Les devoirs scolaires peuvent souvent transformer les moments d'apprentissage en sources de tension entre parents et enfants. Dans cet épisode, Emma partage non seulement ses défis personnels face aux devoirs, mais aussi les solutions pratiques et les approches de croissance qui ont aidé sa famille à surmonter ces conflits.
Résumé de l'épisode
Dans cet épisode de "Parentalité au présent", Janick Biselx-Menétrey explore les souvenirs d'enfance d'Emma, marqués par des accès de colère et des défis relationnels avec ses parents. Emma partage ses expériences de frustration et d'incompréhension enfantines, notamment lorsqu'elle jetait ses skis en signe de rébellion contre les attentes parentales. Ces récits mettent en lumière l'importance d'une approche cohérente et consciente dans la communication parent-enfant. Emma explique comment elle a appris à gérer sa propre colère et à comprendre celle de son fils, mettant en avant les techniques de gestion des émotions qu'elle a adoptées, comme l'aïkido et le jeu, pour aider son fils à exprimer et à canaliser sa colère de manière constructive.
Souvenirs d'enfance et gestion de la colère
Emma revisite ses souvenirs d'enfance, caractérisés par des explosions de colère et des actes impulsifs, comme casser des lunettes ou jeter des skis. Ces actes reflètent une profonde frustration et un besoin de s'exprimer face à des situations qu'elle percevait comme injustes ou oppressives.
Compréhension et répercussions
En grandissant, Emma a commencé à comprendre l'impact de ses colères sur son environnement et sur elle-même. Cet apprentissage a été crucial lorsqu'elle a observé des comportements similaires chez son fils. La prise de conscience de ces cycles de comportement a été un point tournant, la poussant à chercher des méthodes pour mieux gérer les émotions à la maison.
Techniques de gestion de la colère
L'introduction de l'aïkido et des activités physiques comme moyen de canalisation de l'énergie et des émotions de son fils montre une évolution dans la manière de gérer la colère. Ces activités offrent un exutoire sain et contrôlé, aidant son fils à gérer ses émotions sans recourir à l'agressivité.
Le rôle de la cohérence parentale
Emma souligne l'importance de la cohérence dans les réactions parentales. Elle explique comment des réponses stables et prévisibles aux comportements de son fils ont aidé à créer un environnement familial plus serein et moins propice aux crises de colère.
Résultats et perspectives futures
Enfin, Emma partage les résultats positifs observés grâce à l'adoption de ces nouvelles stratégies. Elle témoigne d'une relation améliorée avec son fils et d'une meilleure gestion des moments de tension, illustrant l'impact bénéfique d'une approche réfléchie et informée de la parentalité.
“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.
Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.
Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.
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[Texte généré automatiquement]
Maintenant, on y va, on part maintenant, point. Et d'être bien ancrée, bien positionnée, pour un enfant, ok, c'est pas bon, on y va dans 5 minutes, puis pendant ces 5 minutes, on est en train de répondre aux messages, on est en train de vite ranger la cuisine, non. Lui, il comprend très bien que ce n'est pas l'heure de partir.
Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui Parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles, pour une étape de vie singulière.
Bonjour Emma. Bonjour Janick. Quel lien entretiens-tu aujourd'hui avec tes parents ? Avec mes parents, aujourd'hui, je dirais une relation amicale.
C'est quoi pour toi une relation amicale ? Quelqu'un sur qui on peut compter, mais qu'on n'a pas forcément besoin d'être sans arrêt scotché l'un à l'autre, à appeler, à donner des nouvelles. Donc chacun fait sa vie, et quand on se voit, on passe toujours des bons moments. Et si on ne se voit pas, on sait qu'on va se revoir bientôt.
Il y a un lien de confiance, j'entends, c'est ça ? Oui. Et puis de respect ? De respect, oui, de confiance. Ça a toujours été comme ça ? Oui, de mon souvenir, je pense que oui.
Tu n'as jamais eu de conflit avec tes parents, ça a toujours été fluide ? On dirait que l'adolescence a quand même eu des petits passages un peu plus difficiles. Puis enfants, je pense que c'était plus difficile pour eux et pour moi. Tu peux nous en dire plus ? J'avais l'étiquette de colérique.
Ah, tu piquais des crises. Je piquais des grosses colères, plus que des crises. Et tu t'en rappelles un peu ? Oui, puisque tu m'en parles, tu t'en rappelles.
