent ?


» Je pense que tous les parents qui font de leur mieux quelque part sont des bons parents.


Ça veut dire quoi, en fait ?


Qu'être un bon parent ne dépend pas uniquement du parent, ça dépend aussi de l'enfant. Il y a deux choses dans l'équation, c'est un binôme. Donc il y a des parents qui font de leur mieux et des enfants qui eux ne font rien du tout. Mais c'est des enfants, ce n'est pas leur faute. Mais pour moi, être un bon parent, c'est juste avoir envie d'être un bon parent et de faire en sorte d'essayer. D'essayer ? Vraiment et sincèrement. Et de se remettre en question, d'avoir le recul sur soi même, tout ce que j'ai dit avant. Mais voilà, je crois qu'il n'y a pas de remise en question. Miracle.


En rejoignant tes phrases du début où tu disais que c'était vraiment très important que les enfants aient leur vie et que les parents aient leur vie, et qu'il y ait une distance qui soit que la distance est nécessaire entre la vie des enfants et la vie des parents.


Oui, puis les bons parents, ce que je remarque aussi, c'est que les enfants sont aussi épanouis quand les parents sont épanouis. Être un bon parent, c'est être une bonne personne, être une bonne personne qui fait en sorte qu'une autre personne, parce que les enfants, c'est des êtres humains, parce que personne, être humain, qu'un autre être humain aille bien, comme on fait en sorte que tous les autres êtres humains aillent bien. Voilà. Un peu la bienveillance.


Peut être. D'être reliés avec le cœur. Oui.


Quand.


On est relié avec notre cœur, on va être... On va forcément accepter beaucoup plus facilement les différences que les orales. De toute façon.


Avec.


Les autres, que ce soit nos enfants ou les autres.


Il y a un fossé dans lequel je trouve qu'il ne faut pas tomber pour être un bon parent, c'est ne pas mélanger ce qui est bon pour nous, ce que nous considérons comme bon et ce qui est bon pour notre enfant et ce que lui considère comme bon. Est ce qu' un exemple d'un bateau, des parents super... Le pire exemple, des parents qui seraient ultra hippies super dans le contact. Et là, leur fils ou leur fille leur dit « Moi, je vais être un militaire. Moi, j'adore faire de la mécanique de précision. J'aimerais avoir des voitures de compétition. Je veux être conducteur de Formule 1. C'est sûr que bilan de carte bonne, c'est nul. Mais à quel niveau c'est bien pour lui ? À quel niveau c'est bien pour les autres ? À quel niveau ça va lui permettre d'être lui épanoui ? À quel niveau ça va lui permettre d'être en accord avec le monde qui l'entoure ? L'exemple est vraiment énorme, mais c'est pour dire des fois, ce qui est bon pour nous, pas forcément... Ça veut pas forcément dire que ce que notre enfant, ceux dont il nous parle, est mauvais, font déjà mentalement.


Alors, qu'est ce qu'il faut retenir dans ce que tu nous racontes là ?


Si j'arrive à me rappeler de tout ce que je viens de dire.


Si tu devais résumer en un mot, si tu devais donner un conseil à ceux qui nous écoutent, ça serait quoi ?


Peut être considérer que les enfants sont des êtres humains à part entière et un prolongement de nous et que leur monde sera absolument strictement jamais le nôtre parce qu'ils ne regardent pas avec nos yeux.


Exact. Et puis, qui ne sentent pas le même cœur non plus qui bat dans leur poitrine.


Et qui ne bat pas la même expérience de vie, même si on a l'impression qu'on partage absolument tout ce qu'ils vivent jusqu'à leur indépendance, pas du tout et jamais. Et on pourra alors qu'il pleure et qu'il a six mois, on n'a aucune idée de ce qu'il est en train de ressentir. Donc son monde est déjà totalement différent de l'autre.


Tu es en train de parler d'humilité, en fait, de rester humble devant le monde de l'autre.


Et de le respecter.


Et de le respecter.


Oui. Merci Annick.


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