Oui, j'ai cassé quelques paires de lunettes. Ah, des lunettes ? J'ai jeté des skis en bas de la piste avec les bâtons. J'ai eu droit à des douches froides parce qu'ils n'arrivaient pas à faire façon de moi.
C'était des lunettes de ski que tu cassais ? Non, c'était des lunettes de vieux. Je prenais ce que j'avais sous la main et je devais jeter ce que j'avais sous la main. Je pensais décharger ma colère.
Ça devait être tellement bouillonné à l'intérieur qu'il fallait que ça sorte d'une manière ou d'une autre. Enfant, je ne devais pas le conscientiser comme ça, mais quand je l'ai revécu plus tard avec mes enfants, j'ai compris qu'il fallait que cette colère sorte d'une manière ou d'une autre. Et quand elle a commencé à sortir sur mon fils, je me suis dit qu'il faut intervenir.
Quand tu dis que tu étais enfant, ça veut dire que pour toi, tu avais quel âge ? Les souvenirs qui te reviennent de ces périodes-là, tu avais quel âge ? Les premiers souvenirs que j'ai déjà, je pense, relativement petites. Là, je me revois sur les pistes de ski en train de jeter mes skis, que là, je pourrais avoir peut-être une dizaine d'années, quelque chose comme ça, mais déjà beaucoup plus tôt. Pourquoi tu jetais les skis sur la piste ? Là, je te le dis spontanément, ça devait venir comme ça, c'est que je devais être fatiguée, que j'en avais ras-le-bol, et puis qu'ils me faisaient faire une piste que je n'avais pas envie de faire, et puis qu'elle était difficile, et puis qu'ils étaient du style à aller vite en bas, et puis que moi, j'étais toute seule, laissée à mon compte sur ma piste.
Vas-y, débrouille-toi maintenant. Tu as un sentiment de rejet, c'est ça ? Si tu y penses maintenant ? Oui, puis d'abandon en fait. Ils filaient comme des fusées, ils m'attendaient en bas.
Peut-être aussi d'une injustice, quand certaines situations qui me mettaient en colère, que ce n'était pas juste que ça se passe comme ça, ça ne devait pas se passer comme ça, ils devaient m'attendre, ils ne devaient pas filer, ils devaient écouter aussi ce que je n'avais pas envie. Oui, ce que tu voulais dire en fait, ce que tu exprimais. Et puis il se passait quoi alors, quand tu jettes les skis en bas de la piste, c'était quoi la suite ? Ils étaient déjà loin quand tu jetais les skis, du coup tu devais aller chercher tes skis.
Oui, je ne sais plus, je devais descendre sur les fesses un bout, je pense que je devais rester un moment déjà toute seule, à ruminer ma... Voilà, à ruminer, je n'ai pas besoin de dire plus. Puis au bout d'un moment, je descendais, je prenais mes skis, mes bâtons, où je récupérais mes lunettes cassées dans un coin. Puis après voilà.
Après tu te faisais punir, c'était comment la suite ? Je n'ai pas le souvenir, c'est comme les douches froides, c'est mon père qui m'a expliqué, mais je n'ai pas le souvenir des punitions. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été enfermée ou d'avoir été mise au coin, ou punie de télé ou de console à l'époque. Je n'ai pas de souvenir des conséquences.
Juste que moi, je n'étais pas bien. Et tu te rappelles de tes actes en fait ? Oui, et puis je me souviens que quand ça m'arrivait, après je n'avais qu'une envie, c'est de me cacher et puis de... Disparaître ? De disparaître, oui. Tu avais honte ? Oui.
Du coup tu te sentais coupable en fait ? Oui. La honte et la culpabilité ? La culpabilité, oui. De te dire que c'était toi la méchante finalement, c'est ça ? Pourquoi je me suis énervée pour ça ? Oui.
C'est intéressant quand même, comment fonctionne... Parce que moi aussi, j'ai pu vivre des choses où j'ai pu sentir la honte et la culpabilité, puis de me dire finalement, est-ce que ce n'est encore pas moi qui suis... dans le tort ou dans le... Oui, de me remettre en question si ce n'est pas moi qui ai un problème dans cette relation-là, alors que j'étais dans une relation clairement maltraitante. Parce que là, on cause finalement de maltraitances. Même si on peut être des parents bienveillants et parfois être maltraitants avec nos enfants.
Ou je me trompe ? Oui. Oui, on n'est pas toujours dans la même... Des fois on est fatigué, des fois on n'a pas envie. Et puis on ne se rend pas compte parfois qu'on est dans la maltraitance.
Oui. Parce que tellement pris dans nos programmes, tellement sûr d'avoir raison, que finalement on est légitime, ou en tout cas moi je peux dire que j'ai pu me sentir à un moment donné légitime d'imposer certaines choses à mes enfants. Oui.
Parce que tu te dis finalement c'est pour leur bien, on ne sait pas ce que tes parents pensaient là. Oui, c'est ça. À l'époque t'entraîner, peut-être l'endurance, ou te renforcer.
Tu sais, il y a vraiment cette idée de... Oui, tu peux aller au-delà de tes capacités. Oui. Mais ce que je peux dire c'est que clairement dans ces relations qui peuvent être difficiles, ce sentiment de honte, de culpabilité, il est quasiment à chaque fois présent.
Ça te fait écho ou pas ? Oui, d'après ce que je me souviens, c'est souvent, comme je te disais, d'avoir la honte d'avoir réagi comme ça en fait. D'avoir une fois de plus jeté mes lunettes, d'avoir une fois de plus griffé peut-être mon frère jusqu'au sang parce qu'il m'avait énervée. Et là aujourd'hui, dans ta vie d'adulte, tu peux ressentir parfois de nouveau de la honte et de la culpabilité ? Tu penses quand j'ai des accès de colère ou bien de manière générale au quotidien ? Peut-être tu vois dans des accès de colère ou quand tu te positionnes, peut-être que tu sens que tu dois dire non et puis que tu vas dire non ou te positionner ou dire oui, j'en sais rien.
Et peut-être revivre un peu sous une manière certainement beaucoup plus atténuée parce que tu casses plus, enfin j'imagine que tu casses plus les lunettes et que tu n'envoies plus les skis. Envoie des pieds ? Oui, je pense quand même qu'il y a pas mal de... Dans mon quotidien, quand même, pas mal de culpabilité, peut-être de... Est-ce que je fais la bonne chose au bon moment ? Est-ce que je ne devrais pas faire ça plutôt que ça ? Oui, je le traîne encore, on dirait. Dans d'autres situations.
Les colères, tout ça, il y en a nettement moins, heureusement. Quasiment plus, envers les enfants. Je ne sais pas si tu nous parlais, que ça t'a fait un... Que tu t'es dit, il faut que je fasse quelque chose au moment où tu t'es rendu compte que tu t'énervais avec ton fils, c'est ça ? Il avait quoi, deux ans à l'époque ? Ou bien un petit peu moins ? Un petit peu moins, 18 mois, deux ans, oui.
Voilà. La fameuse phase du non. Oui.
Il devient... Ce n'est plus l'extension de maman, c'est un petit garçon à part entière. Du coup, ça n'allait plus comme je voulais. Et puis il m'a amenée... On a toujours un enfant qui fait peser sur le bouton tilt.
Lui, il a bien su faire le bouton tilt. C'est grâce à lui que je suis ce que je suis maintenant et que j'ai pu... Pas apprivoiser ses colères, mais... Faire en sorte qu'elle soit... Voilà. Qu'elle... Comment dire ? Elles sont toujours là, je les exprime.
C'est comme la casserole jouble. La casserole qui est la marmite à vapeur. Je décompresse régulièrement et puis du coup, j'ai beaucoup moins de situations qui me... Qui t'amènent à exploser.
Qui m'amènent à exploser, oui. Je prends plus de soin de moi. J'apprends à me respecter, à m'écouter, à écouter mes besoins.
C'est vraiment... C'est riche, ce que tu es en train d'exprimer. Donc, tu as ce petit garçon de 18 mois qui te pose dans tes limites à ce moment-là. Tu te rends compte que tu... C'était quoi à l'époque ? C'était peut-être des gestes ou des cris, des paroles ? Tu as pris conscience de ça, à ce moment-là ? De lui, c'était... De lui, c'était des cris ? Des crises ? Des crises, des... Qu'est-ce que c'était ? Quand il ne voulait pas dormir, quand il ne voulait pas aller à la sieste, qu'il ne voulait pas manger, ce que j'avais préparé, qu'est-ce qu'il pouvait y avoir ? Il a 18 mois, ça fait longtemps, maintenant.
Il a quel âge, aujourd'hui ? Il va avoir 11 ans, à la fin du mois. Qu'est-ce qu'il pouvait y avoir comme situation ? Pas s'habiller, pas sortir. Pas mettre les chaussures, pas mettre la veste.
Pas comprendre qu'il fait froid dehors et qu'il faut mettre une veste. Maintenant, il m'a amenée à plein de choses. C'est à lui d'apprendre que quand il fait froid, il faut mettre un pulque.
Quand il pleut, il faut mettre des bottes. Ça a amené tout un apprentissage de bienveillance envers lui et envers moi-même. Comment tu t'y es prise avec ce petit qui ne voulait pas faire ce que tu voulais qu'il fasse ? Comment tu t'y es prise pour sortir de cette spirale infernale ? Si je reviens, ça fait un petit moment, en arrière, j'étais tombée sur une personne qui avait une formation qui aidait à... Ça s'appelait les clés de la colère, quelque chose comme ça.
Ça nous amenait à observer quels sont les éléments déclencheurs. Du coup, à s'observer, à parler aussi après des cinq blessures de l'âme, que selon chaque situation, ça nous amenait à une blessure. Du coup, j'arrivais à voir les situations qui se répétaient, puis à aider à ramener le calme, un peu à méditer, à prendre de la hauteur sur les situations.
Et puis déjà rien qu'en ramenant le calme, en évitant de se faire des histoires et des histoires et des films. De toute façon, si je fais ça, il va réagir comme ça. Et puis si je fais ça, il va faire comme ça.
Ok. Respire, reviens là, comme tu l'avais aussi. Après, j'avais suivi le cours, l'atelier.
Parler pour les enfants. Et puis du coup, l'ancrage avait beaucoup aidé. Je revois cette image que tu avais dessinée avec le bonhomme bien ancré, bien là.
Et ça m'a beaucoup aidée de me le visualiser parce que je disais, maintenant, on y va. On part maintenant. Point.
Et d'être bien ancré, bien positionné pour un enfant, c'est pas bon, on y va dans cinq minutes. Pendant ces cinq minutes, on est en train de répondre aux messages. On est en train de vite ranger la cuisine.
Non. Lui, il comprend très bien que ce n'est pas l'heure de partir. Par contre, si on est là, on part dans cinq minutes, qu'on a déjà presque la veste sur les épaules et quasiment les chaussures aux pieds.
Et puis qu'on sait qu'on y part. C'est comme quand on sait qu'on a un train et cinq. La réaction en face, elle est beaucoup plus efficace.
Tu causes de cohérence, finalement, de conscience et de cohérence. Mais c'est clair que ça ne s'est pas fait en un claquement de doigts. C'est venu petit à petit.
Petit à petit, je vois l'évolution. Il a 11 ans, en quasiment 10 ans. Puis il a une petite sœur après.
Il a fallu du chemin pour arriver là. Pour réaliser tout ça. Donc tu dis, c'est un pas après l'autre.
Quelqu'un qui nous écouterait, qui est maintenant plein dans la phase, soit d'adolescence, parce que finalement, cette époque de 15, 18 mois, moi aussi avec mon fils à 15 mois, on était dans un combat. Je voulais qu'il marche, il ne voulait pas marcher. Enfin, il savait déjà marcher.
Mais tu as aussi vécu ça. Au moment où tu aimerais avancer, puis l'enfant se met par terre, puis il ne bouge plus. Tu n'as pas le souvenir.
De partir de la maison et tu retrouves ton petit bonhomme de 4 ou 5 ans qui a grimpé dans l'arbre. Maintenant, je joue, je ne veux pas partir. J'ai dû des fois quand même le prendre.
Et puis un peu de force. Parce qu'il fallait y aller. Ça fait partie aussi de l'apprentissage.
Cet arrêt physique. Cette prise. Je ne sais pas comment dire.
Il y a certains enfants qui ont besoin d'être arrêtés physiquement. On m'avait dit que c'est un enfant qui a besoin d'être canonisé, qu'on le prenne, qu'on l'arrête. Mais lui, si je le faisais trop, ça explosait encore plus en lui.
Maintenant, je vois qu'il a 11 ans. Je vois quand il est comme ça, qu'il est un peu nerveux, que ça ne va pas. Il faut que j'aille vers lui.
On a un contact physique. Maintenant, on joue un peu. Soit je lui fais des chatouilles.
On se fait un petit combat qui dure 5 minutes. On essaie de se mettre à terre, dans un endroit un peu sécuritaire où on ne risque pas de se faire mal. Mais il a besoin de se décharger aussi physiquement.
Mais plus par le jeu et par le rire. Que de le contenir. C'est comme si tu utilises ta force pour le contenir.
Comme une camisole de force. Le geste que tu as fait ressemble à une camisole de force. J'ai été voir une thérapeute qui m'a dit qu'il faut le serrer dans ses bras quand il est en crise.
Mais lui, non. Ça a été une horreur. Ça augmente le sens du jeu.
C'est un sentiment d'être pris au piège. Si je vais vers lui, je commence à le chatouiller. Je vois que tu es en colère.
Je joue comme ça avec lui. Il a 11 ans, c'est plus facile. On essaie de faire la petite boxe.
Je lui dis de taper dans mes bras. Ça décharge et ça va mieux. Pourquoi ça va mieux quand tu lui dis tape dans mes mains avec tes poings.
Il va vers l'extérieur. Si je vais vers lui, je l'enserre. C'est comme s'il devait garder sa colère en lui.
Ça veut dire qu'il a une adulte face à lui qui est stable. Emotionnellement et physiquement aussi. Quand tu dis tape dans mes mains, on s'entend bien que ce n'est pas un combat.
C'est pas un combat pour mettre l'autre KO à terre. C'est un jeu de décharge. Tu lui fais passer le message qu'il a le droit de décharger contre tes mains et que tu es là pour l'accueillir.
Il fait des arts martiaux. Il a commencé cette année. Ça lui plaît.
Il fait du karaté ou du judo. Il fait de l'aïkido. Il fait aussi du foot depuis 2 ans.
Il a besoin de beaucoup se dépenser. Il aime grimper aux arbres. Il y a moins besoin à la maison d'avoir ces moments de décharge où je me trompe.
Depuis qu'il fait du foot, il fait de l'aïkido quand même. Je pense qu'il prend encore beaucoup sur lui. Il a des soucis de neurésie nocturne.
Il a encore beaucoup de choses à sortir. C'est les larmes de la nuit. C'est ce que j'ai entendu.
Les larmes de la nuit. C'est une expression d'émotion qu'il garde encore beaucoup en lui. Après, il peut y avoir des troubles hormonaux.
Ça t'a vérifié. On a regardé ça avec la pédiatre. Ça nécessiterait peut-être de s'y replonger.
Par rapport à cette... Est-ce que tu es d'accord qu'on explore un peu? Je trouve que c'est intéressant. C'est un enfant qui garde beaucoup en lui. C'est quoi d'autre pour lui? Tout ce que je propose, il dit non.
Je dis en haut, il dit en bas. Je dis à gauche, il va à droite. Je dis blanc, il dit noir.
Je dis mange la soupe, il mangera des pâtes. Il ira se faire une casserole de pâtes. Si je le laisse faire, il ira se faire son repas.
Autant sa soeur, on a fait de la thérapie. J'ai fait plein de choses avec elle. J'ai essayé d'hypnose.
J'ai essayé des traitements homéopathiques. J'ai essayé des choses. Je pense que ça ne vient pas de lui.
Tu te sens démunie par rapport à ça? Ça t'inquiète? Non, parce que je n'ai jamais vu un adulte qui avait pioulé. Tu consommes de l'eau? Oui. C'est tout lié.
Je pensais plus au fait qu'il refuse tout. Ça t'inquiète? Non, parce que c'est son caractère. Tant mieux s'il s'oppose.
Il ne se laissera pas faire dans son futur boulot. C'est le type qui va bousculer les choses. Qui va bousculer son monde.
Il est en train de bousculer, c'est ça que tu dis? Par rapport à son refus? Son attitude? Pour l'instant, ça se passe. Mais je pense que maintenant, je suis beaucoup plus ancrée que ce que j'ai pu être à une époque. J'ai beaucoup moins de fatigue.
C'est beaucoup plus facile. Quand ils sont petits, on a beaucoup de fatigue. Ça prend une énergie folle de s'occuper de petits-enfants.
C'était beaucoup plus difficile dans le quotidien. Mais maintenant, je sais ce que je veux. Je sais que s'il veut se faire des pâtes, il ne fera pas les pâtes.
J'ai préparé du souper. Maintenant, il est capable de dire que je ne mange pas. Mais il est malin, parce qu'il a des choses cachées dans sa chambre.
C'est intéressant. Un enfant ne va jamais se laisser mourir de faim. Il ne se rattrapera pas le repas d'après.
Mais au moins, je suis restée dans mes lignes. Pour moi, c'est important. Il ne faut pas qu'il mange des pâtes tous les jours.
Voilà. Il y a une maman, une fois, qui me disait qu'il y avait sa fille qui était là. J'expliquais à sa fille je ne sais pas si à l'époque du bonhomme, j'en parlais déjà, combien c'était agréable de se mettre un grand sourire dans son ventre.
Je ne crois pas que je parlais déjà de ça à l'époque. La maman me dit, à cause de sa fille, en fait, ce qui se passe la nuit, c'est que tu as un bonhomme qui pleure dans ton ventre. C'est pour ça que tu fais pipi pendant la nuit.
C'est les larmes du bonhomme qui sortent. Elle a raison quand tu disais tout ce qui garde tout ce stress de l'école. C'est un enfant qui est perfectionniste ? Non.
Il est plutôt à la cool. C'est plutôt le comique de la classe. Tu vois, d'être comique, parfois on cache bien son enjeu.
Si je commence à lui parler d'un bonhomme dans son ventre qui sourit ou qui pleure, il va me dire arrête tes bêtises. Oui. 11 ans.
Oui. Les années passent vite. Quand tu disais que toutes ces années t'acheminaient comment tu réagis maintenant quand vraiment ils s'opposent et continuent de s'opposer ? Puisque toi tu sens la moutarde qui te monte quand même.
Oui. J'imagine que ça monte. Oui.
C'est vrai que ça monte beaucoup moins souvent. Avant, certaines fois j'avais tendance à fuir la situation, mais dans la fuite. Tandis que maintenant je fuis en conscience.
C'est quoi la différence ? Dire que je m'isole et que j'observe comment je me sens à l'intérieur. Et puis qu'avant que je lui lance le verre d'eau à la tête je préfère dire je m'en vais parce que sinon je vais taper. Donc là tu l'exprimes à haute voix.
Oui, souvent maintenant. Et puis comment ça se passe après ? Ça se pose et puis ça... Mais lui il ne revient pas ? Non. Il ne revient jamais ? Non.
Mais moi je ne reviens pas tellement sur les choses. Vous n'en reparlez pas ? J'ai une anecdote à ce sujet-là. Je me rappelle au début que j'animais les ateliers Faber et Masly, je parlais pour que les enfants écoutent.
En fait mon fils avait cet âge-là, l'âge du tien. 11-12 ans. Et j'animais mes rencontres le mercredi soir.
À l'époque en général j'arrivais le mercredi bien fatiguée d'une mercredi après-midi que j'avais passé en confrontation souvent parce que le mercredi c'était l'après-midi de la dictée. C'est passé toujours comme ça maintenant. À l'époque souvent il y avait la dictée à répéter pour le lendemain.
Et puis évidemment que ça créait des tensions à la maison. Ses devoirs, souvent ça crée des tensions. C'est toujours d'actualité ou bien ? C'est mon mari qui s'occupe des devoirs.
Très vite ça part en vrille. On voit il est caillé en pleine figure parce que ça t'agace. Mais autant avec ma fille qu'avec mon fils.
Je sais qu'après 5 minutes on se crêpe le chignon. Donc j'ai délégué et ça se passe très bien. C'est super, c'est important ce que tu es en train de dire.
L'importance de déléguer. Moi aussi je m'étais rendue compte que la dictée du moment que je lui ai dit écoute. Je pense que ces tensions là où dans la dictée on va trouver une solution parce que c'est insupportable.
À l'époque c'était le dictaphone. Il s'enregistrait et se faisait la dictée tout seul. C'est du moment que j'ai compris ça qu'il a commencé à faire des bonnes notes à la dictée.
C'est quand même incroyable. Je me rappelle une fois ce que je voulais raconter. Moi aussi j'avais tendance à m'isoler à la chambre à lessive.
Je partais au sous-sol dans la chambre à lessive. C'était mon jour de lessive. Ce jour-là je m'énervais avec lui parce que je savais qu'il avait un examen le lendemain.
Je m'énervais parce que je le voyais jouer et puis finalement pas faire ce qu'il avait à faire pour le lendemain. Moi ça me stressait parce que clairement je ne sais pas si toi c'est la même chose mais moi ça me stressait cette affaire-là. Et donc je m'énervais avec lui et puis au bout d'un moment comme toi je préfère partir parce que je sentais monter, vraiment monter, monter.
Et puis là il me rejoint. Il me suivait et puis je lui dis vraiment là, il me dit mais maman tu crois que je ne sais pas ce que j'ai à faire ? Tu ne penses pas que je sais très bien ? Donc avant il m'avait dit je vais te priver de tous tes livres. A l'époque je vendais les livres pour la formation et je vais te couper Internet.
C'était le début des connexions Internet qu'on avait à la maison. Ça ne faisait pas si longtemps qu'on avait Internet en fait. Je suis en train d'halluciner de penser à ça mais tu vois ça fait quand même 15, 16, 17 ans d'arrière peut-être même un peu plus.
Et c'est à ce moment que je me suis dit mais je l'entendais, en fait je l'entendais je m'entendais, je me voyais comment je pouvais réagir, je vais te priver. Et je pense que cet après-midi je préparais la rencontre qui allait parler de punition. Et là je me dis ah oui, effectivement le mimétisme des enfants sur nos propres réactions qu'il est en train de reproduire à l'identique et ça m'a fait prendre plein de j'ai fait plein de prises de conscience à ce moment-là comme le jour où il m'a dit en tout cas tu sauras que je ferai plus jamais de bonnes notes pour te faire plaisir en fait les bonnes notes pour me faire plaisir surtout si tu as des bons résultats à l'école c'est que ça va te servir peut-être pour te rendre service et plutôt que tu aies un avenir un peu plus tranquille pour toi ça m'est égal que tu fasses une bonne note ou une mauvaise note finalement ces enfants qui donc la question que je me pose c'est qu'est-ce qui fait que tu n'en parles pas plus avec déjà lui il ne veut pas en reparler il va fuir si je veux reparler avec lui il va me dire non c'est bon c'est passé on ne revient pas là-dessus il y a quelques années en arrière il se bouchait les oreilles et puis il ne voulait pas en reparler c'est fini c'est passé et tu vois peut-être que c'est dans la forme d'énergie que tu mets pour essayer d'en reparler c'est comme avant tu causais de cette femme qui t'avait conseillé de le serrer après c'était un camisole de force humaine tu vois c'est une énergie contenante mais contenante où ça prive de liberté où ça force à redevenir calme parce que si tu ne redeviens pas calme je ne te lâche pas je pense aux hôpitaux psychiatriques qui utilisent encore maintenant des moyens très très contenants alors que l'emmaillotage des bébés ça va être très doux finalement enfin j'imagine quand on voit maintenant ces bains renaissance on voit qu'ils sont tout emmaillotés oui mais ils peuvent bouger je suppose dans le drap logiquement plus que dans une camisole de force et peut-être tu vois c'est là que je t'invite peut-être si tu as envie d'aller un cran plus loin d'aller essayer de sentir l'énergie dans laquelle tu es par rapport à ces situations et peut-être à revenir sur reparler de ces situations dans quelle énergie tu es parce que je pense que si tu descends un petit peu plus dans ton cœur j'imagine, tu essaieras, tu viendras nous redire dans quelques temps, comment ça évoluer si tu as envie de tester ça si tu te mets peut-être dans une énergie un peu plus douce dans ton cœur d'acceptation, d'accueil de ce qui est mais vraiment d'accueil de ce qui est et de sortir du mais de toute façon comme j'ai entendu avant, de toute façon un enfant ne se laisse pas mourir de faim tu vois cette énergie où finalement t'es encore un peu dans la force pour maîtriser le navire tu comprends ce que je dis ? et ça te fait quoi d'entendre ce que je raconte ? oui, c'est de nouveau un petit travail à à faire à vivre ce sera pas supplémentaire, qu'est-ce que t'en penses ? je sais pas, à voir ça te fait quoi d'entendre ça ? dans les mots c'est facile, mais dans les faits ça te fait peur, c'est ça ? c'est pas que ça me fait peur, mais je vois pas comment je vais le faire peut-être t'as envie de juste d'entendre une astuce par rapport à ça ? par exemple, ouais alors là tu dis, tu vois, je sais pas comment je vais le faire donc t'es dans le faire, dans une mise en oeuvre et moi je te cause de coeur donc plus dans l'être et dans une un changement de vibration intérieure, tu vois tu passes d'un paradigme, si tu veux faire, on est sur une ligne horizontale et moi je te cause de revenir dans la verticalité donc plus dans l'être ça te parle ? oui, ça me parle et j'ai pu observer moi des alors en fait j'aime bien, j'ai quatre questions que je me pose qu'est-ce qui est important, là maintenant donc déjà, est-ce que c'est grave, ce qui se passe qu'est-ce qui est important qu'est-ce que je veux, et qu'est-ce que je fais et du coup juste de revenir dans est-ce que c'est grave, et qu'est-ce qui est important tu vois ça remet dans une dimension beaucoup plus au niveau du coeur et ce que j'ai pu observer en tout cas dans ma vie, c'est que quand je passe de cette recherche de solution extérieure, ou cette envie de cadrer, de canaliser de contrôler à une acceptation beaucoup plus profonde qui va se faire au niveau de mon coeur dans l'acceptation de ce qui est ça ne veut pas dire que je vais forcément changer quelque chose par rapport à la soupe, je pense à la soupe mais ça va changer l'énergie dans laquelle je vais me trouver au moment où je vais exprimer je vois que tu aurais préféré manger des pâtes et puis c'est de la soupe puis je vois bien que t'es contrariée tu vois mais plus rester dans un accueil de coeur à coeur ça te parle ça te donne des pistes à tester tu sens le changement vibratoire qui se passe en toi c'est comment ? on retrouve ce positionnement cet ancrage avec bienveillance tu sens le changement qui s'opère là maintenant ? c'est moins directif c'est comment à l'intérieur de toi ? comment tu te sens ? plus en confiance que ça se déroule au mieux ? et comment tu te sens ? comment c'est à l'intérieur de toi ? curieuse de l'expérimenter tu sens que c'est plus doux il y a quelque chose de plus doux oui clairement c'est comme si on était descendu je pourrais pas trouver les mots mais oui effectivement le corps il se pose il y a quelque chose qui peut lâcher comme si on baissait la garde je me demande lui en face ah oui tu penses que si tu baisses la garde il pourrait te bouffer c'est ça ? il se lève et il va faire sa soupe il va se faire ses pâtes à tester tu sais c'est intéressant parce qu'on a dans notre cerveau une glande qui s'appelle l'amidale et cette glande là c'est la partie animale qui est en nous et elle est binaire donc elle réagit c'est bien c'est mal cette amidale elle s'active pour nous protéger c'est vraiment la partie animale donc elle s'active pour pas nous faire revivre des situations elle nous protège en fait de la souffrance on était avec notre petit dialogue on était plus descendu dans le coeur donc moins rationnel et du coup quand on descend dans le coeur ça active la zone préfrontale et ça c'est la partie sage qui est en nous et en fait tu vois ton oui mais indique que tu remontes au niveau du mental et du rationnel c'est super intéressant ce qui se passe c'est parce que l'amidale elle va vraiment se réactiver tout le temps jusqu'à ce qu'on ait trouvé une assise où elle aura plus besoin de se réactiver parce que tu vas être complètement rassuré et déjà juste de comprendre ça ça permet de peut-être retrouver ou trouver des niveaux comme dans les jeux vidéo on passe au niveau supérieur merci Anna merci Emma comment tu te sens ? ah ça va bien je vois que ça peut avec Alain il y a quand même des situations où je suis hyper en contrôle en fait et tu vois maintenant pour gérer mon quotidien en fait que si je suis pas un peu dans le cadrage ça part en cacahuètes mais là quelle est la limite entre le cadrage et le contrôle ? c'est super intéressant quand même et tu vois cette image de la camisole de force ou de l'emmaillotage du bébé peut-être c'est là que tu vas trouver tout d'un coup peut-être remettre le curseur au bon niveau et qui va peut-être permettre à ton fils de peut-être s'exprimer un peu plus en fait finalement vous êtes les deux dans le contrôle clairement si lui il se lâche la nuit comme ça c'est que il est aussi en contrôle de la journée mais c'est clair il me voit moi donc je suis son miroir c'est clair c'est juste magnifique ces enfants comme ils nous poussent dans nos tranchements tu te sens un peu défasée là maintenant après la discussion qu'on a eue ? non je me sens impatient de le revoir et puis je pars demain soir pour 2 jours et demi avec lui en solo en tête à tête ça t'emmène bien cette affaire là je me réjouis de vivre avec lui peut-être un peu différemment l'emmaillotage plutôt que quelque chose un peu plus rigide et puis aussi le fait qu'il ait 11 ans maintenant on peut lâcher un peu l'Est oui tu pourras venir nous raconter l'évolution de la situation je me réjouis en tout cas je me réjouis de vous retrouver la semaine prochaine